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Message radiotélévisé du général de Gaulle du 23 avril 1961

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 avr. 1961

Le samedi 22 avril 1961, les généraux Challe, Salan, Zeller et Jouhaud, avec l'appui du 1er régiment de parachutistes, commettent un coup de force à Alger. Le 23 avril, de Gaulle décide d'assumer les pleins pouvoirs prévus par l'article 16 de la Constitution. Il en informe la Nation.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
23 avr. 1961
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000089

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

Ce "putsch" trouve son origine dans l'accélération de la politique gaullienne de décolonisation après l'échec des barricades. Le 11 avril 1961, la conférence de presse du chef de l'Etat, justifiant sur un ton désinvolte la décolonisation de l'Algérie parce qu'elle coûte à la France, fait l'effet d'une provocation. Le 22 avril 1961, un "quarteron de généraux en retraite" s'empare d'Alger. Mais cette tentative de refaire le 13 mai 1958 tourne court.

Le discours du général de Gaulle, le 23, diffusé par les postes à transistor en Algérie, encourage la désobéissance des soldats du contingent aux officiers putschistes et intimide les hésitants. L'échec du putsch ne décourage pas les jusqu'au-boutistes civils et militaires qui rejoignent l'OAS pour en préparer un autre.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

Attentif à la symbolique des apparences, de Gaulle a revêtu son uniforme de général pour accabler de son mépris ce "pronunciamento militaire" au "savoir-faire expéditif et limité". Maître dans l'art de la rhétorique, de Gaulle a le sens de la formule qui fait mouche ("quarteron de généraux en retraite") et sait jouer sur tous les tons : méprisant ("odieuse et stupide aventure"), courroucé ("Et par qui ?" ), solennel ("Au nom de la France j'ordonne…"), autoritaire ("J'interdis à tout Français…"), grave ("devant le malheur qui plane sur la patrie").

Il sait mettre en valeur les mots clés de son discours, par exemple en détachant les syllabes ("lé-gi-ti-mi-té").L'épisode du putsch d'Alger reste comme la "victoire du transistor" : l'échec du putsch est attribué à la radio, qui a assuré au général de Gaulle la fidélité du contingent. Mais la télévision y a joué aussi un rôle essentiel.

En fait, les deux médias se sont efficacement relayés pour barrer la route aux putschistes. Ainsi, alors que Radio-Alger est aux mains des putschistes, c'est Radio Monte-Carlo, seule station métropolitaine reçue de l'autre côté de la Méditerranée, qui est chargée de retransmettre toutes les heures de la nuit et de la journée suivante l'appel du président de la République. Les soldats du contingent en prennent connaissance grâce à leurs postes à transistors qui leur offrent un lien permanent avec la France.

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