Hugo Pratt

25 mai 1990
04m 11s
Réf. 00174

Notice

Résumé :

Portrait d'Hugo Pratt, créateur de Corto Maltese. Il s'exprime sur la mer, sur le succès de la série des Corto Maltese, sur Robert Louis Stevenson.

Type de média :
Date de diffusion :
25 mai 1990
Thèmes :
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Éclairage

Avant que les aventures du marin Corto Maltese ne lui apportent la reconnaissance, le dessinateur italien Hugo Pratt (1927-1995) a mené une vie mouvementée. Après l'enfance vénitienne et l'adolescence africaine où son père servait en Abyssinie, les péripétie de la guerre qui le voient enrôlé de force dans la Marine allemande puis interprète pour les Alliés, vient le temps des voyages : en Argentine, où naît le Sergent Kirk (1952), en Angleterre pour le magazine War, au Brésil, en Afrique de nouveau, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie...

En 1967, dans les pages de la revue italienne Sergent Kirk, sont publiées les premières pages de La Ballade de la mer salée, où Corto Maltese n'est encore qu'un personnage secondaire, avant de vivre ses propres aventures à partir de 1970 dans les pages de Pif. Ce sont ensuite d'autres publications, France soir en 1973, Tintin en 1974, Pilote en 1977 et Métal hurlant en 1980, où Corto alterne avec d'autres séries, comme Les Scorpions du désert.

Lorsqu'à partir de 1975 ses bandes dessinées sont publiées en album, notamment par Casterman, Hugo Pratt devient l'un des auteurs de bande dessinée les plus reconnus au monde. Ce n'est qu'en 1992 qu'il réalise finalement le pèlerinage dont il avait tant rêvé, sur la tombe de Stevenson, aux îles Samoa.

Aurélia Caton

Transcription

(Silence)
Hugo Pratt
Pour moi, je l'ai dit beaucoup de fois, c'est une espèce de... c'est une littérature, dessiner. Le style de mon écriture, c'est le dessin. Après, c'est l'affaire de dire, comment décrire, qu'est-ce que je vais raconter. On doit avoir quelque chose à raconter, comme pour un écrivain, comme pour n'importe qui, un cinéaste. En théâtre, vous devez avoir une pièce. Alors moi, j'ai une idée qui commence à se développer à travers l'image.
Yves Pellissier
Pourquoi y a-t-il autant de gens qui sont tombés amoureux de Corto Maltese ?
Hugo Pratt
Ça, je pourrais avoir des hypothèses, quelque chose comme ça, penser. Peut-être qu'il est né à un moment particulier. Il est né en 67, avant de la grande contestation juvénile de 68, alors, bon, tout le monde avait la nécessité d'une certaine recherche de liberté, de contester la culture officielle, d'avoir des changements. Et alors, Corto Maltese, il avait quelque chose de libertaire en lui qui a fait rêver, disons, les gens. Il est né bien, il est né à un moment particulier. Alors moi, je suis un tempiste, vous savez. Moi, je trouve le moment adapte pour faire quelque chose. Tout était dans l'air en ce moment-là. Et alors, j'ai trouvé que l'expérience m'a porté à faire un personnage comme Corto Maltese, et j'ai choisi la mer et une bataille.
(Musique)
Hugo Pratt
C'est comme une période écrit avec des points de suspension, les îles du Pacifique. C'est une espèce de complicité avec les navigateurs. Alors c'est le Pacifique, pour moi, le plus intéressant, voilà.
Yves Pellissier
Qu'est-ce que vous connaissez, vous, de la mer ?
Hugo Pratt
J'ai fait des grands voyages par mer, et quand j'étais jeune, je travaillais à côté des bateaux, des bateaux, disons, packet boat ou des bateaux de charge, les cargos. J'ai même travaillé sur un cargo quand j'étais jeune. Mais moi, je suis Vénitien, et alors, l'eau, c'est quelque chose que... il va bien avec ma nécessité d'imagination.
(Musique)
Hugo Pratt
J'ai encore un rendez-vous dans le Pacifique. Je devais aller à la Samoa, la Samoa anglais pour trouver la tombe de Robert Louis Stevenson. C'est un... J'espère d'arriver à ce rendez-vous que j'ai dans la tête avec ce grand maestro qu'a été Stevenson, oui.
(Silence)