La secte Binh Xuyen s'oppose à Diem

06 mai 1955
01m 03s
Réf. 00144

Notice

Résumé :

L'armée vietnamienne se déploie à Cholon, banlieue chinoise de Saïgon en proie aux flammes. Les civils tentent de fuir les combats de l'armée régulière avec les insurgés Binh Xuyen qui ont pris les armes contre Diem.

Date de diffusion :
06 mai 1955
Source :

Éclairage

Dans les derniers feux de la présence coloniale française (à partir des années 1920), des sectes politico-religieuses émergent en Cochinchine : les caodaïstes, les Hoa Hao et les Binh Xuyen. Leurs ralliements politiques évoluent tout au long de la guerre d'Indochine, mais au moment des accords de Genève, ils sont tous devenus des opposants au Vietminh.

L'extrait des Actualités cinématographiques porte sur le moment crucial d'avril 1955 qui marque la « guerre des sectes » au cours de laquelle le Premier Ministre du Sud Vietnam, Ngo Dinh Diem, catholique fervent, tente d'éradiquer la menace de ces sectes constituées en milices et représentant une dissidence au sein du front anti-vietminh. Le sujet se concentre sur les Binh Xuyen (dont le nom désigne une région de Cochinchine) et les combats qu'ils mènent à Cholon, ville chinoise jumelle de Saïgon. Accompagné d'une musique très rythmée et de bruits de tirs ajoutés a posteriori à des images muettes, le montage fait se succéder des plans rapides et variés pour insuffler une certaine dynamique au récit. Ce découpage permet de créer l'impression d'une situation d'urgence, de danger, qui trouve son climax dans les scènes finales de populations civiles livrées à la détresse d'une guérilla urbaine. A ces plans d'exode paniqué, s'ajoute le bruitage du crépitement d'un incendie alors que le commentaire énonce le lourd bilan humain des affrontements.

Delphine Robic-Diaz

Transcription

(Musique)
Journaliste
A Saïgon, le long de l’arroyo Chinois et dans les quartiers de Cholon, le feu qui couvait, depuis les derniers troubles provoqués par les dissensions internes qui déchirent le jeune Etat vietnamien, s’est brusquement ranimé. Les forces de l’armée nationale et les Binh-Xuyên, qui avaient abandonné leur position d’expectative, ont engagé une violente bataille. Boulevard Gallieni, axe de ces combats. La population fuyait comme elle le pouvait au milieu des rafales.
(Bruit)
Journaliste
Pour les habitants de Saïgon Cholon, ces journées d’épreuve se sont traduites par un triste bilan. Près de 1 000 morts et 2 000 blessés, tant civils que militaires, et près de 50 000 sans-abri chassés de leur foyer par l’incendie.
(Musique)