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Entretien avec Michel Rocard en 1969

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 20 mai 1969

Entretien de Michel Rocard, candidat PSU à la présidence de la République en 1969 avec le journaliste Edouard Guibert.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
20 mai 1969
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000117

Contexte historique

Par Eve Bonnivard

La gauche part dans la bataille en ordre dispersé. Depuis 1965, elle possède bien un "candidat unique" en la personne de François Mitterrand. Mais, depuis 1968, les chances de l'unité ont beaucoup reculé. La dissolution de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), l'isolement du Parti communiste à la suite de l'invasion de la Tchécoslovaquie, le glissement du PSU vers des positions gauchistes sont autant d'obstacles à la désignation d'un candidat commun.

Dès le 4 mai, le secrétaire général du PSU, Michel Rocard, s'engage dans la bataille. Rocard estime que le message de Mai 1968 n'a pas été entendu par les deux forces principales de la gauche, le PCF et la SFIO, à qui il reproche de n'avoir pas soutenu le mouvement, ni compris ce qu'il voulait dire. Le PSU prétend au contraire représenter le socialisme de mai 1968.

Éclairage média

Par Eve Bonnivard

La campagne de 1965 a consacré l'égalité des candidats face aux médias audiovisuels. Candidats de la majorité et de l'opposition, même marginaux, ont droit à un égal accès à l'antenne. Dans le cas de l'émission électorale, l'homme politique choisit le journaliste par qui il veut être interviewé. D'où le risque que ce dernier lui "serve la soupe".

Dans cet entretien, une complicité évidente lie le jeune homme politique idéaliste au journaliste Edouard Guibert. Rappelons que ce présentateur de France Inter fut en 1968 l'un des animateurs de la grève des personnels pour dénoncer la mainmise du pouvoir sur la télévision et la radio publique avant d'animer, à partir de 1970 et jusqu'en 1974, la section ORTF du Syndicat National des Journalistes. Ainsi, sous couvert de pointer son immaturité politique, Edmond Guibert tend une perche à Michel Rocard, qui saisit l'occasion pour marquer sa différence avec les autres politiciens : "Je ne suis pas un notable".

Visiblement à l'aise - à moins qu'il ne cache sa nervosité sous le masque d'une décontraction presque trop affichée pour être réelle - Michel Rocard joue à fond de sa jeunesse. Il se présente comme un homme d'avenir (plusieurs occurrences du mot "avenir"), porteur d'un projet politique, quand d'autres se contentent de s'asseoir sur leur notoriété politique : "Tout ce qui a été enregistré avant c'était sur des notoriétés établies, sur la connaissance qu'on avait d'un tel ou d'un tel".

Le style du candidat tranche avec celui d'un Pompidou ou d'un Poher : décontracté, souriant, regardant tour à tour son interlocuteur et la caméra, il exprime avec fougue ses convictions ("je propose un avenir socialiste, un projet socialiste"). On remarque l'austérité du plateau télévisé, une mise en scène minimaliste et des prises de vue sommaires, loin du dispositif filmique élaboré que l'on connaît aujourd'hui.

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