Bram Van Velde à propos de son art
Notice
Entretien avec Bram Van Velde dans un jardin, à propos de la nature, et de sa peinture.
Éclairage
Peut-être est-ce parce qu'il aurait pu figurer dans son théâtre que Bram Van Velde était lié à Samuel Beckett. Peintre de l'échec, d'une vérité insaisissable, il disait de ses toiles qu'elles étaient des " dévoilement(s) sans fin, voile derrière voile, plan sur plan, de transparences imparfaites, un dévoilement vers l'indévoilable, le rien..." Considérant ses tableaux comme des actes existentiels, il ne les datait, ni ne les titrait. Comme il le dit à la fin de l'extrait, " on joue un peu sa vie avec la peinture".
Cet autodidacte, né Abraham en 1895 près de Leyde en Hollande, a été marqué par de nombreux drames, de l'abandon de son père qui laisse les siens dans la misère, à la mort de ses deux compagnes, la peintre Lilly Klöker durant la Guerre civile espagnole, et Marthe Arnaud, ancienne missionnaire renversée par une voiture en 1959.
Son style est influencé par le groupe expressionniste de Worpswede, qu'il découvre lors d'un voyage en Allemagne au début des années 1920. Il continuera à le développer jusqu'à obtenir une abstraction très personnelle, dont il ne s'est plus écarté. De 1941 à 1945, il cesse de peindre, il n'a "plus la force de poursuivre (son) oeuvre", se qualifiant de " désemparé total", mais connaît finalement la reconnaissance après-guerre. Après avoir beaucoup voyagé, Van Velde s'établit en France, où il meurt en 1981.