L'Orchestre royal du Concertgebouw

17 février 1982
07m 03s
Réf. 00116

Notice

Résumé :

Entretien avec Bernard Haitink, chef d'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam. Il évoque le répertoire, le rajeunissement et l'évolution de cet orchestre. Extraits de la symphonie no.92 Oxford de Haydn et de la 9ème Symphonie de Bruckner.

Type de média :
Date de diffusion :
17 février 1982
Source :

Éclairage

L'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam est l'une des cinq ou six phalanges les plus réputées du monde, et cela depuis plus d'un siècle. C'est l'orchestre royal des Pays-Bas, et son siège est à Amsterdam.

Il doit son nom au bâtiment inauguré en 1888, réputé pour son acoustique : c'est l'une des salles de concert les plus fréquentées du monde. Ses directeurs comptent parmi les plus grands musiciens du XXe siècle. Willem Mengelberg l'a dirigé pendant cinquante ans, puis Eduard von Beinum jusqu'en 1959, et Bernard Haitink pendant 29 ans. Riccardo Chailly, puis Mariss Jansons lui ont succédé. Richard Strauss, Gustav Mahler, Igor Stravinsky, Serge Rachmaninov, Serge Prokofiev... on joué dans ses murs. L'orchestre a créé des oeuvres de nombreux musiciens : Bartok, Berio, Britten, Hindemith, Kodaly, Milhaud, Schnittke... Des enregistrements paraissent régulièrement, rendant compte des activités de l'orchestre tout au long de son histoire.

Michel Coupard

Transcription

(Musique)
Interviewer
Bernard Haitink, le Concertgebouw d'Amsterdam a bientôt un siècle, et vous le dirigez depuis vingt ans. Vous étiez un tout jeune chef à la tête de vieux musiciens, et vous avez beaucoup rajeuni votre orchestre. Pourquoi ?
Bernard Haitink
C'est naturel parce que le jeune musicien vient et le plus vieux... C'est la situation normale dans la vie. Et à ces temps, j'étais le plus jeune à l'orchestre. Et l'orchestre n'était pas vieux mais âgé, mais maintenant l'orchestre est très jeune.
Interviewer
Vous êtes venu à Paris à la Salle Pleyel pour un concert exceptionnel et pour diriger des oeuvres de Haydn et des oeuvres de Bruckner. Ça veut dire que vous avez un répertoire très éclectique, très large.
Bernard Haitink
J'ai quand un même un orchestre que le Concergebouw, très nécessaire, que nous avons un répertoire très vaste, très varié. C'est tout l'orchestre mondial, que l'Orchestre à Paris et l'Orchestre de Boston et Philadelphie.
Interviewer
On a des oeuvres de Mozart, Schubert, Stravinsky, Boulez, Bartok, c'est nécessaire.
Bernard Haitink
C'est impossible de... Le spécialiste, c'est impossible dans la musique je crois.
Interviewer
Est-ce que en Hollande vous avez un public d'abonnés ou est-ce qu'au contraire vous allez grapiller le public un peu partout ?
Bernard Haitink
Non, nous avons la... la série d'abonnements est très importante. Je crois, c'est la vie de l'orchestre. L'abonné qui vient toujours au concert, c'est très... Je suis content. Ça crée une sorte de famille, c'est une grande famille je crois.
Interviewer
Est-ce que de temps en temps vous cédez la baguette de jeunes compositeurs pour des créations contemporaines ?
Bernard Haitink
Oui, en ce moment... Oui, Lutoslavsky a dirigé l'orchestre, et Hindemith... Mais je crois ce sont les... c'est une tradition que les nouveaux compositeurs aussi confrontent à notre audience avec leurs compositions.
(Musique)
Interviewer
En France, on vous connaît beaucoup par votre discographie qui est énorme. Mais est-ce que vous avez l'impression, en tant qu'interprète, alors vous personnellement Bernard Haitink que votre vision en vingt ans des oeuvres a beaucoup changé ?
Bernard Haitink
On dirait que... Je ne crois pas que l'on change si abrupt là. On développe son interprétation et ça, parce qu'on est ensemble avec l'orchestre de vingt ans.
Interviewer
Alors précisément quand vous êtes face à votre orchestre, est-ce que vous êtes un chef très impérialiste, très volontaire, ou est-ce que vous laissez votre orchestre jouer comme il veut ?
Bernard Haitink
Je ne sais pas. Demandez aux musiciens, ce n'est pas à moi de répondre à ça. Mais je ne pense pas que la dictature maintenant soit... possible, la dictature. Non, c'est une sorte... mutuelle, c'est une chose mutuelle.