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Imagerie médicale : la coloscopie virtuelle

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 juin 1999

En 1999, à l'occasion d'un colloque sur l'imagerie médicale, un reportage rend compte d'une nouvelle technique : la coloscopie virtuelle, qui utilise les résultats du scanner pour reconstituer les images du corps humain en trois dimensions.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
25 juin 1999
Production :
INA
Page publiée le :
2006
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000696

Contexte historique

Par Christelle Rabier

La question de l'imagerie médicale est intimement liée à celle du regard du médecin. Michel Foucault, dans Naissance de la clinique (1963) s'interroge sur l'acte de naissance du " regard médical " qui accorde tant d'attention au sens de la vue et aux pathologies du corps. Selon lui, un tournant s'est produit dans les conceptions médicales de la maladie vers 1800, en conséquence d'une nouvelle attention à l'anatomie du corps malade. Ainsi la " clinique " naîtrait d'une relation nouvelle et directe entre le corps du patient et les sens du médecin, de sa vue en particulier.

Cette vision nouvelle du médecin n'en est pas moins éduquée, par les dessins et l'expérience, et est très rapidement secondée par une importante instrumentation, dont le stéthoscope, si familier, est emblématique. Inventé par Laënnec en 1817, il utilise les ondes sonores amplifiées pour écouter le corps du patient. En suivant l'évolution de l'instrumentation médicale depuis 1800, on remarque que celle-ci fait toujours une large part à l'instrumentation optique, utilisée en partie pour le diagnostic visuel. Il s'agit toujours d'une instrumentation de pointe, coûteuse et au fait des innovations techniques. Aujourd'hui, le speculum (miroir en latin) est familier dans les examens gynécologiques. L'endoscope, inventé peu après dans les années 1820, était utilisé pour examiner d'autres cavités du corps ; il bénéficie des innovations dans les matériaux et dans l'usage de l'électricité. L'imagerie médicale bénéficie également des progrès de la conservation des images : le progrès de l'imprimerie mais aussi, bientôt, la photographie. A la fin du XIXe siècle, la découverte des rayons X transforment profondément la médecine (cf. Les rayons X et l'histoire de leurs propriétés) : pour la première fois, on peut " voir " le squelette, sa conformation et l'existence d'une fracture. Une nouvelle spécialité est créée au début du XXe siècle, la radiologie, qui utilise les rayons pour diagnostiquer et aussi soigner.

Les nouvelles techniques d'imagerie suppose un calibrage des instruments et des diagnostics, de la part des médecins et des fabricants : cela concerne l'échelle, quand l'optique modifie la taille de l'image, mais aussi la compréhension de l'anatomie et de ses pathologies. Elles ont fait l'objet d'ajustements, car la radiologie notamment s'est avérée dangereuse.

Aujourd'hui, outre la lumière visible qui est utilisée dans le cas d'un endoscope (coloscopie), l'imagerie médicale utilise trois types d'ondes pour " visualiser " le corps :

(i) Les ultra-sons, dans le cas de l'échographie, sont réfléchis différemment en fonction de la densité des tissus.

(ii) Les rayons X sont utilisés pour obtenir des clichés, en particulier du squelette ; ou, en distribués par un tube en anneau et analysés, il permet d'obtenir des " images " en coupe du corps humain.

(iii) Plus récemment l'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) utilise un champ magnétique et des ondes radio.

Le principe de l'IRM consiste à réaliser des images du corps humain grâce aux nombreux atomes d'hydrogène qu'il contient. Placés dans un puissant champ magnétique, tous les atomes d'hydrogène s'orientent dans la même direction : ils sont alors excités par des ondes radio durant une très courte période (ils sont mis en résonance). A l'arrêt de cette stimulation, les atomes restituent l'énergie accumulée en produisant un signal qui est enregistré et traité sous forme d'image par un système informatique (cf. Alfred Kastler, prix Nobel de physique 1966).

L'ensemble de cette instrumentation de pointe a tenté, quand cela était possible de ramener les " images " réfléchies par ces diverses ondes sur le modèle de la photographie du corps humain ; l'utilisation de calculateurs puissants (ordinateurs) a permis ainsi la " reconstitution " de l'anatomie humaine.

L'imagerie médicale a ainsi profondément transformé la médecine, qui a, en retour, suscité une demande importante d'innovations dans ce domaine. En contrepartie, les coûts et les inégalités d'accès à ces technologies de pointe se sont accrus, tandis qu'ont été abandonnées certaines techniques de diagnostic, concurrencées par les nouvelles instrumentations.

Éclairage média

Par Christelle Rabier

Le journal de 20h (France 2) prend prétexte d'un colloque sur l'imagerie médicale pour faire un reportage sur une technique innovante d'imagerie médicale. Ce reportage est construit selon une logique narrative : présentation, discussion, limites. Il s'appuie sur les images spectaculaires : à partir de clichés radiographiques, l'ordinateur reconstitue une bronche et donne à voir le trajet d'un oeil virtuel, imitant en cela le trajet d'un endoscope à lumière visible. Ces images sont placées sous le contrôle d'un médecin, dont la blouse blanche indique la fonction et souligne l'autorité.

Puis le reportage s'interroge sur l'intérêt de ce nouvel instrument : cette réponse est apportée par un autre médecin, qui met en valeur le rôle de sa spécialité, la radiologie, dans le développement des nouvelles techniques. Enfin, le journaliste conclut, paradoxalement, sur la crainte de voir la " techno-médecine " remplacer la " médecine clinique " : cette affirmation est pourtant contredite par le propos visuel du documentaire.

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