Le design automobile italien

09 octobre 1998
01m 57s
Réf. 00261

Notice

Résumé :

A l'occasion du Mondial de l'automobile, reportage sur les derniers modèles automobiles de luxe des grands constructeurs européens, dessinés par des designers italiens. Interview de Sergio Pininfarina qui travaille en partenariat avec la maison Peugeot depuis plus de quarante ans.

Type de média :
Date de diffusion :
09 octobre 1998
Source :
A2 (Collection: Midi 2 )
Thèmes :

Éclairage

"Le beau, c'est le luxe" : cet adage, revendiqué par le célèbre constructeur automobile italien Ettore Bugatti dès la création de son entreprise en 1909, pourrait également être celui de tous ses concurrents originaires de la péninsule.

Maserati (1914), Ferrari (1947), Lamborghini (1948)... ces marques ont su marier souci esthétique et exigence technique en proposant des modèles adaptés à tous les secteurs (sport, tourisme, luxe). Elles continuent de véhiculer depuis leur création une image de prestige, d'élégance, de performance et de liberté.

Outre les lignes fluides des modèles, le design italien se caractérise par l'adoption d'emblèmes symboles de force et de puissance (le cheval cabré de Ferrari, le taureau de Lamborghini, le trident de Maserati), le choix de couleurs vives qui deviennent vite indissociables de la marque (le rouge Ferrari, le bleu Bugatti, le jaune Lamborghini). Mais derrière le prestige du design italien se cache une réalité économique et industrielle moins réjouissante : secouées par la crise des années 1970, plusieurs de ces entreprises ont dû être rachetées par des multinationales (Volkswagen, Peugeot ou Fiat) afin de retrouver un second souffle et de pérenniser leur signature.

Claire Sécail

Transcription

Rachid Arhab
Parce que le monde de la voiture a, lui aussi, sa haute couture, Luc, vous allez nous faire découvrir les dessous de certaines marques qui font appel à des grandes signatures pour dessiner leurs plus beaux modèles. Parmi ces signatures, il y a donc notamment l'Italien Pininfarina que Luc Bazizin et Daniel Lévy ont rencontré en exclusivité.
Luc Bazizin
Les Italiennes et leurs lignes fluides ont toujours du succès auprès du public. C'est bien pour cette raison que les constructeurs généralistes s'arrachent les grandes signatures, symboles de luxe et de dynamisme. Le taureau de Lamborghini, par exemple, se précipite dans les bras de l'Allemand Audi. 250 modèles prévus cette année. Ce qui intéresse le nouveau propriétaire, c'est davantage l'image de marque plutôt que le nombre de véhicules produits. Celui-ci coûte quand même 1 million 700 mille francs. Cette Bugatti, autre marque de légende, vient d'être dessinée par l'Italien Giogaro, un gage de style pour Volkswagen qui vient de s'installer aux commandes et prévoit d'imposer sur le marché ce monstre de 550 chevaux. Maserati renaît sous les traits de cette 3200GT, propriété de Fiat, à qui appartient aussi Ferrari. L'arrivée d'un grand groupe permet souvent de nouveaux investissements et donc la sortie de nouveaux modèles. D'autres marques comme Peugeot achètent uniquement le coup de crayon du designer. C'est le cas d'un partenariat vieux de 40 ans avec le maître à dessiner Pininfarina. Il a imaginé cette 406 coupée mais s'est vu refuser son dessin de la 206.
Sergio Pininfarina
L'important, c'est que le client, c'est-à-dire la maison Peugeot, retient notre travail utile soit qu'il soit approuvé soit qu'il ne soit pas. Parce que même s'il n'est pas, des fois, et ça vaut pour l'un et l'autre, c'est quand même une raison de réflexion, une raison de confrontation.
Luc Bazizin
L'art italien apporte donc sa pierre à l'édifice de la haute couture automobile, un moyen pour toutes les marques d'entretenir le rêve et de ressusciter les mythes.