Analyse détaillée du Palmarès 1980

23 mai 1980
24m 39s
Réf. 00213

Notice

Résumé :

En attendant la proclamation des résultats, Michel Drucker demande aux critiques qui l'entourent sur la scène de donner leurs pronostics. Le président du Festival Robert Favre le Bret vient lire sur scène le palmarès, ensuite Akira Kurosawa, Palme d'or, fait un bref hommage a Henri Langlois. Enfin, les critiques commentent le palmarès du 33ème Festival.

Type de média :
Date de diffusion :
23 mai 1980
Source :
TF1 (Collection: )

Transcription

Michel Drucker
Bonjour, bienvenue à Cannes. Comme l'année dernière, vous allez dans quelques instants connaître les résultats officiels après les délibérations du jury. Les résultats de ce trente-troisième festival du film en présence de tous les confrères français et étrangers. Le président du jury, Monsieur Kirk Douglas et le président du festival Monsieur Favre le Bret sont attendus d'une minute à l'autre. Alors je vais en profiter, comme l'année dernière, pour faire peut-être quelques pronostics en donnant la parole à des confrères de la presse écrite, parlée et télévisée que vous connaissez bien. Pierre Bouteiller, France Inter, Le Quotidien, Pierre Billard, le Point, Robert Chazal, France Soir, Pierre Montaigne, Le Figaro, Monsieur de Baroncelli du Monde et notre confrère italien Guillaume [INAUDIBLE]. Alors je voudrais peut-être d'abord à Pierre Billard de faire un petit pronostic puisque nous avons encore deux minutes.
Pierre Billard
C'est une situation effroyable dans laquelle vous nous mettez Michel.
Michel Drucker
Alors si vous ne voulez pas faire de pronostics, vous pouvez nous dire ce que vous pensez de ce festival ?
Pierre Billard
Ah bon, d'accord.
Michel Drucker
Puisque les responsables ne sont pas encore sur scène, vous pouvez y aller.
Pierre Billard
Moi j'ai pensé que c'était un festival très bon, très intéressant, qui n'avait pas été marqué comme celui de l'année dernière par des événements aussi forts que l'avaient été " Manhattan " ou " Apocalypse " de manière différente. Et je pense que le jury a du avoir plus de mal à établir son palmarès parce qu'il y avait beaucoup de films de bonne qualité mais qui étaient proches les uns des autres. Et qu'on va avoir là des résultats qui risquent de ne pas déclencher des fureurs folles, mais d'avoir l'air d'être un peu tirés au sort d'un chapeau.
Michel Drucker
Bon. Pierre Bouteiller, Le Quotidien, France Inter : pas de pronostics, mais si vous aviez été une petite souris au milieu du jury, vous auriez désigné quel film ?
Pierre Bouteiller
Ca aurait été un rôle de composition, mais j'ai du mal à faire un pronostic parce que le barman de mon hôtel, le chef barman m'a donné le palmarès ! Et cela à dix heures du matin.
Michel Drucker
Bon, Robert Chazal.
Pierre Bouteiller
Alors ça m'est difficile quand même.
Robert Chazal
Pourvu qu'il y ait « Mon oncle d'Amérique ». C'est parfait.
Michel Drucker
Pourvu qu'il y ait Resnais, c'est parfait pour vous.
Robert Chazal
à tous les secteurs.
Michel Drucker
Bon, Pierre Montaigne, Le Figaro.
Pierre Montaigne
Je suis du même avis, je suis pour « Mon oncle d'Amérique » et je trouve que nous avons déjà eu " Mon oncle " de Tati, jadis, et que les oncles nous réussissent très bien à Cannes.
Michel Drucker
Jean de Baroncelli, Le Monde.
Jean (de) Baroncelli
Je pense que le « Kagemusha » de Kurosawa a beaucoup de chances. Personnellement, il y a un film qui je crois n'a pas été tellement bien reçu ici mais que je porte dans mon coeur. C'est le film de Bob Fosse, j'aimerais bien qu'il soit inscrit au palmarès.
Michel Drucker
Bon, la voix d'Italie.
Inconnu
Moi je suis pour Kurosawa tout court.
