Chronicle of the 1980 Festival

11 mai 1980
04m 01s
Ref. 00208

Information

Summary :

The different facets of the cinema at Cannes: making of "Umbrella Coup" by Gérard Oury among the crowd, stars climbing the steps in evening wear, social cocktails for the presentation of the films and solemn press conferences after the showing

Broadcast date :
11 mai 1980
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )

Transcription

Daniel Bilalian
Voilà. Et de retour en France, la centenaire et le petit journaliste se portent bien. Le festival de Cannes, qui vient de s'ouvrir, est un événement bien particulier. C'est bien sûr la grande fête du cinéma, un cinéma qui ne se limite pas aux films que l'on projette sur les écrans. Martine Laroche-Joubert.
Martine Laroche-Joubert
Pierre Richard descend les marches du palais des festivals; les flashes crépitent, les photographes s'empressent, mais il n'y pas de pellicule dans leurs appareils; il n'y a pas non plus de projection à cette heure-là. Tout ça, c'est du cinéma. De l'illusion qui s'anime quand le silence est demandé, illusion aux ordres de Gérard Oury, qui profite du festival pour tourner une séquence de son film, "Le Coup du parapluie". Mais ici, il n'y a pas que Gérard Oury à faire du cinéma. Pendant quinze jours, la Croisette se transforme en un gigantesque studio, où chacun vient jouer un rôle, le sien, en observant du coin de l'oeil si une caméra tourne, ou si des spectateurs observent. Mais ici, on joue dans un film gai, chacun est à la recherche d'un happy end, pendant quinze jours la profession en sera sûre: Tout va bien, tout va de mieux en mieux. Alors la vraie vie, elle est allée se réfugier dans l'obscurité des salles de projection, loin du grand soleil. La réalité, elle est sur l'écran, le cinéma, lui, est sur la Croisette. La véritable entrée au palais des festivals : seule la distribution a changé, Jean-Claude Brialy, Leslie Caron, Kirk Douglas, Anny Duperey, ont pris la place des figurants et de Pierre Richard. Le même cinéma, depuis trente-trois ans déjà. Serge Reggiani, Carole Laure. Sur les terrasses, entre deux tintements de glaçons, toutes les affaires sont bonnes, tous les films à venir des succès, toutes les vedettes des stars. Sur les terrasses de Cannes, tout est servi sur canapé de dollars, et même les pigeons ont des dents de requin. Mais les angoisses des créateurs, les compromissions, les lâchetés, les demi-succès ou les francs échecs, pour les trouver, il faut aller en projection, sur une autre "Terrasse", celle d'Ettore Scola, un film projeté ce soir, avec Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi, une réflexion douce-amère sur les métiers du cinéma et du journalisme, une "Terrasse" qui débouche sur un malaise.
de film Extrait
[italien]
Martine Laroche-Joubert
Rituel des conférences de presse, il y en a trois ou quatre par jour en ce moment. Ne pas oublier que Cannes est un marché, et qu'un film, il faut le vendre. Alors chacun, acteurs et metteurs en scène, jouent encore un rôle, le plus difficile, expliquer ce qu'on a voulu faire, avoir l'air sûr de soi, enthousiaste, magré la peur de l'échec, qui fera qu'on ne viendra plus jamais, peut-être, sur la scène de Cannes. Le ministre de la culture, lui aussi, joue son rôle. Il rassure, tranquillise: Non, le grand méchant loup télévision ne mangera pas le petit chaperon cinéma.
Inconnu
Mais la fin du film, ce sont les spectateurs qui la joueront, loin de Cannes et de son cinéma, dans les vraies salles, celles où l'on achète son billet pour entrer.