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Les grands travaux

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 mars 1988

Le reportage présente les différents grands travaux dans la capitale, leur utilisation actuelle et future et leur avancée.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
04 mars 1988
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000573

Contexte historique

Par Carole Robert

La politique des grands travaux relève de la spécificité française de l'intervention de l'Etat dans le domaine culturel. Il s'agit d'une démarche destinée à mettre en valeur le prestige culturel de la France sur la scène internationale. Cette action s'inscrit dans la continuité historique de la France qui place la Culture dans le domaine public : le gouvernement est responsable de la création, de la production et de la diffusion des différentes formes culturelles.

Ces grands travaux dont certains, comme la rénovation du Louvre, se sont étendus sur une vingtaine d'années, correspondent au désir du gouvernement de doter la France de grandes institutions culturelles dans tous les domaines artistiques (musées, musique, arts plastiques, bandes dessinées, spectacles...). Il s'agit aussi de démocratiser le patrimoine français en le rendant plus accessible à toute la population et en essayant d'accompagner les évolutions de la création contemporaine. En ce sens, les grands travaux sont indissociables de la politique de décentralisation. Mitterrand lance de grands chantiers qu'il place entre les mains de Jack Lang, ministre de la Culture, et du ministre de l'équipement. Entre 1986 et 1995, sont menés à bien à Paris des projets mis en branle dès la fin des années 1970 comme le musée Picasso ou le musée d'Orsay. D'autres chantiers changent d'échelle avec le parc de la Villette, l'Institut du Monde Arabe, l'Opéra Bastille, l'Arche de la Défense, le Grand Louvre, la Bibliothèque Nationale de France.

D'autres projets sont ouverts en province : des médiathèques, des conservatoires, des créations et des rénovations des musées (Lille, Rouen, Bordeaux)... Malgré les polémiques que provoquent parfois les monuments - colonnes Buren, Pyramides du Louvres -, 80% des Français ne remettent pas en cause ces réalisations en 1992. Pour réaliser ces grands travaux, l'Etat a augmenté le budget accordé à la Culture : il double dès 1982, et il passe entre 1980 et 1990 de 0,38% à 0,86% de celui de l'Etat. Cette évolution est comparable à la progression du budget consacré à la construction du système scolaire pendant la IIIe République : le budget de l'Instruction Publique passe de 3,7% à 7,1% entre 1880 et 1890.

Éclairage média

Par Carole Robert

Le reportage est instructif sur les grands travaux et surtout sur la façon dont la télévision présente cette politique de Mitterrand, dont on aperçoit même une affiche "Génération Mitterrand" sur une des images. A travers un commentaire en voix off illustré de plans sur les bâtiments en construction, le reportage montre à la fois le prestige des lieux culturels construits et leur qualité : les premiers mots du reportage font explicitement l'éloge de "cette vue prestigieuse sur Paris".

La lourdeur des budgets nécessaires à certains travaux, qui a soulevé de nombreux débats et polémiques, n'est pas évoquée directement à propos de l' Opéra Bastille : le journaliste fait discrètement allusion au "compromis entre ministère de la Culture et des Finances". S'il parle plus tard des dépassements liés aux retards dans d'autres chantiers et du surcoût du ministère des Finances, il ne s'attarde pas sur ces questions budgétaires et passe rapidement à l'utilité et à la modernité des bâtiments : "mobilier ultra moderne, bureau informatisé, chariot suspendu".

Le reportage véhicule l'image d'une France moderne notamment en matière de haute technologie et donne une légitimité à la politique des grands travaux.

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