La restauration des châteaux délabrés

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 août 1950

En 1950, de nombreux châteaux de France, dont Versailles, sont en piteux état et il est urgent d'accorder des budgets pour leur restauration à moins de les vendre aux enchères.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
03 août 1950
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000552

Contexte historique

Par Carole Robert

En 1950, les questions de restauration du patrimoine sont gérées par le Secrétariat des beaux-arts du ministère de l'Industrie. Les autres domaines culturels sont gérés par la Direction générale des arts et des lettres du ministère de l'Education Nationale. La gestion (protection, restauration, conservation et classement) et la promotion du patrimoine national sont les secteurs les plus constants et les moins contestés de l'action culturelle de l'Etat français. C'est d'abord une obligation d'Etat inscrite dans la Constitution et elle fait l'unanimité. Les monuments historiques, vitrine du patrimoine culturel, sont selon la Loi de 1913 déclarés d'intérêt public : la Loi concerne les immeubles dont la conservation présente sur le plan de l'histoire de l'art un intérêt public. Pourtant la France est en retard dans l'inventaire de ses propres richesses historiques. C'est Malraux, le nouveau ministre de la Culture, qui s'attaque de façon plus concrète à la protection et à la mise en valeur du patrimoine en 1959 : il installe la Commission nationale de l'inventaire général et des monuments et des richesses artistiques de la France en 1964.

Dans le domaine des fouilles, parallèle à celui de la restauration des monuments, l'Etat est également omniprésent : il donne l'autorisation de faire des fouilles depuis la Loi de 1941, et peut déclarer d'utilité publique une fouille et l'exécuter lui-même sans l'accord du propriétaire du terrain. La privatisation partielle des fouilles à la fin du siècle se heurte à l'opposition des conservateurs attachés à la notion de service public. De plus, la décentralisation amène les collectivités locales à prendre en charge une partie importante de la gestion de ces activités de fouilles et de restauration.

Éclairage média

Par Carole Robert

Ce film est un véritable appel au secours pour la sauvegarde des monuments de France. Le reportage s'engage sans nuance pour que l'Etat accorde des budgets supplémentaires à la restauration des châteaux : le patrimoine national risque de disparaître ou d'être acheté par des particuliers, avec le risque que ceux-ci en fassent des "quelconques villas Mon Rêve"... Le journaliste exprime même ses doutes sur la sauvegarde par la vente aux particuliers d'un patrimoine national dont il rappelle l'histoire, appartenant à la mémoire de tous : les mousquetaires font partie de la mémoire collective française.

La musique de film mélodramatique et le lyrisme du commentaire traduisent l'urgence de l'action face à une situation jugée dramatique. Les phrases sont dramatiques, hyperboliques et très imagées : "crient la grande misère des vieilles pierres qui ne veulent pas disparaître". Le commentaire n'hésite pas à employer des procédés poétiques, comme des métaphores, véritable personnalisation des châteaux - les bâtiments "rongées par le lierre" dont il faut "panser les plaies". L'utilisation du terme "le génie français" montre bien que les monuments historiques sont la vitrine de la richesse culturelle française et le vecteur de l'identité nationale depuis des générations. La lexicologie liée à l'histoire abonde d'ailleurs : "ce vieux repère du passé", "des générations de mousquetaires", "ce vieux fort". Pour illustrer ce commentaire, le reportage montre des plans de châteaux abîmés, une série de diapositives sur les dégâts à Versailles et les autres ruines françaises. Le cadre reste très photographique : il s'agit essentiellement de plans fixes - vues larges en plongée, vues rapprochées de face, gros plans sur des détails des désastres ou des contre-plongées sur des tours se dégageant du ciel qui donnent une impression dramatique.

Pour mettre en image le récit de la vente aux enchères, le reportage choisit des séquences symboliques sur les délibérations, la clef ou les plans du château. Il n'y a encore aucun interview sur le terrain, tout est filmé sans son puis le commentaire et la musique sont rajoutés en studio. La parole est au journaliste en studio, le seul à exprimer son opinion. Le contenu comme le style sont encore très littéraires, propre aux Actualités françaises : la parole n'est pas donnée aux Français, comme ce sera le cas quelques années plus tard avec le développement de la télévision.

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