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Les Demoiselles de Rochefort, Jacques Demy, 1966

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 juin 1966

Jacques Demy explique que son principal objectif est de réaliser un film plein de joie et il raconte en quoi la comédie musicale est efficace pour exprimer cette gaieté.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
15 juin 1966
Production :
INA
Page publiée le :
2005
Modifiée le :
09 janv. 2024
Référence :
00000000503

Contexte historique

Par Carole Robert

Jacques Demy est un réalisateur indépendant, qui suit une voie très personnelle pour peindre les amours contrariés et les passions amoureuses des personnages qu'il met en scène dans Lola (1961), La Baie des Anges (1962). En 1964, Les Parapluies de Cherbourg, avec ses décors très colorés de Bernard Evein, ses dialogues entièrement chantés sur une mélodie de Michel Legrand, son couple de comédiens inoubliable (Catherine Deneuve et Nino Castelnuovo), est un événement dans un cinéma d'auteur encore dominé par les principes de la Nouvelle Vague.

Le romantisme, la légèreté et le lyrisme des Demoiselles de Rochefort renforce encore l'originalité du style de Jacques Demy qui rend explicitement hommage aux comédies musicales américaines. Les comédiens américains Gene Kelly et George Charikis sont même présents en « guest stars » du film. Jacques Demy veut faire un cinéma qui distrait et fait plaisir au public. L'année suivante, c'est d'ailleurs aux États-Unis qu'il part tourner Model Shop avec l'actrice Anouk Aimée.

Les années 1980 sont difficiles pour le réalisateur, compagnon d'Agnès Varda. En effet, en 1982, la comédie musicale Une chambre en ville, tournée à Nantes, fable sociale d'amour, est un échec commercial malgré le succès critique. Il en va de même pour Parking (1985) et Trois Places pour le 26 (1988), son dernier film. Il meurt deux ans plus tard. En 1991, sa femme Agnès Varda lui consacre un hommage émouvant à travers le film Jacquot de Nantes.

Éclairage média

Par Carole Robert

Le milieu des années 1960 voit se développer tout un panel de nouvelles formes d'interviews : on choisit de sortir des studios, d'interviewer les gens sur le terrain, dans la rue. Jacques Demy et les deux comédiennes sont ainsi filmés à Rochefort, à une table qui donne sur la rue, pendant le tournage du film. L'interview semble filmée caméra à l'épaule : la caméra bouge beaucoup, s'éloigne du réalisateur, se rapproche, le filme en plongée, le spectateur doit ainsi se sentir proche des personnes filmées. Le journaliste n'apparaît presque pas à l'image - seulement en amorce au début du reportage. Ensuite il n'apparaît plus dans le reportage comme c'était le cas quelques années auparavant. On entend ses questions en voix off.

Le reportage privilégie la proximité avec les personnes interviewées, conformément au rôle de la télévision, média populaire, à même de donner au téléspectateur le sentiment d'une intimité avec les vedettes. Le ton de l'interview est animé, joyeux et décontracté, il se déroule presque comme une discussion : il est en cela fidèle au message du film de Jacques Demy. De beaux plans (panorama) en plongée sur la ville de Rochefort viennent illustrer les propos. Les deux sœurs se montrent telles qu'elles sont, dans un duo touchant et plein d'humour. Elles sont naturelles et joyeuses. L'une est enthousiaste, l'autre est plus ironique, se permettant même de rabattre le caquet du journaliste : Ah mon cher, ça sera à vous de juger. Certains passages de l'interview sont laissés en plan séquence. On voit ainsi la caméra changer de cadre, puis zoomer sur une des deux sœurs sans changer de plan (sans couper) : ce dispositif renforce le côté animé et décontracté du reportage, à même de donner au téléspectateur l'impression d'être à côté des deux comédiennes.

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