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Une nouvelle catégorie sociale : les cadres

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 28 oct. 1972

Le portrait de plusieurs cadres permet de souligner leur rôle au sein de l'entreprise, leurs revendications, leur mode de vie.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
28 oct. 1972
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000403

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

La tertiarisation de l'économie, la généralisation de la rationalisation du travail, la multiplication des fonctions de direction et d'encadrement, des gestions d'entreprises de plus en plus complexes, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public, favorisent l'émergence d'une nouvelle catégorie sociale, intermédiaire entre le patronat et le monde ouvrier, les cadres.

Le premier classement des catégories socio-professionnelles (CSP) en 1954 consacrait la notion de cadre et suggérait une hiérarchie entre "cadres supérieurs et ingénieurs" - chargés de définir une tâche et d'en organiser l'exécution - et "cadres moyens" à qui était confiée cette dernière opération. Entre 1954 et 1975, le nombre des cadres supérieurs et des cadres moyens est multiplié par 2,5. Le cadre se distingue par la possession d'un diplôme et des compétences lui permettant d'exercer des responsabilités. La figure sociale du cadre ne cesse de s'imposer davantage dans l'entreprise. Les cadres possèdent leurs propres syndicats (la Confédération générale des cadres, CGC) et obtiennent de nombreux avantages dans les conventions collectives de travail : augmentation de l'écart salarial avec les ouvriers et employés, rétribution mensuelle et non plus horaire, régime horaire particulier. La création de l'Agence pour l'emploi des cadres (APEC) se dote d'un système de placement propre. Les cadres disposent enfin de systèmes de congès payés et d'indemnisation maladie plus avantageux que ceux des autres salariés.

Ce statut du cadre échafaudé au cours des Trente glorieuses n'est pas pour rien dans l'identification du cadre à la modernité et aux valeurs positives qui l'entourent. Le statut envié du cadre forme l'horizon dominant d'un salariat en voie de massification et d'hégémonie. Le niveau de vie des cadres et leur comportement en matière de consommation en font enfin l'un des moteurs de la société de consommation. La frénésie de consommation, l'hédonisme, la priorité du crédit sur l'épargne nourrissent chez lui une soif de loisirs, laquelle assure le succès des clubs de vacances et soutient le marché des résidences secondaires. Ses comportements sont orientés vers la consommation ostentatoire des biens à forte connotation distinctive, qui impose un certains style, soucieux de se distinguer des classes populaires (vêtements, voitures, équipements ménagers...).

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les images proposées permettent de souligner le rôle d'encadrement joué par les cadres au sein des entreprises (un directeur commercial et financier d'une entreprise lainière supervise des opérations de fabrication et de stockage). Mais le reportage permet également de souligner à travers des images portant sur le quotidien des personnes concernées, l'existence d'un style de vie propre aux cadres (costumes cravates, possession d'une voiture confortable, domicile bien équipé et décoré...).

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