La réintégration de Gomulka au comité central du Parti communiste polonais

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 oct. 1956

Le reportage évoque la réintégration de l'ex-leader du Parti Polonais Gomulka : il insiste sur l'importance de cet évènement pour le peuple polonais et sur les changements que cela peut produire.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
24 oct. 1956
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000718

Contexte historique

Par Carole Robert

Wladislav Gomulka participe à la résistance polonaise et est secrétaire général du Parti Ouvrier polonais clandestin. Vice-président du Conseil des ministres en 1945, il définit une "voie polonaise vers le socialisme" et refuse la collectivisation des terres. Il est élu au Comité central du Parti Ouvrier Unifié de Pologne (POUP) en 1948. Mais Moscou ne voit pas d'un bon oeil les positions de Gomulka, trop indépendantes et trop peu soumises aux ordres : il est démis de ses fonctions et exclu du Parti pour "titisme, déviationnisme et nationalisme" en 1949. Arrêté en 1951, en pleine période de terreur stalinienne, il est libéré en 1954 et réhabilité suite à la politique de détente de Khrouchtchev.

En juin 1956, la Pologne est le théâtre d'émeutes ouvrières d'envergure : à Poznan, une manifestation regroupe 50 000 ouvriers qui réclament une amélioration de leur niveau de vie, des élections libres et le départ des troupes soviétiques. La révolte est réprimée par le pouvoir polonais - 54 morts et 300 blessés. En octobre 1956, suite à la mort de Bierut, la Direction communiste polonaise est profondément divisée. Gomulka est soutenu par une majorité des membres du Parti, qui estiment qu'il est le seul homme capable de sauver le régime. Au cours d'un voyage éclair, les dirigeants soviétiques, inquiets de l'éventuel retour de Gomulka, reçoivent l'assurance de ce dernier que son gouvernement ne sera pas anti-soviétique ; un nouveau Politburo est alors élu le 21 octobre par le Comité Central. Gomulka devient alors premier secrétaire du Comité Central du Parti polonais. Le mois d'Octobre polonais est suivi par les événements de Budapest. En fait, la révolte hongroise débute par des manifestations de soutien aux Polonais. Mais en Hongrie, l'armée rouge intervient pour écraser la révolte. Douze ans plus tard, l'ancien libéral Gomulka va soutenir l'intervention militaire soviétique à Prague en 1968 ; il sera écarté du pouvoir après les émeutes ouvrières de Gdansk, Gdynia et Szczenine de décembre 1970.

Éclairage média

Par Carole Robert

Le reportage est construit à partir d'une suite de plans d'illustrations, sur laquelle est apposé en off un commentaire enregistré en studio. Les trois premiers plans sont consacrés à la foule : un premier plan la montre en contre-jour, sous une horloge, avec en arrière-plan des bâtiments, un second plan la présente de face sur les escaliers et un troisième est un lent panorama des tribunes, filmé en plongée. A cette présentation efficace de la foule succède un plan poitrine en contre-plongée sur le leader du PC : les chefs sont traditionnellement filmés en contre-plongée, angle de vue qui accentue le charisme en donnant une impression de domination. Puis se succèdent trois nouveaux plans en plongée sur la foule qui applaudit. Le rythme est représentatif de ce style de reportages des Actualités Françaises : juxtaposition rapide de plans larges et de gros plans. L'ex-leader Gomulka est filmé en plan poitrine de 3/4 face au moment où le commentaire parle de son destin : "hier honni...". Les portraits des chefs sont suivis de plans rapprochés sur des ouvriers et étudiants. Les portraits sont composés habilement : diagonale sur trois profils d'hommes en plan poitrine, gros plan de profil sur un homme avec un flou au second plan...

Le montage est construit sur un effet de champ/contre-champ entre les gens du peuple et Gomulka - comme tournés l'un vers l'autre.Tout comme la musique, le commentaire donne une tension dramatique au reportage avec des expressions littéraires et emphatiques telles que la "fièvre générale qui agitait toute la nation", ou encore "hier honni". Le journaliste conclut par une formule consacrée: "un nouveau chapitre qui s'ouvre". Le reportage reste relativement neutre sur les enjeux politiques de cette réintégration et ne prend pas vraiment parti pour ou contre Gomulka.

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