Le festival parallèle, Cannes 1981

22 mai 1981
02m 50s
Réf. 00216

Transcription

Daniel Bilalian
Bien. Il y a donc ce festival de Cannes, la compétition officielle. Ca, on en parlé à la fois dans la première émission que nous avions fait ici, nous en avons reparlé aujourd'hui avec les acteurs que nous avons reçus, les extraits de films que nous avons montrés. Mais il y autour de la compétition officielle à Cannes, d'autres compétitions, plus marginales celles-là, mais aussi intéréssantes, sans doute. Il y a, par exemple, la Quinzaine des Réalisateurs, la compétition Un Certain Regard, et puis d'autres compétitions qui offrent à de jeunes réalisateurs la possibilité de s'exprimer et de montrer leurs films ici, sur la Croisette, à Cannes. Et c'est à ces compétitions un petit peu parallèles, à ces événements un peu parallèles que Jean-Jacques Dufour, vous vous êtes intéréssé.
Jean-Jacques Dufour
Oui, exactement, Daniel, vous venez de résumer assez bien. Si vous voulez, pour expliquer aux téléspectateurs, il y a d'un côté la Croisette, avec la façade du palais de la Méditerranée, les grands films, la sélection officielle, et puis il y a de l'autre côté, derrière, parallèle à tout ça, on peut le dire, la rue d'Antibes, avec le Star, différents cinémas , où il y a le marché du film, et où l'on voit là des oeuvres de jeunes auteurs. Si vous voulez, ces manifestations ont été crées il y a quelques années, pour faire face au cinéma-industrie, parce que le cinéma, ce sont aussi des oeuvres. Alors, si vous voulez, j'ai été un peu dans la rue d'Antibes pour voir ce qui se passait.
Daniel Bilalian
Alors, résultat de cette promenade, le reportage de Jean-Jacques Dufour sur ces autres compétitions du festival de Cannes.
Jean-Jacques Dufour
Levons un coin du voile sur quelques films qui ne passent pas dans la sélection officielle. D'abord, "Reporter" de Raymond Depardon, et "Prends dix mille balles et casse-toi" de Mohammed Zhemouri. Le premier film raconte un mois de la vie d'une agence de presse photographique, le second traite du problème de la réinsertion des travailleurs immigrés.
Raymond Depardon
J'ai voulu montrer un aspect qu'on connaît peu du journalisme, c'est les planques. Et j'avais moi-même longtemps fait des planques, enfin j'explique pour les gens qui ne savent pas, les planques, c'est d'attendre, et c'est un métier ou on attend beaucoup. Et je pense que c'était important de montrer ce mécanisme, que les gens ne connaissent pas bien : Attendre, planqué, être là, à faire des photos pour... Un petit peu dérisoire, pour les journaux.
Jean-Jacques Dufour
C'est ce qu'on fait un peu, au festival, quand on recherche des grandes stars.
Raymond Depardon
Voilà.
Fathia Fawzi
C'est l'histoire d'une famille algérienne qui rentre en Algérie, avec cette solution de la fameuse prime de dix mille francs. Mais cette loi de la réinsertion, enfin cette politique de réinsertion s'avère pas évidente du tout, parce qu'une fois sur place, la famille se retrouve confrontée à des problèmes réels et quotidiens, et à la limite, elle se retrouve rejetée.
Jean-Jacques Dufour
"Le Jardinier" de Jean-Pierre Sentier, une fable, une sorte de conte où l'auteur a laissé aller son imaginaire. Un film qui ne repose pas sur un langage convenu, comme le dit son réalisateur.