vidéo - 

Le Livre de Poche a 50 ans

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 févr. 2003

L'histoire du "Livre de poche" remonte à 1953. Cette collection remporte un grand succès tout en restant fidèle à sa vocation initiale : la lecture pour tous.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
07 févr. 2003
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000533

Contexte historique

Par Carole Robert

"Le Livre de poche" est le nom d'une collection littéraire apparue en février 1953 éditée par la Librairie Générale, filiale d'Hachette. Le succès du livre de poche tient à la conjonction de ce nouvel objet de consommation avec la demande populaire et estudiantine d'un livre bon marché et désacralisé. Les couvertures rappellent les affiches de cinéma tout en véhiculant une littérature de qualité avec un grand pourcentage de classiques français. Chaque quinzaine, un nouveau titre sort. Il devient un fait de société : les ventes passent de 8 millions d'exemplaires en 1957-58 à 28 millions en 1969. Pratiquement tous les éditeurs se mettent alors à faire du livre de poche : "J'ai lu" chez Flammarion en 1958, "Folio" chez Gallimard (qui rompt alors avec Hachette) en 1972. Mais le format poche stagne depuis 1980 : 130 millions d'exemplaires vendus en 1980, 124 en 1994. Ces chiffres reflètent la crise qui touche l'édition dans les années 1990 : alors qu'en 1988, on vend 350 millions de livres en France, tous genres confondus, ce chiffre stagne à 300 millions à partir de 1991. On constate en 2002 une reprise de l'édition qui voit la vente de 374 millions de livres malgré la baisse des tirages moyens et la diminution du nombre des gros lecteurs (ceux qui lisent plus de 25 livres par an).

L'augmentation des ventes des documents en prise avec l'actualité, des manuels et des biographies à scandale (8% en 2000 et 2003 sur les 54000 nouveautés éditées chaque année) n'empêche pas les éditeurs de défendre une production plus exigeante, au prix d'un coût moins élevé et de tirages plus limités. Le succès persistant des romans en France le permet.

La restructuration en 2003 et 2004 d'un marché de l'édition qui pèse 2,353 milliars d'euros passe par une succession de fusions/acquisitions qui influence l'ensemble de l'économie. Avec près d'un milliard de volumes diffusés depuis sa création et plus de 18 millions d'exemplaires vendus en 2002, "Le Livre de Poche" demeure la première collection de poche française de grande diffusion. L'ouvrage le plus vendu en "Livre de poche" est Le Grand Meaulnes d'Alain Fournier suivi de Vipère au poing d'Hervé Bazin (plus de 4 millions d'exemplaires chacun). Et l'auteur le plus vendu est Agatha Christie (plus de 40 millions de volumes) suivi d'Emile Zola (22 millions).

Éclairage média

Par Carole Robert

Le reportage n'aborde pas les autres collections de poche mises en place par les éditions concurrentes. Il ne traite pas non plus de la situation économique actuelle du livre (les fusions), ni des liens des Français à la lecture : il reste focalisé sur une rétrospective positive de la collection, illustrée par des images d'archives qui se succèdent sur une musique de jazz (symbolisant les années cinquante). Les photos de Henri Filipacchi, des scènes de librairies, l'interview de Guy Shoeller, le directeur en 1964, mettent en avant l'image d'une collection populaire de qualité. Les séquences montrant les couvertures des livres jouent sur la familiarité de ces illustrations, proches des affiches de cinéma des années 1950, et ancrées dans les mémoires collectives. C'est une approche affective qui est choisie par le journaliste. Le passage symbolique à la couleur sur des couvertures le confirme : la modernité technique n'empêche pas le Livre de poche de poursuivre sa route.

Les titres mis en avant ne sont pas non plus choisis au hasard : Le Grand Meaulnes est la plus grande vente de la collection et Zola l'un des auteurs les plus vendus.

Les propos du directeur actuel ne font que confirmer le discours de qualité de son prédécesseur. Une libraire affirme qu'il existe même des fidèles de la collection. La fin du reportage, qu'illustrent des couvertures du Livre de poche aujourd'hui, relève de l'hagiographie du livre de poche "fidèle à sa première vocation : la lecture pour tous". Le reportage ne rentre pas dans l'analyse économique, il privilégie l'approche anecdotique et unilatérale d'une chronique. Peut-être est-ce lié au fait qu'il s'agit du journal de 12/14 dans lequel l'information de proximité, aux sujets légers, domine.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème