Le début du blocus de Berlin

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 juil. 1948

Le reportage présente les débuts du blocus : les transports en commun s'arrêtent, le pont aérien s'organise pour ravitailler les Berlinois encerclés.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de diffusion du média :
15 juil. 1948
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000728

Contexte historique

Par Elsa Coupard

Dès l'hiver 1947-1948, les Alliés se résignent à la division de l'Allemagne en quatre zones. Mais les réunions des Quatre sont conflictuelles et les négociations semblent impossibles. Des violents débats sur l'interdiction du parti socialiste dans les zones occidentales et sur une déclaration polono-tchéco-yougoslave amènent le Conseil des Quatre à abandonner toute tentative de réunion.

Le 18 juin 1948, sans en discuter avec les Soviétiques, les occupants américains, britanniques et français créent dans leur trizone une nouvelle monnaie, le Deutsch Mark, afin de juguler l'inflation. Le 23 juin, les Soviétiques introduisent à leur tour une nouvelle monnaie dans leur zone tout en bloquant électricité et charbon dans le secteur occidental de Berlin. Le lendemain, ils bloquent toute circulation par route, chemin de fer et canal qui relient Berlin au reste de l'Allemagne.

Le 26 juin, Truman décide de faire ravitailler la ville par air, sous le commandement du général Clay, jusqu'à ce qu'une solution diplomatique soit trouvée. Le 28 juin, 150 avions atterrissent sur l'aérodrome de Tempelhof avec 400 tonnes de ravitaillement, le trentième des besoins quotidiens des habitants. Les Soviétiques n'essayent pas d'intercepter les avions, pensant avoir trouvé la solution pour faire disparaître Berlin comme poste avancé de la zone occidentale. Le transport aérien s'organise : le 20 juillet, le volume acheminé quotidiennement atteint 2 400 tonnes et la population berlinoise supporte un rationnement draconien. Selon Clay, qui refuse d'abandonner Berlin aux mains des Soviétiques, pour être efficace, le pont aérien doit s'intensifier et passer à 4 500 tonnes par jour. Au cours de l'automne 1948, dans Berlin, la vie économique s'organise : les avions transportent même une centrale électrique en pièces détachées et le charbon pour l'alimenter. Le pont aérien s'intensifie avec la participation de la Grande-Bretagne, de pilotes d'Australie, du Canada, d'Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande, et dans une moindre mesure, de la France. Hommes politiques et intellectuels occidentaux se succèdent à l'aérodrome pour manifester leur soutien. Le 5 décembre, la ville assiégée réitère son soutien à Ernest Reuter, social-démocrate.

La ville devient le symbole du combat pour la Liberté. Au cours des onze mois de blocus, le pont aérien livre à Berlin 2 millions et demi de tonnes de marchandises, au cours de quelque 275 000 vols. Il cause la mort de 39 aviateurs anglais, de 31 américains et de 9 civils et coûte aux Etats-Unis 350 millions de dollars, 17 millions de livres à la Grande-Bretagne et 150 millions de Deutsch Mark au peuple allemand. Les Soviétiques prennent conscience de l'échec du blocus et début mai ils annoncent la levée du blocus pour le 12. Le pont aérien est réellement levé quelques mois plus tard (30 septembre).

Éclairage média

Par Elsa Coupard

Ce reportage des Actualités françaises adopte le ton d’un reportage de propagande en temps de guerre. Le tempo de la musique est rapide et un peu inquiétant. Le commentaire emploie un vocabulaire guerrier : "match revanche", "armada aérienne", "cadence jamais atteinte", "lutte d’influence". Le reportage se compose de deux parties : la première présente les Berlinois en difficulté, s’accrochant aux derniers tramways ; la deuxième partie, qui s’ouvre par une image où on peut lire en lettres capitales "Royal Air Force, Station Gatow", est constituée d’une succession rapide de plans d’avions qui atterrissent, de transbordements de vivres entre camions et avions, de rampes de déchargement, de hangars pleins, d’hommes qui s’activent.

L'impression donnée est celle d'une activité intense, d'un travail efficace mais effectué dans l'urgence. Par un mouvement de caméra, le dernier plan conclut en insistant sur la prouesse aérienne : le plan commence sur un avion au sol, puis par un mouvement panoramique, la caméra se tourne vers le ciel, où un avion passe : le trafic est ininterrompu pour ravitailler Berlin encerclée. Cette deuxième partie cherche à montrer que les Alliés volent littéralement au secours des Berlinois.

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