Harry Mulisch, Siegfried, une idylle noire

18 mars 2003
02m 06s
Réf. 00312

Notice

Résumé :

Présentation du roman Siegfried, une idylle noire d'Harry Mulisch, le plus célèbre écrivain néerlandais d'aujourd'hui.

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Date de diffusion :
18 mars 2003
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Éclairage

Harry Mulisch (né en 1927) a connu une enfance compliquée : il est le fils d'une mère juive allemande et d'un père employé dans une banque nazie. C'est d'ailleurs les sympathies de ce dernier avec les nazis qui lui permettront d'éviter à sa femme et à son fils la déportation.

Autodidacte, Harry Mulisch publie son premier roman, Archibald Strohalm, d'inspiration magico-mythique, qui mélange éléments réels et surnaturels en 1952. La Seconde Guerre mondiale est restée une expérience décisive dans la vie de Mulisch : il l'évoque dans Noces de pierres (1959), L'Attentat (1982) - le premier roman néerlandais à avoir été vendu à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde et adapté au cinéma en 1986 - ou encore Siegfried, une idylle noire (2000). Il a écrit aussi un essai sur le procès Eichmann dans Le cas 40/61 en 1961.

Ses écrits mêlent fiction, théologie (La Procédure, en 1998, interroge le lecteur sur l'origine de la création du monde) et philosophie. En 2007, son roman La Découverte du ciel a été élu meilleur roman néerlandais de tous les temps.

Aurélia Caton

Transcription

(Musique)
Olivier Barrot
Né en 1927, Harry Mulisch est probablement le plus connu des romanciers néerlandais d'aujourd'hui. Une petite dizaine de ses livres a été traduite en français dont le dernier Siegfried, chez Gallimard, qui ne manquera pas d'interloquer le lecteur, au moins par son sujet. Rudolph Herter, romancier hollandais reconnu arrive à Vienne pour une conférence. A l'aéroport, il est accueilli par l'une de ses compatriotes. « Voilà ce qu'il aimait chez les Néerlandais, la bonne humeur. Dans les innombrables congrès et conférences sur la littérature ou sur la politique littéraire auxquels il avait assisté, tous, soit dit en passant, aussi inutiles les uns que les autres, l'atmosphère était toujours la plus décontractée au sein des délégations néerlandaises. Alors que les Allemands et les Français se réunissaient le soir, sérieux comme des papes, pour arrêter leur stratégie du lendemain, les Néerlandais formaient invariablement une joyeuse compagnie. Un ami parlementaire lui avait confié un jour que même pendant les Conseils des ministres, on s'abandonnait régulièrement au fou rire. » Oui, bonne humeur si l'on veut. A la veille de sa conférence, Herter a été interviewé par la télévision. Comprendre Hitler, seule la fiction peut s'en approcher. Et après la conférence, un couple de petits vieux, Ullrich et Julia Falk, vient le trouver. Ils ont été autrefois au service du Führer et d'Eva Braun, lesquels ont eu un fils : Siegfried, qu'il a fallu tuer. Herter n'en est pas plus surpris que cela, au contraire de nous autres lecteurs. Hitler, explique-t-il, était un type impossible à comprendre, c'était une non personne. Explication un peu courte, Herter en mourra.
(Musique)