vidéo - 

Premières élections libres en Namibie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 janv. 1990 | Date d'évènement : 01 nov. 1989

En Novembre 1989, les premières élections libres se déroulent en Namibie après des décennies d'occupation sud-africaine. Rompant ainsi avec la politique d'apartheid, c'est un premier pas vers l'indépendance, proclamée le 21 mars 1990.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
01 nov. 1989
Date de diffusion du média :
05 janv. 1990
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000761

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ancienne colonie allemande, le Sud-Ouest africain rebaptisé Namibie par l'ONU en 1967 est placé sous mandat sud-africain dès la fin de la Première Guerre mondiale. Exploitant ses nombreuses ressources naturelles (diamants, métaux), l'Union sud-africaine décide après 1945 de l'incorporer à son territoire en tant que province supplémentaire, au terme d'un référendum très encadré.

Dès décembre 1946, l'ONU s'oppose à cette décision mais ce n'est qu'en juin 1971 que la Cour internationale de Justice reconnaît le caractère illégal de l'occupation du pays et ordonne le retrait sud-africain. Sur le terrain, une lutte armée s'engage en août 1966 entre les forces d'occupation et la SWAPO (South West African People's Organization) mouvement nationaliste namibien fondé en 1960. Malgré la répression, les formes de contestation s'étendent au sein de la société : protestations de l'Eglise évangélique, grèves en février 1971, organisation d'une armée de libération par la SWAPO.

Le gouvernement sud-africain riposte en étendant à la Namibie sa politique d'apartheid : de 1973 à 1977, des structures sociales comme les bantoustans (réserves séparées à majorité noire) permettent un développement distinct des communautés raciales du pays. Au milieu des années 70, les Américains décident d'intervenir à l'ONU pour débloquer une situation qui peut nuire à leurs propres intérêts dans la région. En effet, l'aide apportée par les pays de l'Est aux forces de libération namibienne de la SWAPO met en difficulté les forces sud-africaines et fait craindre une extension de l'influence soviétique sur la région.

Face à la mauvaise volonté du gouvernement de Pretoria pour mettre en application les différentes résolutions de l'ONU, la situation reste paralysée jusqu'en 1989, date à laquelle un accord de cessez-le feu est conclu entre l'Union Sud-Africaine d'une part et les pays soutenant la SWAPO d'autre part (Angola et Cuba). En novembre 1989, les premières élections libres de Namibie ont lieu, sous l'égide de l'ONU, pour élire une Assemblée constituante. L'adoption en février 1990 d'une Constitution qui garantit les droits fondamentaux des citoyens est suivie le 21 mars de l'accession à l'indépendance.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Un lever de soleil sur fond de musique douce et mélancolique donne le ton du reportage. Il s'agit de traduire symboliquement l'avènement d'une ère nouvelle en Namibie, en illustrant de manière explicite les souffrances endurées par les populations et les séquelles laissées par les décennies d'occupation sud-africaine. Le choix de la localisation du reportage et des personnes filmées n'est pas anodin. Le bureau de vote est situé dans une région frontalière avec l'Angola où les combats ont fait rage entre les forces armées du mouvement de libération nationale namibien (SWAPO) et l'armée sud-africaine. La région est ravagée; on peut donc supposer que les personnes qui vont se déplacer pour voter seront en majorité des femmes et des personnes âgées.

Le reportage va plus loin en montrant avec insistance les séquelles de la guerre. Il s'attarde sur plusieurs plans montrant des handicapés physiques, et sur une vieille femme noire qui doit se faire aider pour pouvoir voter. On sent la volonté de la part du journaliste d'illustrer de façon très explicite l'"apprentissage timide et gauche de la démocratie" par la population noire, écartée jusqu'alors de tout droit civique, au risque de donner une image un peu caricaturale du pays dans son ensemble. Malgré tout, cette approche sert le propos général du journaliste, qui se livre à une condamnation explicite du régime de l'apartheid exporté hors des frontières sud-africaines, dans ce qu'il nomme ironiquement le "laboratoire" de l'Afrique du Sud.

Lieux

Thèmes

Sur le même thème