Michel Drucker
Oui. Bon alors là vous avez parlé de la palme d'or bien sûr. Je crois que le président est annoncé, encore trente secondes. On me fait signe. Alors parlons maintenant de l'interprétation, puisque vous savez que pour le grand public, ce qui frappe également ceux qui ne sont pas des cinéphiles avertis, c'est bien entendu ceux dont on connaît les visages, c'est-à-dire les interprètes. La voix de l'Italie.
Inconnu
Pour moi ce devrait être moi, Peter Sellers.
Michel Drucker
Pour vous c'est Peter Sellers qui devrait l'avoir ?
Jean (de) Baroncelli
Oui, peut-être Peter Sellers, je dois dire que je n'ai pas de. alors là je n'ai pas de favori particulier. Il me semble que les jurés décideront et... Je crois qu'Anouk Aimée a une chance.
Michel Drucker
Et vous n'avez pas parlé des femmes.
Jean (de) Baroncelli
Et je serai heureux qu'elle ait non seulement. bien qu'elle m'ait empêché de dormir pendant trois nuits à cause de son chien, mais je pense qu'elle est bien placée.
Inconnu
Moi je connais déjà les noms !
Michel Drucker
Ah bon ! vous avez de la chance alors !
Inconnu
Mais en tous cas, l'actrice.
Michel Drucker
Vous, vous souhaitez une Italienne ?
Inconnu
Non, l'actrice pour laquelle, en toute honnêteté, j'aurais voté c'est la Hongroise Monori.
Michel Drucker
Monori, pour « Les héritières » de Marta Meszaros. Pierre Montaigne, les interprètes pour vous ? Ceux qui méritent la palme ?
Pierre Montaigne
Roy Scheider, à mon avis, qui est extraordinaire dans le film de Bob Fosse.
Michel Drucker
Ah oui, c'est vrai, oui. Roy Scheider pour vous, Robert Chazal.
Robert Chazal
Et tout le monde sait depuis le barman de Pierre Bouteiller que c'est Michel Piccoli et Anouk Aimée.
Michel Drucker
Bon, pour vous ce sera Michel Piccoli et Anouk Aimée, très bien. Pierre Billard.
Pierre Billard
Eh bien moi je trouve que Peter Sellers était quand même extraordinaire, et puis que dans tous les films français, même dans un film étranger, les comédiens français et les comédiennes françaises jouaient un rôle tout à fait considérable. Et j'espère qu'il y en aura l'une ou l'autre ou plusieurs.
Michel Drucker
Puisque vous avez parlé des comédiens français, on peut maintenant peut-être parlé de [INAUDIBLE]. Oui Pierre, bien sûr, votre barman vous a tout dit.. [INAUDIBLE].
Pierre Bouteiller
Il n'est pas descendu jusqu'au prix d'interprétation, c'est un barman snob, moi je suis pour Michel Piccoli et Roy Scheider.
Michel Drucker
Vous êtes pour Roy Scheider et Michel Piccoli, bon on peut peut-être maintenant, puisque nous avons encore quelques minutes, parler de la sélection française. Monsieur de Baroncelli qu'avez-vous pensé. Qu'avez-vous pensé de Godard, qu'avez-vous pensé du Tavernier... ?
Jean (de) Baroncelli
Eh bien je crois que contrairement aux précédentes années, la sélection française cette année était d'abord très homogène et excellente. Et trois films français, une fois n'est pas coutume, étaient vraiment dignes d'être au festival. Le Tavernier est très bon, le Pialat est intéressant, on peut l'aimer plus ou moins comme ça, et évidemment « Mon oncle d'Amérique » par la maîtrise de Resnais, par l'ambition et par le sujet mérite, lui, d'être au palmarès. Donc ça a été une excellente sélection française, mais je dois dire qu'en dehors de la sélection officielle, il y a eu dans les sélections parallèles de très bons films français. Par exemple, n'oublions pas que c'est « Adrien », un film ; qui a eu la caméra d'or et que c'est une récompense également très, très méritée parce que ce film, en Languedoc est un témoignage très, très passionnant de cet aspect du régionalisme.
Michel Drucker
Qui veut parler du « Godard » ?
