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Intervention américaine en Irak

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 mars 2003

Le 20 mars 2003, le président américain déclenche une intervention armée en Irak. Cependant, malgré la victoire de ses troupes obtenue 26 jours plus tard et l'arrestation de Saddam Hussein qui suit, la guerre civile menace entre chiites et sunnites.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 mars 2003
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000780

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le 20 mars 2003, le gouvernement américain, soutenu par certains pays européens (dont l'Espagne, la Grande-Bretagne et l'Italie) déclare la guerre à l'Irak après l'expiration de l'ultimatum lancé par George W. Bush à Saddam Hussein, lui ordonnant de quitter l'Irak dans les 48 heures. Les 250 000 soldats de la force d'intervention "Liberté en Irak" progressent rapidement : l'armée irakienne, composée théoriquement de 300 à 400 000 hommes, est mal équipée et les désertions sont nombreuses. Les troupes d'intervention basées au Koweit doivent parcourir 450 kms pour atteindre Bagdad, objectif prioritaire. L'intervention terrestre sur la capitale est précédée d'opérations aériennes visant l'aéroport et le Quartier Général du dictateur irakien, afin d'empêcher sa fuite.

Au total, cette guerre éclair a duré 26 jours. Malgré quelques îlots sporadiques de résistance, Tikrit , le dernier bastion du président irakien, est soumis le 14 avril. Le dictateur en fuite est lui-même capturé le 13 décembre. Cependant, si le 1er mai 2003 le président américain annonce la fin des opérations militaires, et un bilan de pertes minimes ( la mort de 122 Américains et 33 Britanniques), la situation sur place n'est toujours pas stabilisée en juillet 2006. Les Américains se heurtent à une complète désorganisation du pays mais aussi à une guérilla menée contre eux. Des attentats frappent les forces américaines et des Occidentaux sont enlevés par des bandes armées. Malgré l'instauration d'élections libres et le désengagement progressif des Etats-Unis, sous pression de l'opinion publique américaine, la guerre civile couve.

Ainsi les attentats se multiplient, visant successivement les deux principales communautés religieuses du pays : sunnites, minoritaires dans le pays mais au pouvoir sous Saddam Hussein, et chiites, majoritaires mais jusqu'ici brimés, et qui entendent aujourd'hui faire reconnaître leur poids politique.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le journal est consacré dans son intégralité à la guerre en Irak, deux jours seulement après le début de l'offensive américaine. La couverture médiatique de l'événement est donc très importante alors même que l'accès à l'information sur place est rendu difficile.En effet, si les bombardements sont une réalité observable sur le terrain, les cibles visées sont l'enjeu du débat entre les Américains et le pouvoir irakien.Selon la version américaine, les principaux objectifs sont le quartier général de Saddam Hussein et les infrastructures permettant son éventuelle fuite de la ville (aéroport).

Pour rendre les explications plus pédagogiques, une maquette animée de Bagdad en trois dimensions permet aux télespectateurs de repérer les endroits stratégiques visés au coeur de la ville.Selon la version irakienne, à l'inverse, des centaines de civils auraient été touchés. En accréditant cette thèse et en traitant George W. Bush de criminel, le ministre irakien de l'Information cherche ici à utiliser une puissante arme de guerre : la propagande médiatique. Le contrôle de l'information et des déplacements programmés des journalistes dans la capitale ne permettent pas de vérifier les chiffres avancés par le pouvoir irakien. C'est pourquoi le reporter utilise à plusieurs reprises le conditionnel. Toutefois, le ton du journaliste qui évoque "le choc et l'effroi" régnant sur Bagdad, l'entretien avec un blessé et les images des destructions de source inconnue diffusées en fin de sujet tendent à dramatiser l'ampleur des bombardements américains : ces scènes apparaissent beaucoup plus réelles aux télespectateurs que la maquette numérisée tentant de définir les objectifs de la coalition américaine.

La confusion qui émane de ce reportage doit vraisemblablement venir de la rapidité avec laquelle le sujet a dû être monté alors même que les journalistes ne disposaient que de très peu d'images: le journal est diffusé à 13 heures et les bombardements ont commencé dans la nuit. Cela pose le problème du traitement de l'information en temps de guerre : déjà à l'issue de la guerre du Golfe, les journalistes avaient dû avouer avoir été manipulés médiatiquement, en ne se fiant qu'aux sources américaines. En 2003, la situation est différente puisque la France est opposée à l'intervention armée. Mais le risque de manquer d'objectivité dans le traitement de l'information reste majeur.

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