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Les travailleurs immigrés en France en 1971

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 déc. 1971

De nombreux étrangers travaillent en France, notamment dans le bâtiment et les travaux publics, secteurs délaissés par la population active française. Une partie croissante de ces travailleurs est issue de l'immigration clandestine.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
23 déc. 1971
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000385

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

La France accueille de très nombreux travailleurs immigrés à partir du milieu des années 1950 jusqu'en 1974 : en vingt ans, la population étrangère est multipliée par deux, de 1 765 000 personnes en 1954 à 3 442 000 en 1975. Dans les années 1950, la France entre en effet dans une phase d'expansion économique, mais sa population active s'avérant insuffisante, l'Etat encourage une immigration massive afin de fournir la main-d'oeœuvre manquante.

L'Office national d'immigration, créé par l'ordonnance du 2 novembre 1945, s'attache alors à diversifier les pays de recrutement, en particulier européens. Si les Italiens restent nombreux (ils sont environ 629 000 en 1962), ce sont surtout les flux de populations venues de la péninsule Ibérique qui progressent le plus fortement : les Espagnols qui n'étaient que 289 000 en 1954 sont 607 000 en 1968. De même, l'afflux des Portugais est très intense dans les années 1960, passant de 20 000 en 1954 à 759 000 en 1975 (soit 22% de la population étrangère en France). L'immigration nord-africaine connaît à son tour une forte croissance, surtout après l'indépendance de l'Algérie en 1962 : les Algériens passent de 350 000 en 1962 à 711 000 en 1975, les Marocains de 33 000 à 260 000 et les Tunisiens de 27 000 à 140 000. Une proportion grandissante des entrées sur le territoire français se fait de manière irrégulière ou clandestine, et nombreux sont les immigrés alors régularisés (ils sont notamment 82% dans ce cas pour la seule année 1968).

Au début des années 1970, l'Etat tente de contrôler davantage cette immigration, mais en 1973, lorsque la crise économique éclate, les flux d'immigration ne sont pas maîtrisés. Au cours de la période 1954-1974, les travailleurs étrangers acquièrent donc une place croissante dans l'économie, passant de 5% à 7% de la population active totale. Ils sont surtout employés dans le secteur secondaire, le bâtiment et les travaux publics rassemblant à eux seuls plus du quart des travailleurs immigrés en 1974. Ils sont dans l'ensemble peu qualifiés : en 1974 la moitié sont des manœoeuvres et ouvriers spécialisés.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet consacré aux travailleurs immigrés prend la forme d'un reportage sur le terrain, agrémenté d'interviews d'employeurs et d'un ouvrier censé représenter cette main-d'œoeuvre d'origine étrangère. Il s'agit de montrer la réalité de leurs conditions de travail et les secteurs dans lesquels ils forment le gros de la main-d'oeuvre. D'où les nombreuses images d'ouvriers immigrés sur des chantiers de construction, travaillant à la réfection de chaussées ou balayant les rues. Seuls quelques plans dévoilent également leurs conditions de vie, notamment de logement : on aperçoit rapidement une ruelle misérable aux immeubles délabrés, le journaliste se contentant d'évoquer des "conditions d'hygiène précaires". De même, seul un bref moment - une partie de cartes - laisse entrevoir la vie communautaire de ces travailleurs immigrés en dehors du travail.

Si ce reportage se veut d'abord pédagogique, le journaliste exposant les diverses raisons de l'essor des travailleurs immigrés, il met en fait surtout en avant les dangers de l'immigration clandestine, jugée "anarchique" et "subie".

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