Opérations paras [muet]

1948
58s
Réf. 01062

Notice

Résumé :

[Document muet] Le lieutenant Ehlinger, affecté en mai 1948 au 2e BCCP (Bataillon colonial de commandos parachutistes), cantonné à Laï Thieu au nord-ouest de Saïgon, a filmé de sa propre initiative, quelques moments de son séjour, des exercices et des opérations, ses camarades, la population et le pays.

Type de média :
Date de diffusion :
1948
Personnalité(s) :
Lieux :

Éclairage

Ces images sont extraites d'un document rare conservé à l'ECPAD (Etablissements de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) : un film amateur tourné par le lieutenant André Ehlinger (grade d'époque) en 1948 alors qu'il vient d'être affecté au 2e BCCP (Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes) en poste à Laï Thieu (Nord-Ouest de Saïgon).

L'ensemble des vues tournées par le lieutenant forme un bout-à-bout de plus d'une heure parmi lequel a été sélectionné cet extrait pour son caractère emblématique : si les hélicoptères sont restés l'une des images clefs de la guerre du Vietnam, les parachutistes sont sans aucun doute LA référence dans l'imaginaire collectif de la guerre d'Indochine. Pour autant, si les images filmées par le lieutenant Ehlinger ne peuvent être soupçonnées de participer à une entreprise de conditionnement comme le seraient des images officielles tournées par des opérateurs militaires, il n'en reste pas moins que dans leur « innocence » et leur amateurisme (cadrage imprécis notamment), elles reprennent formellement la grammaire et l'architecture des plans standards faits par des professionnels (suivi panoramique droite-gauche des sauts des parachutistes puis haut-bas de leur atterrissage). A travers, ces vues, destinées à immortaliser un moment vécu, à le partager avec le cercle restreint de la famille, des proches, persiste donc une certaine manière de voir et de donner à voir le conflit, sans doute héritée d'une culture cinéphilique du film de guerre et des Actualités.

Il est tout particulièrement remarquable de noter que là où de nombreux amateurs, dans ces premiers temps d'accessibilité d'un matériel « tout public », auraient filmé comme ils photographiaient, en saisissant l'instant à la manière d'une image fixe, sans laisser à l'action le temps de se développer à l'écran, le lieutenant Ehlinger, lui, a conscience d'une certaine temporalité nécessaire et laisse le sujet s'exprimer, contribuant ainsi par ses films à documenter la réalité de la vie sur le terrain et plus précisément à travers cet extrait, l'entraînement des parachutistes sur la Plaine des Joncs en 1948.

Delphine Robic-Diaz