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Françoise Sagan

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 août 1959

À l'occasion de la parution de Aimez-vous Brahms, Françoise Sagan s'explique dans le jardin de sa maison sur la célébrité.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 août 1959
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000519

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Alors que la littérature est en plein doute après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, Françoise Sagan (1935-2004) ose, avec son premier roman Bonjour tristesse (1954), un ton entre amertume et tendresse, loin des remises en cause formelles du roman initiées par Alain Robbe-Grillet dans Les Gommes et théorisées par Nathalie Sarraute dans L'Ère du soupçon (1953).

Ce récit d'une jeune fille qui pousse la maîtresse de son père au suicide est aussi celui du douloureux passage d'une adolescente à l'âge adulte. Écrit par une jeune femme de 19 ans, fille d'industriels aisés, le livre rencontre un succès considérable, dépassant le million d'exemplaires en quelques semaines. Sagan est alors confondue avec son personnage et devient l'incarnation d'une nouvelle génération individualiste et peu préoccupée du sort du monde, Sagan n'hésitant pas à afficher son goût du luxe et des voitures de sport. Ses histoires, portées par des phrases courtes et incisives, mettent ainsi souvent en scène des riches qui s'ennuient avec élégance et où l'on aime comme on peut. Elle connut le succès encore avec Aimez-vous Brahms en 1959 où elle fait le portrait sans complaisance d'une femme de 40 ans.

Toute sa vie, Françoise Sagan a incarné la figure d'une femme libre, ses écarts de conduite (consommation de drogues, fraude fiscale) faisant de l'ombre à sa production littéraire. Elle fut ainsi l'une des premières à faire le pont entre le monde des lettres et le monde du show-biz, rompant avec la figure de l'écrivain solitaire et retiré. En signant dans Le Nouvel Observateur le manifeste des 343 salopes où elle avoue avoir déjà avorté, Sagan contredit toutefois les critiques de futilité et de légèreté qui lui furent souvent faites.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Réalisé avant la sortie dans le commerce de l'ouvrage et diffusé dans le journal télévisé du soir, cet entretien relève d'une démarche promotionnelle qui, à partir des années 1950, gagne le marché du livre. Le dispositif - une discussion décontractée en plein air à la campagne dans le jardin de la maison de Sagan - vient en accentuer la dimension superficielle.

Il ne s'agit guère de réfléchir au dernier roman de Sagan. La question sur le titre ne semble qu'un prétexte, un court passage obligé, avant d'aborder l'essentiel : comment Sagan a-t-elle géré sa soudaine célébrité ? Ainsi s'agit-il de rendre compte du phénomène de société incarné par Sagan.

Habillée d'un pantalon blanc, assise sur un arbre, celle-ci joue toutefois le jeu, correspondant au statut de femme moderne que les médias lui ont construit, ses cheveux courts et décoiffés contrastant avec l'ample robe et la coiffure travaillée de son interlocutrice.

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