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Georges Brassens et la chanson française

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 nov. 1969

Georges Brassens répète dans sa maison une de ses chansons.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 nov. 1969
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000545

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Au cours des années 50, un découplage stylistique s'opère au sein de la chanson française. Auparavant, un chanteur (Maurice Chevalier par exemple) était tout d'abord un interprète à la voix et l'attitude scénique "uniques" ; il n'était que rarement, tel Charles Trénet, auteur et compositeur. La nouvelle génération se veut les trois à la fois. Ces jeunes créateurs, parmi lesquels Boris Vian, veulent renouveler l'art du couplet. Face aux refrains et mélodies "faciles" de la variété s'affirme ainsi une chanson qui lie sa cause avec celle de la poésie ou de la dérision tout en s'enrichissant d'un contenu politique. L'attention portée aux paroles fonde l'expression de "chanson à texte" dont Jacques Brel, Barbara et Léo Ferré, sont à partir des années 50 quelques-uns des jeunes représentants. Ceux-ci hissent l'art jusqu'alors populaire de la chanson au niveau des autres disciplines artistiques.

Cette légitimité culturelle trouve un aboutissement en 1963 avec la publication dans la collection "Poètes d'aujourd'hui" (Seghers) d'un ouvrage sur Georges Brassens. Brassens (1921-1981) a construit son succès sur la qualité de ses textes qui sont couronnés en 1967 par le Grand Prix de Poésie de l'Académie française (cf. les deux alexandrins d'une de ces chansons qui assument le rôle d'une citation littéraire). Aussi à l'aise pour évoquer l'amitié (Les Copains d'abord ) que dans la peinture sociale (La Mauvaise Réputation ), il a manifesté invariablement son amour de la langue française usant des beaux et bons mots aussi bien que des "gros".

S'accompagnant de la guitare, soutenu par la contrebasse de son ami Pierre Nicolas, Brassens est toujours resté fidèle aux ambiances musicales des petites salles parisiennes où il a commencé sa carrière, notamment le théâtre des Trois-Baudets dirigé par Jacques Canetti. Cumulant les fonctions de directeur de maison de disque (Philips) et de tourneur de spectacles, Canetti a révélé de nombreux auteurs-compositeurs-interprètes tel Serge Gainsbourg.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Après la Seconde Guerre mondiale, la chanson bénéficie de l'essor de la radiodiffusion. De nombreuses émissions y sont consacrées ("Ploum ploum tralala" dès 1945) et font parfois participer l'auditeur à la programmation ("Le Disque des auditeurs"). Music-hall à domicile, la radio chante et fait le spectacle. Grâce à elle, certaines vedettes d'avant-guerre tels Maurice Chevalier, Edith Piaf, Charles Trenet et Tino Rossi retrouvent la tête de l'affiche.

La télévision prend progressivement le relais avec les "variétés". Seuls les auteurs-compositeurs-interprètes les plus célèbres comme Georges Brassens arrivent ainsi à passer la rampe du petit écran. Le parti pris ici est de coller à l'univers stylistique du chanteur. En effet, ce n'est pas Brassens qui vient chanter sa chanson sur un plateau mais bien la télévision qui se déplace jusqu'à lui. Elle se rend dans sa maison personnelle aux environs de Paris, où celui-ci répète et enregistre ses chansons. Ce cadre intimiste est à l'image de la musique de Brassens qui accepte dès lors de se plier à un bref entretien.

L'effacement derrière la caméra du journaliste permet au téléspectateur de s'y identifier et suscite une proximité avec l'artiste. On a l'impression d'être invité dans l'univers personnel de Brassens, privilège que la télévision entend s'assurer grâce au pouvoir des images.

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