Robert Chazal
Moi je voudrais vous parler d'« Extérieur nuit » qui était à propos des films qu'on a vu en dehors du festival. « Extérieur nuit » est un film français. Un film français porteur de plein d'espoir, notamment pour un jeune comédien qui s'appelle Gérard Lanvin, qui existe dans le film de Tavernier. Et c'est vraiment une des choses les plus intéressantes et les plus encourageantes que l'on ait vu ici parce qu'après tout, ça a été un festival de vieux, ce n'est pas à moi de dire ça, pardon. Mais enfin ça a été un festival de vieux, de consécration, la palme d'or ne va pas nous dire le contraire surtout si elle est partagée entre deux vieux messieurs. Mais c'est vraiment à l'extérieur du festival qu'on a eu les révélations et encore une fois « Extérieur nuit », qui a d'ailleurs eu le prix de la nouvelle chance ou le prix de la chance de Cannes, je ne sais pas quoi, est un film que je vous recommande, d'ailleurs il va bientôt sortir dans six semaines à Paris, justement parce qu'il a eu ce prix ici.
Michel Drucker
Voilà ! Merci messieurs. Robert Fabre le Bret et Kirk Douglas ont annoncé. Kirk Douglas est un peu en retard, Monsieur Fabre le Bret ? Oui, il n'a pas voulu venir se faire siffler ? Bon mais écoutez vous allez prendre place, Monsieur Robert Fabre le Bret, et c'est vous je suppose qui allez nous lire maintenant, après des délibérations qui ont été semblet-il assez difficiles, en tous cas très serrées. Alors, vous avez la parole, Monsieur Fabre le Bret. Vous pouvez nous dire la raison pour laquelle Monsieur Kirk Douglas n'est pas là ?
Favre le Bret Robert
Il est un peu souffrant.
Michel Drucker
Il est un peu souffrant, très bien. Gilles Jacob, venez nous rejoindre Gilles. Non vous ne voulez pas venir ? Très bien. Bon. Allez-y. Alors voici donc le résultat officiel de ce trente-troisième festival du film donné par Monsieur Robert Fabre le Bret, le président du festival.
Favre le Bret Robert
Alors, court-métrage : « Seaside Woman » de Oscar Grillo. Prix du jury : « Krychle » de Zdenek Smetana. Prix du jury . « The Performer » de Normal Bailey. Long-métrage. Prix du meilleur second rôle masculin : Jack Thompson pour « Breaker Morant ». Prix du meilleur second rôle féminin, ex aequo : Carla Gravina pour « La Terrasse », Milena Dravic pour « Traitement spécial ». Prix du jury à "Constans" de Zanussi pour les qualités de sa mise en scène. Prix du scénario et des dialogues à Ettore Scola et à Age et Scarpelli pour « La Terrasse » d'Ettore Scola. Prix d'interprétation masculine : Michel Piccoli, « Salto nel vuoto » de Marco Bellocchio. Prix d'interprétation féminine : Anouk Aimée, « Salto nel vuoto » de Marco Bellocchio. Le jury tient à préciser que dans son esprit, comme dans celui du festival, la palme d'or et le prix spécial du jury, de vocations différentes, sont de même niveau. En conséquence, le prix spécial du jury est attribué à Resnais pour « Mon oncle d'Amérique », à l'unanimité du jury. La palme d'or du festival international du film ex aequo : « All that jazz » de Bob Fosse. Oh ben oui ! Vous savez moi je suis le lecteur hein. Et « Kagemusha » de Kurosawa.
Michel Drucker
Merci Monsieur le président. Je peux encore consulter vos notes pendant quelques instants ?
Favre le Bret Robert
Oh ! mais absolument !
Michel Drucker
Je vous les rends dans une seconde.
Favre le Bret Robert
Absolument.
Michel Drucker
Très bien. Alors, la caméra d'or, on en avait dit un mot tout à l'heure, décerné par l'ensemble de la critique, décerné donc à « Histoire d'Adrien » de Jean-Pierre Denis, et le prix de la commission. Oui, le grand prix technique, décerné par la commission supérieure technique du cinéma, a été attribué au film de Gérard Calderon, « Le Risque de vivre ». Voilà. Merci infiniment, je vais retourner vers la table de mes confrères. Et pendant ce temps, Rémi, nous pouvons peut-être, Rémi Grinberg, voir quelques images justement du prix qui a obtenu la caméra d'or. Et Gilles Jacob va nous en dire un mot dans un instant. Donc, « Histoire d'Adrien » de notre ami Denis, on en voit quelques images maintenant.
