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Le mouvement hippie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 août 1971

En 1971, lors du festival sont confrontées les paroles de hippies et d'Avignonnais, ceux-ci évaluant diversement la présence dans les rues de cette jeunesse contestataire de l'ordre établi.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
11 août 1971
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000577

Contexte historique

Par Vincent Casanova

Parallèlement au gauchisme du début des années 70 se diffuse en France une autre forme de contestation, moins directement politique, mais dont l'objet à combattre est cependant le même : l'exploitation de l'homme par la société de consommation.

Né à San Francisco au milieu des années 60, le mouvement hippie se diffuse en France tout particulièrement après mai 68 ; le phénomène reste toutefois minoritaire. Les "hippies" (de "hipster", nom donné dans les années 50 aux musiciens de jazz et à leur mode de vie bohème) prônent la vie en communauté, l'usage des drogues, les philosophies orientales, une approche nouvelle des relations humaines que le slogan "Peace and Love" résume. Changer la vie à travers un mode de vie marginal et alternatif, tel est le rêve porté par une jeunesse en rupture avec son milieu d'origine (souvent la classe moyenne).

Les grands moments du mouvement hippie furent parfois politiques, mais le mouvement en resta le plus souvent aux aspects culturels, par exemple avec le festival rock de Woodstock en août 1969. Bien que peu structuré, le mouvement portait en lui les germes d'un renouvellement inventif de la culture et du mode de vie des années d'après-guerre, qui, par la réussite même de ses buts matérialistes arrivait à un essoufflement particulièrement perceptible par la jeunesse. Dans différents domaines, des idées nouvelles perçaient, comme l'autogestion et l'écologie par exemple. Dans les arts, la musique psychédélique et le pop-art marquèrent les esprits. Le slogan "Flower Power" (l'énergie de la fleur) était le symbole de la non-violence.

Toutefois, à l'exception de quelques temps forts (manifestation sur le plateau du Larzac en 1973), la longue durée révèle la pénétration très profonde de la culture de masse en France et l'échec de la contestation hippie. Anglo-saxon par ses références (littéraires avec Jack Kerouac et Allen Ginsberg en particulier), il ne s'est jamais totalement acclimaté sur le territoire national, s'effaçant dès le milieu des années 70 face aux autres modes contestataires plus puissants politiquement comme le mouvement féministe qui appelait d'abord à repenser les liens entre l'homme et la femme avant de changer toute la société.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Réalisé sur le mode du micro-trottoir, ce reportage donne en enchaînant les propos contradictoires une image polémique à la présence des hippies lors du Festival d'Avignon. Alternant plans sur des hippies archétypaux (cheveux longs, jouant de la guitare, fumant du hachich) et les réponses de M. Tout le monde, le journaliste donne l'impression de distribuer de manière objective la parole, dressant un éventail des positions.

C'est que l'information à la télévision après 1968 a aussi fait sa révolution. La télévision veut rendre compte du pouls de l'époque. L'équipement télévisuel s'est alors généralisé à l'ensemble de la population et le journal télévisé devient le moyen d'information le plus partagé. Le procédé du micro-trottoir se généralise et vient ici non pas donner vraiment des informations sur le mouvement hippie mais plutôt sur sa perception. Toutefois, cette façon de faire tend à retenir les propos les plus télégéniques effaçant de fait l'attitude la plus partagée, soit l'indifférence de la population au mouvement hippie.

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