La fin de la semaine des barricades

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 févr. 1960 | Date d'évènement : 01 févr. 1960

L'appel du général de Gaulle le 29 janvier 1960 est suivi d'effet : le 1er février, les insurgés algérois se rendent à l'armée.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
01 févr. 1960
Date de diffusion du média :
03 févr. 1960
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000075

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

Privés de toute perspective de succès par l'absence de ralliement des militaires ou des musulmans, les mutins n'ont d'autre issue que de capituler. Le 1er février 1960, ils se rendent aux officiers qui laissent les hommes de Lagaillarde sortir avec les honneurs de la guerre, leur permettant de s'engager dans les unités combattantes. Ortiz prend la fuite. La semaine des barricades a révélé l'ampleur du soutien populaire dont jouit le chef de l'État.

Les Français effrayés par l'insurrection algéroise lui ont été reconnaissants de sa fermeté. Toutefois, l'événement a montré que la majorité qui soutient la politique algérienne du général de Gaulle ne recoupe guère celle sur laquelle le gouvernement s'appuie au Parlement et qui est représentée au gouvernement [Serge Berstein, La France de l'expansion, Vol 1, Hachette, Coll Points, 1989]. Le 1er février, les syndicats ont déclenché une grève pour soutenir le pouvoir et, le lendemain, les députés de gauche (sauf les communistes) s'associent à l'UNR et au MRP pour voter les pouvoirs spéciaux au gouvernement, tandis que la droite et l'extrême-droite votent contre.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Ce document insiste sur le retour à l'ordre. Le désordre est contenu, résorbé : L'étreinte de l'armée se resserre ; le plateau des Glières, lieu où manifeste la foule algéroise en colère, devient un no man's land ceinturé de camions et de troupes. La métaphore du flot impétueux traverse tout le document : les foules d'Alger s'infiltrent par les toits et les balcons, elles poussent contre les barrages et parfois les barrages cèdent, elles poussent les barrages ; la troupe réagit, la foule recommence, parfois un trou se fait, un flot passe et puis la barrière se reconstitue, et tout reprend.

À l'opposé de cette foule tumultueuse, qualifiée de sensible, irraisonnée, instinctive, le peuple d'Alger a su raison garder : La foule algéroise, ce n'est tout de même pas le peuple d'Alger. Le triomphe de l'ordre et de la raison est suggéré par le champ sémantique du calme : L'armée a retrouvé son esprit  ; Dans le reste de l'Algérie, le calme est totalement rétabli ; À Oran, le discours du général de Gaulle a ramené l'apaisement. De même, l'opposition est marquée entre la foule algéroise et celle qui se masse dans une large manifestation d'unanimité patriotique pour apercevoir le général Gambiez et le préfet d'Oran passer les troupes en revue ou encore celle qui entreprend sagement le pèlerinage de Santa Cruz. Le patriotisme et la religion sont ici deux puissants canalisateurs d'une foule toujours suspecte de débordement.

Le retour complet à l'ordre intervient avec le dénouement de l'insurrection, sur lequel le commentateur insiste lourdement : Et soudain, c'est la fin, C'est fini, Et parce que c'en est fini de l'aventure et qu'il y a dans les aventures finies (...). On remarque que le point de vue des insurgés, les causes et les raisons de l'insurrection ne sont pas évoquées. L'insurrection est ramenée à une aventure sans lendemain, elle est disqualifiée sans procès, condamnée sans appel.

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