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Foule à Jérusalem, après l'assassinat de Rabin

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 nov. 1995 | Date d'évènement : 04 nov. 1995

Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné par un extrémiste israélien. La mort d'un des principaux artisans du processus de paix au Proche-Orient provoque l'émotion de la communauté internationale et l'inquiétude des habitants de la région.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
04 nov. 1995
Date de diffusion du média :
05 nov. 1995
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000764

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin est assassiné par un extrémiste israëlien, Ygal Amir, au cours d'une manifestation en faveur de la paix à Tel-Aviv. Yitzhak Rabin, ancien militaire et artisan de la victoire lors de la Guerre des Six jours, a défendu tout au long de sa carrière au sein du parti travailliste une politique sécuritaire et répressive face à l'activisme palestinien. Cependant, devenu Premier Ministre d'Israël en 1992, il comprend la nécessité de trouver un compromis pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 1948.

Le 13 septembre 1993, à Washington, alors que les Palestiniens reconnaissent le droit à l'existence de l'Etat d'Israël, il accepte de traiter avec l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) en tant qu'organisation représentative du peuple palestinien. L'image de sa poignée de main avec Arafat devient alors le symbole d'un nouvel espoir en faveur de la paix. Il reçoit d'ailleurs le Prix Nobel en 1994 en compagnie du chef de l'OLP et de Shimon Peres. Les extrémistes des deux camps déclenchent alors des vagues d'attentats, sans pour autant parvenir à bloquer le processus de paix. Yitzhak Rabin est lui-même victime d'une violente campagne de presse à l'intérieur de son pays, orchestrée par ses adversaires politiques du Likoud. Malgré cela, l'annonce de son décès provoque une onde de choc, aussi bien en Israël qu'au niveau international. Les principaux chefs d'Etat et de gouvernement, dont le roi Hussein de Jordanie et le président égyptien Hosni Moubarak, assistent à ses obsèques le 6 novembre 1995. Yasser Arafat est absent pour des raisons de sécurité.

Après la disparition d'Yitzhak Rabin, Shimon Perès assure l'intérim mais les attentats-suicides continuent à terroriser la population. Les élections anticipées de mai 1996 donnent la victoire à son adversaire Benjamin Netanyaou qui entend revenir sur certaines concessions accordées aux Palestiniens, concernant notamment la colonisation des territoires occupés. Le processus du paix s'est enlisé.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le reportage cherche à rendre compte de l'émotion suscitée en Israël par l'assassinat du Premier Ministre Yitzhak Rabin. Pour cela, le journaliste insiste d'abord sur les différentes formes d'hommages rendus par la population : bougies et pancartes devant le domicile du défunt, et surtout vues d'ensemble de la foule venue se recueillir devant son cercueil, en face du Parlement. Les plans plus généraux des Israéliens qui attendent pour s'incliner devant la dépouille, exposée solennellement devant la Knesset, nous permettent d'observer la diversité du million de personnes (environ un habitant sur 6) venues rendre un dernier hommage à Rabin : différentes générations, différentes confessions, mais aussi présence d'Arabes dans cette foule d'anonymes. Les plans plus resserrés et les entretiens permettent aux téléspectateurs de matérialiser cette douleur : visages éplorés, prières, jeunes filles allumant des bougies devant le cercueil.

Les propos tenus par différents Israéliens rendent clairement compte du climat d'incompréhension qui règne sur place. Ces personnes dénoncent l'extrême degré de violence atteint par la campagne de presse anti-Rabin lancée à l'intérieur du pays, et s'interrogent sur les motifs qui ont pu pousser un extrémiste à tuer un de ses propres dirigeants politiques. Les réactions traduisent également le climat de peur dans lequel vivent les Israéliens, face à la reprise de la violence et des attentats. La conclusion du reportage est plus surprenante, elle tranche avec le ton des propos tenus par la dernière interlocutrice et par le présentateur dans le lancement de son sujet. En effet, plutôt que d'insister sur l'angoisse de la population, le journaliste choisit de terminer sur une note optimiste quant à la poursuite du processus de paix.

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