vidéo - 

La démission de Jacques Chirac

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 août 1976

Compte-rendu de la journée au cours de laquelle Jacques Chirac annonce sa démission de son poste de Premier ministre en 1976.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
25 août 1976
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000136

Contexte historique

Par Philippe Tétart

Le 19 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing est élu président de la République. Sa victoire a notamment été permise par le soutien d'une partie du camp gaulliste : l'UDR, en pleine crise de succession après la disparition de Georges Pompidou, s'est fracturée en deux courants. Le premier a soutenu la candidature de Jacques Chaban-Delmas. Le second, emmené par Jacques Chirac, a apporté son soutien à la candidature giscardienne. L'opinion ne s'étonne donc pas que, le 27 mai 1974, le nouveau président de la République nomme Jacques Chirac, figure montante de la famille gaulliste, à Matignon.

Cette nomination signifie-t-elle - ce que craignent certains gaullistes - que Jacques Chirac va sacrifier le gaullisme au giscardisme ? Non : aussitôt nommé, il assure aux parlementaires UDR qu'il s'engage à "poursuivre l'esprit du gaullisme". Au sein du gouvernement, il se heurte cependant aux ministres giscardiens ou proches du président (Michel Poniatowski, Jean Lecanuet et Jean-Jacques Servan-Schreiber en particulier) qui souhaitent profiter de la crise du gaullisme pour en limiter l'influence. Là encore, Jacques Chirac montre son attachement au gaullisme : il prend les rennes de l'UDR le 14 décembre 1974. En 1976, l'ayant rénové, il est désormais l'homme fort.

Parallèlement, ses relations avec le président de la République se détériorent. Ils sont en désaccord sur certaines questions (par exemple sur la loi de programmation militaire). Par ailleurs, leur concurrence pour le leadership de la droite française s'affirme de plus en plus nettement et rend leurs relations plus difficiles. Bénéficiant de l'expérience de Matignon, Jacques Chirac juge qu'il peut démissionner pour se relancer sur la scène politique et briguer, à moyen terme, de plus hautes responsabilités.

Le 25 août 1976, au prétexte de ne pas disposer des moyens nécessaires à sa politique, il donne donc sa démission. Il est le premier Premier ministre à démissionner sous la Cinquième République. Raymond Barre, ministre du Commerce extérieur depuis le 12 janvier 1976, lui succède à Matignon. Quant à lui, il refonde l'UDR en Rassemblement pour la République (5 décembre 1976); RPR qui va lui permettre de se lancer à la conquête des futures échéances électorales. [Jacques Charlot, "Jacques Chirac", "UDR", in Jean-François Sirinelli, Dictionnaire historique de la vie politique française, PUF, 1994 / Jean-Jacques Becker, Pascal Ory, Crises et alternances, 1974-1995, Le Seuil, 1998, pp. 109-115]

Éclairage média

Par Philippe Tétart

Cette séquence rendant compte de la démission de Jacques Chirac, le 25 août 1976, recourt d'abord à des images classiques de mise en abîme médiatique. Pour introduire la poignée de main scellant la rupture Chirac-Giscard, elle montre le balai des photographes, des cameramen, des journalistes, les bouquets de micros dans les cours de l'Elysée puis de Matignon, à l'heure où le porte-parole du gouvernement, Jean-François Poncet, annonce la démission du Premier ministre, puis la nomination de son successeur.

La télévision souligne ainsi l'importance de l'événement et sa réactivité aux moments clefs de la vie politique. En insistant sur la sortie du Conseil des ministres - où l'on reconnaît notamment Michel Poniatowski, Simone Veil, Jean-Pierre Soisson, Jean-Pierre Fourcade… - elle rappelle les divergences de vue qui, au sein du gouvernement, ont largement participé à convaincre Jacques Chirac de démissionner. La vue sur l'armada des DS noires officielles dans la cour de Matignon introduit enfin à l'allocution de Jacques Chirac.

Il s'y montre économe de ses mots et a priori méfiant vis-à-vis des médias, univers pour lequel on connaît son peu de sympathie et qu'il maîtrise assez mal – ce en quoi son successeur, le très professoral Raymond Barre, se distinguera de lui.[Jérôme Bourdon, "Jacques Chirac", in Jeanneney Jean-Noël, L'Écho du siècle. Dictionnaire historique de la radio et de la télévision en France, Arte-Hachette-La Cinquième, 2001, p. 498.]

Lieux

Thèmes

Sur le même thème