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Massacre de Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 sept. 1982 | Date d'évènement : 16 sept. 1982

À Sabra et Chatila, deux camps de réfugiés palestiniens à Beyrouth ouest, des phalangistes chrétiens et des soldats libanais ont massacré des femmes, des enfants et des vieillards, alors que les soldats palestiniens étaient évacués depuis des semaines.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
16 sept. 1982
Date de diffusion du média :
18 sept. 1982
Production :
INA
Page publiée le :
2003
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000197

Contexte historique

Par Jean-Claude Lescure

La bataille de Beyrouth a commencé le 12 juin 1982. La ville est coupée en quartiers antagonistes : les Palestiniens contrôlent Beyrouth ouest, où sont installés les camps de réfugiés et les infrastructures militaires. Les responsables palestiniens ont en effet opté pour une stratégie particulière devant l'avancée rapide des soldats israéliens et les affrontements entre communautés religieuses libanaises. Ils estiment que la bataille de Beyrouth, qui s'annonce longue et coûteuse en vies humaines, va entraîner des solidarités internationales, une mobilisation du monde arabe contre Israël.

Cette stratégie est partiellement un échec : les États arabes restent spectateurs du conflit, mais la France intervient pour aider les combattants palestiniens en permettant leur évacuation de Beyrouth ouest – opération achevée le 3 septembre – et en déployant un contingent de soldats français comme Casques bleus, placés sous le commandement de l'ONU. À cette date, Beyrouth n'est plus la capitale politique et militaire de l'OLP, qui doit trouver de nouveaux lieux pour s'installer (Yémen, Tunisie...).

La situation politique libanaise semble alors se stabiliser : le 23 août, Béchir Gemayel, chef de la milice des phalanges et de l'armée libanaise, est élu président de la République. Mais, avant même sa prise de fonction, il est assassiné le 14 septembre dans un attentat contre le siège des forces libanaises. Un espoir de stabilisation disparaît.

Dans ce contexte, pour maintenir l'ordre, les forces israéliennes entrent dans Beyrouth ouest, suivies par des phalangistes et des soldats des forces libanaises, fidèles de Béchir Gémayel. Ces derniers pénètrent dans les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila, officiellement pour poursuivre les combattants palestiniens encore présents : en fait, ils se livrent à un massacre contre toute la population qu'ils rencontrent dans les camps.

Les commissions d'enquête n'ont pas mis en évidence la responsabilité de l'armée israélienne dans les massacres, qui déclenchent une vague de réprobation dans le monde et des signes de sympathie pour les Palestiniens défaits dans la bataille de Beyrouth. Israël, vainqueur militairement de son affrontement avec les combattants palestiniens lors de son intervention au Liban, ne réussit pas à empêcher l'OLP d'apparaître comme le bénéficiaire politique de l'opération. L'armée israélienne évacue Beyrouth en octobre.

Éclairage média

Par Jean-Claude Lescure

Ce reportage est composé d'images fortes et rares à la télévision : les corps des civils massacrés sont longuement montrés, tandis que le commentaire s'efface pour faire place au silence, ce qui accentue l'aspect horrible du massacre commis par les milices phalangistes chrétiennes.

La recherche des responsables des massacres fait l'objet de la seconde partie du reportage : les témoignages concordent pour signaler la présence des troupes phalangistes, reconnaissables à leurs uniformes et à l'écusson du cèdre libanais. Une jeune femme précise que les soldats israéliens, en l'emmenant, l'ont sauvée du massacre : curieusement, le journaliste n'insiste pas sur cette intervention qui montre que l'armée israélienne ne s'en prend pas aux civils, mais uniquement aux combattants palestiniens dans son intervention au Liban, et que les massacres de civils relèvent de la guerre civile libanaise à laquelle participent les différentes communautés chrétiennes, musulmanes et les réfugiés palestiniens.

Le reportage rend néanmoins clairement compte de l'horreur de la situation et pose la question du devenir des Palestiniens réfugiés au Liban.

Filmographie : Valse avec Bachir, Ari Folman, 2008.

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