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Le Théâtre national populaire

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 nov. 1966

Jean Vilar et Maurice Béjart reviennent sur la mission d'éducation populaire qu'a remplie le TNP.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
03 nov. 1966
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000556

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Anticipée par le festival d'Avignon que créé Jean Vilar en 1947, puis par le "Week-end artistique" organisé en 1951 à Suresnes, la nomination de Vilar par Jeanne Laurent, responsable de la sous-direction des Arts et des Spectacles, à la tête du Théâtre national populaire (TNP), trente après Firmin Gémier son fondateur, concrétise l'élan nouveau, venu de la Résistance et de la Libération, en faveur d'un théâtre populaire qui puisse réunir, dans une même communion autour de grands textes à thématiques universelles, toutes les couches et classes de la nation.

Installé dans l'immense salle du Palais de Chaillot à Paris, le TNP de Vilar, qui renoue avec l'antique modèle athénien, constitue un creuset théâtral où un peuple qui vient de souffrir, de perdre sa liberté voire sa dignité et de s'entre-déchirer, est invité, du moins dans l'imaginaire, à retrouver son unité perdue. Cette nomination intervient également dans le cadre des premières réussites enregistrées par la politique de décentralisation. Le TNP occupe une position stratégique au coeur de ce dispositif, à la fois successeur et modèle, en tout cas relié aux premiers Centres dramatiques nationaux par un même souci d'extension vers les publics marginalisés. Vilar, pénétré par l'idée de "service public" entend apporter au peuple le théâtre - de préférence sous forme d'abonnements - "comme l'eau, le gaz ou l'électricité".

Tout au long de la décennie (1951-1963) durant laquelle il dirige le TNP, Vilar invente une formule inédite : accueil et mise en confiance d'un public étranger aux rites du théâtre parisien, fidélisation par des bas prix, prospection des publics potentiels par un travail de relation avec les associations intéressées, qu'il s'agisse de comités d'entreprises ou de groupes de jeunes. Progressivement et grâce à sa propre dynamique associative, le TNP réussit à irriguer une grande partie de la sphère sociale : les associations souscrivant un abonnement sont en 1957 au nombre de 109, et 361 en 1961. La politique en matière de programmation est plus traditionnelle. Son répertoire est dominé par les classiques français ou étrangers. Vilar s'entoure, dès ses débuts, de collaborateurs fidèles, comme les décorateurs Léon Gischia et Edouard Pignon et le musicien Maurice Jarre. Il réunit aussi une troupe d'une vingtaine de comédiens (Monique Chaumette, Maria Casarès, Silvia Montfort, Charles Denner, Philippe Noiret), dont le plus illustre est Gérard Philipe. En douze ans de direction du TNP, Vilar a ainsi monté 81 spectacles devant plus de 5 500 000 spectateurs.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Le défilé d'une série de photographies (d'Agnès Varda notamment) de Vilar et de Gérard Philipe induit pour le téléspectateur d'alors une charge d'émotion certaine. Elle rappelle en effet la figure du plus célèbre des comédiens français d'après-guerre. Vilar évoque avec simplicité celui qui est devenu dès sa mort une légende ; il en fait un éloge là même où Philipe avait triomphé, soit dans la cour du Palais des papes d'Avignon.

S'effaçant derrière la caméra, la parole de Vilar et de Maurice Béjart est livrée telle quelle et sans effet (si ce n'est la petite musique de Maurice Jarre en fond sonore). Vilar apparaît par ailleurs dans toute sa personnalité, digne mais décontractée (il se passe la main sur l'épaule sous sa chemise). L'intensité qu'il met à évoquer la mission de service public vient rappeler à quel point Vilar s'est engagé dans ce combat.

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