INTERVIEWER
Ce qui nous permettra de reprendre notre place et de poursuivre cette petite tribune avec d'autres confrères.
de film Extrait
Non, mais ce n'est pas possible, ce n'est pas possible.
Michel Drucker
Voilà. Nous revenons maintenant en direct sur la scène. Je vais demander aux assistants de bien vouloir se. Voilà, merci. C'est un petit peu la folie mais, dans la fièvre des résultats, il est très difficile de faire une émission avec beaucoup de précisions. Gilles Jacob, on a vu un extrait tout de même d'« Histoire d'Adrien » qui a eu la caméra d'or. Je crois qu'il serait bon de rappeler ce qu'est la caméra d'or et l'importance qu'elle a dans la compétition.
Gilles Jacob
Absolument. Alors, la caméra d'or est un prix qui a été créé par [INAUDIBLE].
Michel Drucker
Oui, on va saluer Monsieur Kurosawa qui va venir nous rejoindre [INAUDIBLE] la palme d'or.
Gilles Jacob
Kagemusha.
Michel Drucker
Oui, on va se décaler. On va se décaler juste d'un rang. Venez. Je crois que vous êtes l'interprète, venez, restez à nos côtés. D'abord, je suppose que Monsieur Kurosawa n'était jamais venu en compétition à Cannes. Et je voulais savoir quelle est sa première réaction après l'annonce du résultat qui le couronne ex aequo avec le film de Bob Fosse, « All that jazz ».
Akira Kurosawa
(Traduction) The first thing that comes to my mind in hearing that I have won the grand prize with Mr Fosse.
Michel Drucker
Oui.
Akira Kurosawa
(Traduction) is for Henri Langlois.
Michel Drucker
Oui, il voudrait avoir une pensée pour Henri Langlois au moment où il est récompensé ex aequo avec Bob Fosse, oui.
Akira Kurosawa
(Traduction) Because many years ago, Mr Langlois encouraged me to make off film in colour.
Michel Drucker
Voilà, puisqu'il y a quelques années, Henri Langlois l'avait beaucoup encouragé à faire des films en couleur.
Akira Kurosawa
(Traduction) And I am only very sorry that I cannot show him my film today.
Michel Drucker
Voilà, et Monsieur Kurosawa est navré et bouleversé de ne pouvoir montrer son film à Henri Langlois et de pouvoir partager avec lui ce succès. Ok. Thank you very much. Encore une question, encore une question. Ce film a été très, très difficile pour lui à monter. Est-ce qu'il a eu des difficultés à le faire ? Quelles ont été les principales difficultés qu'il a rencontrées pour faire ce film gigantesque ?
Akira Kurosawa
(Traduction) The most difficult part of making the film was the fact that there were no horses available in Japan who had been trained for filmworking.
Michel Drucker
Voilà. La partie la plus difficile du film a été justement de trouver des chevaux, des dizaines et des dizaines de chevaux disponibles au Japon pour tourner ce film.
Akira Kurosawa
(Traduction) And I'm afraid, I made a mistake in press conference earlier, I said it took as long as two weeks to train of horses but I meant half a year!
Michel Drucker
Ah oui, vous aviez dit dans une conférence de presse précédente que justement cette partie avait demandé deux semaines, en réalité ça a demandé la moitié d'une année. Merci beaucoup, nous reverrons Monsieur Kurosawa ce soir pour la cérémonie de clôture officielle. Merci beaucoup, merci et bravo pour ce succès. On revient avec Gilles maintenant. Ben c'était le film opposé, la caméra d'or et la palme d'or, en espérant qu'un jour la caméra d'or viendra au niveau de la palme d'or. La caméra d'or c'est les grands débuts d'un cinéaste à la compétition.Voilà. C'est un prix qui a été créé il y a trois ans, pour aider le jeune cinéma mondial.
Gilles Jacob
Et c'est un prix qui a l'originalité de ne pas être décerné par le jury officiel, mais par tous les critiques de cinéma présents à Cannes et acceptant de donner ce prix. Alors quel est ce prix ? C'est cette caméra, je ne sais pas...
Michel Drucker
Oui Rémi peut la voir, elle est sur la table, c'est une Eclair 16 qui est juste devant nous, Rémi, merci.
