Teresa Berganza

28 mai 1989
03m 38s
Réf. 00159

Notice

Résumé :

Chez elle près de Madrid, la mezzo-soprano Teresa Berganza travaille le rôle de Carmen, qu'elle va venir chanter au Festival de Paris.

Type de média :
Date de diffusion :
28 mai 1989
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )
Thèmes :

Éclairage

Née en 1935, Teresa Berganza étudie très sérieusement la musique, le piano, l'orgue, la composition. Elle débute en 1957, sur la scène du festival d'Aix-en-Provence, dans un opéra de Mozart. Une carrière internationale commence. Elle va chanter dans les plus grands théâtres Rossini, Scarlatti, Vivaldi, Bizet (ses Carmen sont célèbres) et surtout Mozart, avec le Cherubino des Noces de Figaro, qui restera son rôle fétiche. Elle joue un rôle important dans la redécouverte du répertoire baroque : elle chante Cesti, Scarlatti, Pergolèse, Monteverdi...

En même temps, elle donne des récitals, des airs d'opéras, des mélodies espagnoles, des extraits de Zarzuelas. Sa voix large, nuancée, colorée, virtuose, son attention au texte, sa compétence musicale, font de Teresa Berganza l'une des grandes mezzo-soprano de la deuxième moitié du XXe siècle. C'est également une grande pédagogue, qui continue d'enseigner l'art du chant.

Michel Coupard

Transcription

Journaliste
Art lyrique maintenant, on ne voit plus qu'elle, ces temps-ci, à Paris, Teresa Berganza, une des plus grandes mezzo-soprano du moment encore pour quelques jours à Bercy dans Carmen, bientôt pour un récital de chant dans le cadre du festival de Paris. Pourtant, contrairement aux apparences, notre diva espagnole est connue pour ne pas sacrifier sa vie de famille à sa carrière. C'est dans son appartement de l'Escurial, près de Madrid, qu'elle a reçu notre équipe, Elisabeth Kiledjian et Patrick Millerioux avant son séjour parisien.
(Musique)
Teresa Berganza
Je suis espagnole, et peut-être nous avons une réputation d'être un peu, disons, légers. Je crois que c'est tout le contraire, c'est seulement la réputation. J'ai une tête carrée, et quand je dis : « Je veux ça », je veux ça, et je vais là, je le fais.
Elisabeth Kiledjian
Butée, irrésistible. Quelle autre bébé diva de 23 ans aurait refusé de chanter la Traviata, à la Scala de Milan, par peur de casser sa voix mozartienne sur la partition de Verdi ? Quelle Carmen n'a jamais accueilli Don José sur scène par un désinvolte « Nice to meet you », Ce ténor-là était trop occupé pour honorer de sa présence la moindre répétition. Rebelle aux effets pervers du star système, Berganza déserte depuis quelques années les affiches d'opéra pour donner des récitals, sauf quand on ne prend sa rigueur professionnelle pour un luxe anachronique.
(Musique)
Teresa Berganza
Je me donne beaucoup, j'entre beaucoup dans le personnage, beaucoup, tellement que je me souviens que quand je chantais Cherubino, il y avait des fois que je me disais : « Ce n'est pas vrai que j'aime les femmes », parce que j'arrivais à aimer la comtesse. Naturellement, la comtesse était belle et était agréable et elle est un grand personnage ou était une amie de moi, alors j'étais vraiment dans la peau de Cherubino. J'étais beaucoup... Je crois que Cherubino m'a donné beaucoup de, disons, de jeunesse toujours et d'adolescence parce que j'étais Cherubino pour... je suis Cherubino, encore, quelquefois, même maintenant.
(Musique)
Elisabeth Kiledjian
Quand la robe de soie rouge est rendue à l'habilleuse, il reste des ondes de ferveur des 10 000 inconnus, des fragments obsédants de Bizet, les ricochets sensuels de 3 heures de passion et d'oubli total de sa propre vie. Pas pour longtemps. Pied de nez de Teresa, l'enfant terrible à Berganza, la star. Elle n'a jamais voulu d'un bonheur englué dans le seul halo des projecteurs.
(Musique)