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Paludisme : une nouvelle campagne de l'OMS en Afrique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 nov. 1998

En 1998, l'Organisation Mondiale de la Santé par la voix de sa directrice lance une nouvelle campagne de lutte contre le paludisme selon trois axes : développer l'accès aux médicaments, assainir les marécages, développer un vaccin.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
05 nov. 1998
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000694

Contexte historique

Par Christelle Rabier

Aujourd'hui, le paludisme demeure l'une des principales urgences de la planète : il tue chaque année entre 1,7 et 2,7 millions de personnes, dont la moitié d'enfants de moins de cinq ans et infecte 300 à 500 millions de personnes.

Le paludisme (de palus, marais) est une maladie décrite depuis les premières civilisations de l'écrit : dans bien des textes médicaux et religieux des Sumériens, des Chinois, des Egyptiens ou des Indiens, on trouve des descriptions de ces fièvres saisonnières ou intermittentes, associées à des convulsions et à des états de prostration conduisant parfois à la mort. Elles ont été particulièrement bien décrites par l'école d'Hippocrate et les médecins romains reconnaissaient avec précision les fièvres palustres, d'où l'idée que la maladie était causée par les exhalaisons morbides des marais, ces " mauvais airs " qui ont donné malaria (mal'aria en italien). Les grandes explorations de l'époque moderne ramènent du Pérou l'écorce de quinquina, qui s'avère très efficace pour lutter contre la maladie. Au XIXe siècle, de façon très empirique, au fil des campagnes militaires et des expéditions coloniales, sont mis au point traitements et prophylaxie à base de quinine, principe actif du quinquina isolé en 1820.

Ce n'est qu'au XIXe siècle qu'est identifié l'agent causal du paludisme, grâce aux recherches des médecins militaires, coloniaux et des pathologistes. Les parasites Plasmodium vivax et malariae sont ainsi isolés à partir de 1880 ; une série de travaux démontrent alors que le parasite se développe chez le moustique femelle Anopheles gambiae et le transmet à l'homme par la piqûre, dont il le reçoit lorsqu'il prélève du sang contaminé. Au XXe siècle, les études biologiques ont permis de comprendre les mécanismes de contamination ; les recherches historiques ont reconsidéré le rôle de la maladie dans le développement et le déclin des civilisations.

Les causes du paludisme connues, la lutte contre le paludisme a suivi deux directions.

L'approche privilégiée par les médecins fut de soigner les malades et de prévenir l'infection. Outre des moyens mécaniques de protection (grilles métalliques installées aux fenêtres), le traitement par la quinine fut soutenu par la Commission du Paludisme, constituée au sein de la Société des nations, pendant l'entre-deux guerres.

L'autre approche était fondée sur l'hygiène. Le traitement par la quinine, en ce sens, permet de diminuer la présence de parasites dans le sang humain prélevé par les moustiques. C'est surtout l'élimination du porteur du Plasmodium, ou la réduction de leur densité qui était au coeur de cette démarche sanitaire. En Europe, l'insecticide dichloro-diphenyl-trichloroethane (DDT) s'est avéré très efficace pour éliminer la maladie pendant la Seconde Guerre mondiale : en 1948, le chimiste suisse Paul Hermann Müller (Geigy Pharmaceutical) est récompensé du prix Nobel en physiologie et en médecine pour sa " découverte de la grande efficacité du DDT dans l'élimination des arthropodes ". C'est ce succès qui a incité l'Organisation Mondiale de la Santé à lancer en 1955 une vaste campagne d'éradication du paludisme à l'échelle mondiale. Ce ne fut pas le succès attendu en raison de la différence de conditions climatiques qui rendent inefficace l'action du DDT. En 1962, l'ouvrage de la biologiste Rachel Carson met en cause le DDT comme agent cancérigène et dangereux pour l'environnement : le DDT est interdit d'utilisation dans l'agriculture américaine. En 1969, l'OMS renonce officiellement à son objectif : l'éradication du paludisme de la planète.

L'OMS lance alors une nouvelle stratégie : aide aux services sanitaires généraux dans les pays en voie de développement, recherche de nouveaux insecticides, amélioration de la surveillance et fabrication de nouveaux médicaments antipaludiques. En dépit des différents programmes politiques, la lutte contre la maladie s'est avérée peu efficace, faute de moyens. Située surtout dans les pays tropicaux peu développés, la maladie intéresse assez peu les industriels. La relance du programme par l'OMS en 1998 (" Roll Back Malaria ") s'appuie quant à elle sur la promotion du développement social et économique, ainsi que sur le renforcement des structures sanitaires. Un vaccin contenant des antigènes capables de produire une immunisation tout au long du cycle de développement du parasite reste encore à inventer.

Bibliographie :

Gilberto Corbellini, " Paludisme " in Dictionnaire de la pensée médicale, sd D. Lecourt, Paris, Puf, 2004, pp. 833-837.

Éclairage média

Par Christelle Rabier

La nouvelle politique de l'Organisation Mondiale de la Santé fait l'objet d'un reportage qui s'apparente à la communication de grands organismes. Les images sont particulièrement soignées, à la fois spectaculaires et émouvantes. L'anophèle, moustique porteur du parasite, en gros plan sur une peau noire ; le parasite visible dans les globules rouges sont mis en musique par des percussions, soulignant la lutte entreprise contre le fléau. Une seconde séquence montre les victimes de la maladies : les images sur des enfants malades et un homme fiévreux illustrent la " peur " des entreprises occidentales, que rappelle le journaliste. Une troisième séquence illustre, point par point, les mesures prises par l'OMS : gros plan sur une boîte de quinine ; images d'un marais ; vues d'un laboratoire (microscope, chercheur, flacons). Cette séquence est interrompue par une interview de Dr. Brundtland, directrice générale de l'OMS, qui expose les raisons de ce nouveau programme.

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