Gilles Jacob
Qui est offerte par la Fédération des industries techniques, et qui a été décernée cette année comme vous l'avez dit, on a vu un extrait du film, à l' « Histoire d'Adrien » de Jean-Pierre Denis, qui a été présenté à la Semaine de la Critique.
Michel Drucker
Bien. Alors maintenant, nous sommes un peu pressés par le temps. On va voir tout de suite un extrait du film de Bellocchio, car les deux interprètes ont eu les prix d'interprétation, Picocli et Anouk Aimée. Alors on voit un extrait de ce film, nous avions reçu dimanche dernier dans « Rendez-vous du dimanche » en direct du Majestic, Anouk Aimée et Michel Piccoli. Piccoli n'osait penser à un prix d'interprétation mais il y pensait peut-être, s'il est devant son écran. En tous cas, il sera peut-être là ce soir sur scène, il doit être ravi, car Piccoli est tout de même un acteur qui a un palmarès très riche. Alors voici un extrait du film de Bellocchio, le thème de ce film, la toile de fond la folie, vous connaissez déjà le sujet.
Inconnu
La folle ! Mais qu'est-ce que tu fais ? Au secours ! elle est folle !
Inconnue
C'est des morceaux de verre. Mettez vos pantoufles, vous allez vous faire mal.
Anouk Aimée
Qui c'est celui-là ? Qui est ça là ? Sors d'ici !
Michel Piccoli
Du calme, du calme.
Anouk Aimée
C'est ma chambre ici!
Michel Piccoli
Calme-toi, calme-toi.!
Anouk Aimée
Va-t-en d'ici !
Michel Piccoli
Anna.
Anouk Aimée
Mais qu'est-ce que tu fais ?
Michel Piccoli
Anna. Allez ramasser ce qu'il y a dehors.
Anouk Aimée
Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
Michel Piccoli
Allez ramasser ce.
Anouk Aimée
Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
Michel Piccoli
Aïe ! Allez ramasser ce qu'il y a dehors !
Inconnue
Allez vous-en monsieur, allez vous-en.
Michel Piccoli
Allez ramasser ce qu'il y a dehors, je vous dis ! C'est un ordre ! Viens !
Anouk Aimée
Ne me touche pas ! Ne me touche pas !
Michel Piccoli
Du calme ! Du calme ! Viens !
Anouk Aimée
Ne me touche pas !
Michel Piccoli
Allons.
Anouk Aimée
Ne me touche pas ! Ne me touche pas !
Michel Piccoli
Du calme ! Du calme !
Anouk Aimée
Tu es un con !
Michel Piccoli
Qu'est-ce que tu racontes.
Anouk Aimée
Un con! Tu es un con. T'es un con. Un con. Un con.
Michel Piccoli
Allez écoute.
Michel Drucker
Le messager de Rome, notre confrère italien est toujours ici, vous êtes bien entendu heureux, Gilles Jacob me rappelait qu'en récompensant Piccoli et Anouk Aimée, c'est aussi Bellocchio qui a été récompensé pour cette soirée.
Inconnu
Oui, on récompense aussi les grands acteurs qui ont doublé ces deux personnages en italien, c'est-à-dire [Vittorio Caprioli] par exemple, c'est lui qui a doublé Piccoli en Italien.
Michel Drucker
Bon voilà. Alors d'autres confrères : Patrice de Nussac qui est notre confrère de Nice matin, Journal du dimanche, pardon Patrice, et André Asseo qui représente le film Inter, France Inter, Pierre Montaigne du Figaro est toujours là. Alors, un petit mot à chacun. Nice matin d'abord, qu'est-ce que vous pensez de ce résultat ?
Patrice (de) Nussac
Eh bien moi je pense qu'il y a quand même un grand oublié, chaque année il y a un grand oublié, et cette année je pense que c'est le film « Being there », « Bienvenue Mister chance » d'Ashby, qui je pense aurait pu être récompensé sur deux plans. D'abord sur le plan du scénario parce que je crois que c'est l'un des meilleurs et des scénarios les plus originaux qu'on ait pu voir cette année, et ensuite, évidemment, sur le plan d'interprétation de Peter Sellers. Mais je pense que le prix à Piccoli, ce n'est pas une injustice.
