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Robert Paxton, historien de la France de Vichy

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 30 oct. 1997

L'historien américain Robert Paxton s'est vu décerner l'ordre du mérite pour récompenser ses travaux. Il a en effet démontré que la France de Vichy avait devancé les demandes nazies au cours de la Deuxième Guerre mondiale.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
30 oct. 1997
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000686

Contexte historique

Par Raphael Morera

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la France était plus soucieuse de panser ses plaies et d'oublier un passé obscur que d'accomplir un nécessaire travail de justice. Des coupables emblématiques, victimes expiatoires d'une société, furent punis tandis que l'image d'un pays unanimement résistant se diffusait. Des années après, le procès de Maurice Papon vient rappeler à la France que certains de ses cadres, dont la carrière se poursuivit sous la Ve République, jouèrent un rôle actif dans l'extermination des Juifs d'Europe. Robert Paxton, fut l'un des premiers historiens a développer cette thèse. Arrivé en France en 1960 pour travailler sur le corps des officiers dans la France de Vichy, il reçoit un accueil frileux aux archives de l'armée. Cette mésentente fut en fait sa chance. Il fut en effet contraint de travailler sur les documents allemands. Rapidement, il acquit la conviction que les thèses de Robert Aron (L'histoire de Vichy, Paris, 1954) n'étaient pas défendable. Ce dernier, qui avait travaillé sur les transcriptions des audiences publiques des procès d'épuration, estimait que les nazis avaient imposé leurs ordres à Vichy, qui en réalité cherchait à protéger les Français et à se rapprocher des alliés. A l'inverse, les documents allemands montrent clairement que le gouvernement de Vichy fut un collaborateur zélé, devançant les demandes allemandes.

Ces thèses ont bouleversé l'interprétation de l'occupation allemande et les représentations à ce sujet. Le mythe d'une France résistante s'effondre au profit d'une image beaucoup plus nuancée que beaucoup désiraient masquer. Le travail scientifique de l'historien fournit ainsi à la société des connaissances sur son passé qui peuvent aider à sa compréhension. Les faits établis sont suffisamment solides pour être invoqués dans un procès aussi important que celui de Maurice Papon. Le moment du procès est d'ailleurs capital. C'est autour de cet événement que des connaissances partagées par les scientifiques et une frange cultivée de la population sont mises à la disposition de la communauté nationale dans son ensemble. La mémoire des événements peut ainsi se rapprocher de l'histoire. Un tel exemple montre l'importance, pour une société démocratique, de garantir la possibilité d'un travail historique libre et indépendant.

Éclairage média

Par Raphael Morera

Le lancement du présentateur du journal télévisé insiste sur l'importance de l'attribution de la médaille de chevalier de l'ordre du mérite à Robert Paxton, dans le contexte de la reprise du procès Papon, et d'une certaine manière, de celui de la France de Vichy. Le sujet qui suit se propose de dresser un portrait de l'historien. Le reportage s'attarde tout d'abord sur la cérémonie de remise de la médaille par l'ambassadeur de France à New-York : la France remercie ainsi, par une très haute distinction, l'historien pour le travail qu'il a accompli. La cérémonie n'est pas seulement officielle, elle est aussi pleine d'émotion. Des plans rapprochés sur Robert Paxton le font clairement sentir.

Dans un second temps, deux historiens français, Jean-Pierre Azéma et Henry Rousso, mettent en perspective l'oeuvre de Robert Paxton. Interrogés sur le campus de l'université de Columbia, ils expriment une profonde reconnaissance. Par la suite, Robert Paxton évoque, dans le cadre monumental de son université, les difficultés qu'il a rencontré au cours de ses recherches. Par ces entretiens, les Etats-Unis apparaissent bien avoir été les libérateurs de la France, et ce à deux reprises : des nazis tout d'abord, et de sa mémoire, des années après.

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