Eduardo Chillida

15 août 2001
02m 01s
Réf. 00298

Notice

Résumé :

Reportage sur l'oeuvre du sculpteur du métal Eduardo chillida, à l'occasion d'une exposition qui lui est consacrée au Musée du jeu de paume, à Paris.

Type de média :
Date de diffusion :
15 août 2001
Source :

Éclairage

Né et mort à San Sebastian, Eduardo Chillida (1924-2002) doit également au Pays Basque espagnol son identité artistique. Après avoir entamé des études d'architecture, Chillida gagne Paris pour se consacrer à la sculpture et y rencontre Constantin Brancusi, Antoni Tapiés, et Pablo Palazuelo, qui restera un ami indéfectible. Si ses premières sculptures sont des silhouettes stylisées inspirées de l'art cycladique, l'artiste se tourne rapidement vers l'abstraction. La reconnaissance ne tarde pas à suivre et en 1958, il reçoit le Grand Prix de sculpture à la Biennale de Venise.

Dans les années 1970, son oeuvre se caractérise par des oeuvres monumentales, dont beaucoup en fer forgé, dans la plus pure tradition des ferronniers basques. Ses compositions tubulaires, contorsionnées et massives, soulignent le vide à travers les noeuds. Elles ont fait l'objet de commandes publiques internationales, de la Chancellerie de Berlin, au siège de l'Unesco à Paris, en passant par la Banque mondiale à New York.

Chillida développera en parallèle une oeuvre graphique importante, faite essentiellement de gravures mettant l'accent sur le blanc et l'opposition du plein et du vide. Intéressé par la pensée du philosophe Heidegger, Chillida réalise avec celui-ci l'ouvrage Art et Espace (1968). Martin Heidegger, Emile Cioran, Octavio Paz ont notamment écrit sur l'homme et ses créations.

Cécile Olive

Transcription

Françoise Laborde
Lui, c'est plutôt l'homme du fer, le basque Eduardo Chillida dont on trouve les sculptures dans tous les musées du monde. Ami de Georges Braque, le sculpteur voit son oeuvre pour la première fois consacrée à Paris, avec une très belle rétrospective au musée du Jeu de Paume, qu'ont visité pour nous Sarah Carpentier et Mathieu Dreujou.
(Musique)
Sarah Carpentier
L'éloge du vide avec cinq tonnes d'acier. Du monumental, de l'aérien, du pesant, de l'immatériel, Les sculptures d'Eduardo Chillida sont un défi à la pesanteur.
Daniel Abadie
Ce qu'il cherche à saisir, ce qu'il cherche à capter, c'est un vide central, c'est le creux, c'est l'air et l'espace qui circule dans la sculpture.
Sarah Carpentier
Du vide, des volumes, des rondeurs et des angles, du souple et du rigide, le sculpteur cherche à faire cohabiter les contraires. Guidé par la matière, il improvise souvent ses sculptures.
Daniel Abadie
On a l'impression d'une oeuvre qui est dans l'espace, qui est très complexe, qui crée une sorte de vide central, et en fait quand on analyse véritablement, on s'aperçoit que c'est très simple. C'est une barre de fer toute simple, toute droite, qui a ensuite été découpée.
Sarah Carpentier
Découpée à la forge, manuellement. L'art est abstrait mais la technique reste artisanale. Chillida s'inspire de la tradition des ferronniers de sa terre natale, le Pays basque espagnol. Il travaille le métal comme un forgeron, un artisan mais au service d'une oeuvre profondément contemporaine.
Daniel Abadie
Chillida n'a pas cherché à faire des oeuvres qui étaient extrêmement compliquées. Ce qu'il a cherché, c'est à travailler le matériau dans sa logique, avec une très grande simplicité.
Sarah Carpentier
Il fut parrainé après-guerre par les plus grands collectionneurs. Encensées par Braque, soutenues par l'avant-garde, ses oeuvres ont fait le tour du monde, il reste pourtant méconnu en France. La Rétrospective remet donc à l'honneur l'une des dernières signatures du XXe siècle.