Michel Drucker
André Asseo ?
André Asseo
Oui, ben je suis tout à fait d'accord sur cette réflexion. « Being there », mal traduit en Français par « Bonjour Mister chance », est un film très remarquable, un des films les plus humoristiques et les plus intelligents que j'aie vus depuis longtemps au cinéma. Et je regrette que ce film soit totalement absent d'un palmarès qui, par ailleurs, nous a dit Monsieur Fabre le Bret tout à l'heure, confond en fait trois films en palme d'or puisqu'il y a deux palmes d'or ex aequo, plus un prix spécial qui est l'équivalent de la palme d'or. Ce qui fait qu'on peut considérer que le jury a récompensé ex aequo trois films, ce qui est beaucoup.
Michel Drucker
Alors avant de donner la parole à Patrice de Nussac puis à nouveau à notre ami Pierre Montaigne du Figaro, on voit tout de suite un extrait tout de même de « Mon oncle d'Amérique », grand prix spécial du jury. Ca n'est pas vraiment une surprise depuis déjà cinq ou six jours, Resnais tenait la corde, certains même s'accordaient à penser qu'il aurait la palme d'or, il n'en est pas loin. Le film « Mon oncle d'Amérique » est un film qui a été coproduit par notre chaîne TF1, qui diffuse en direct, vous le savez, ce palmarès. « Mon oncle d'Amérique », Gérard DePardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre, Marie Dubois, et bien d'autres acteurs.
de film Extrait
René Ragueneau, né le 27 décembre 1941 à Torfou, Maine et Loire. A 35 ans, directeur technique dans la banlieue lilloise. Sa femme, institutrice, attend un troisième enfant. Ne fait pas de politique, ulcère à l'estomac. Tu vois je ne suis pas morte. Ah ! Jeanine Garnier, née à Paris le 13 janvier 1948, dans le vingtième arrondissement. Théâtre amateur puis semi professionnel. Liaison avec un haut fonctionnaire de la radiodiffusion. Ne manque jamais les films de cape et d'épée à la télévision. Non. Tu ne sortiras pas d'ici. Ouf ! [INAUDIBLE] dans trois semaines. C'est toujours ça de gagné. Jean Le Gal, né le 4 août 1929 dans le Morbihan. Chargé de mission au cabinet du Ministre de l'éducation nationale. Marié, deux enfants. Officier.
Michel Drucker
Merci. Françoise [INAUDIBLE] et Rémi [INAUDIBLE]. Alors, je vais demander maintenant à Patrice [INAUDIBLE], Journal du dimanche, son impression, lui qui a rencontré, comme tous ses confrères, les acteurs, tous ceux qui sont primés, vous les avez eus sous votre plume [INAUDIBLE].
Inconnu
Oui, alors d'abord je suis très content pour « All that jazz » qui n'était pas vraiment favori mais qui renouvelle la comédie musicale, façon très forte et très moderne. Et puis je voudrais bien avoir le courage de parler du Godard.
Michel Drucker
Personne n'en a dit un mot.
Inconnu
Moi, si j'avais été le jury, c'est très prétentieux n'est-ce pas ! J'aurais associé Resnais et Godard, ça paraît paradoxal mais enfin je crois qu'il y a de la place pour tout le monde, je pense qu'ils sont tout à fait complémentaires. Resnais c'est la démonstration, c'est la rigueur, la clarté. Godard, c'est l'instinct, l'instant, une façon impressionniste de voir les choses. Et je les aurais associé tous les deux, aussi curieusement que cela paraisse.
Michel Drucker
Vous avez parlé de la palme d'or de Bob Fosse, on va en voir un extrait tout de suite si c'est possible. « All that jazz ». C'est un film qui a déjà été récompensée à Hollywood, quatre oscars, l'oscar du montage, entre autres, et là Bob Fosse triomphe ici, avec ce film tout à fait extraordinaire. Roy Scheider étant un petit peu Bob Fosse puisque vous savez que c'est un film un peu autobiographique. Voici un extrait, c'est au début du film, vous l'avez peut-être déjà vu. En tous cas si vous ne l'avez pas vu, allez le voir. « All that jazz », palme d'or ex aequo avec « Kagemusha» de Monsieur Kurosawa qui était notre invité d'il y a quelques instants.