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L'annonce par Jacques Chirac de la professionnalisation des armées

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 févr. 1996

Détail des mesures annoncées le 22 février 1996 par le président de la République Jacques Chirac, qui prévoient la professionnalisation des armées.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 févr. 1996
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000807

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 22 février 1996, lors d'une intervention télévisée, le président de la République Jacques Chirac annonce la professionnalisation des armées françaises. Estimant le système de défense français "désormais tout à fait inadapté", il déclare avoir retenu l'option d'une armée de métier : fortement réduite, elle doit passer de manière progressive jusqu'en 2002 de quelque 500 000 à 350 000 hommes. Jacques Chirac fait également part de sa décision de supprimer le service national d'ici à 2001 et suggère deux solutions de remplacement : un service militaire ou civil volontaire, ou bien un service civil obligatoire.

Finalement le 28 mai 1996, dans une allocution télévisée, il annonce l'abandon du service militaire obligatoire. Cette décision tourne bien, selon ses propres mots, "une page de l'histoire" de France. Si le principe de la conscription a été posé pour la première fois en 1798 par la loi Jourdan-Delbel, c'est la IIIe République qui instaure le service militaire sous sa forme moderne : la loi du 21 mars 1905 le rend universel et obligatoire pour tous les jeunes hommes. Il connaît cependant une marginalisation croissante dès la fin de la guerre d'Algérie en 1962. Intégré à partir de 1965 dans le cadre plus large du service national qui instaure pour la première fois des formes civiles - coopération et aide technique -, il est de moins en moins universel et de plus en plus inégal. Il apparaît d'autre part progressivement inadapté aux mutations de la stratégie et de l'armée françaises, désormais centrées sur la force de dissuasion. Du reste, les troupes françaises engagées en 1991 dans la guerre du Golfe ne comprennent pas de soldats du contingent. Jacques Chirac prend acte de ces évolutions en optant pour l'abandon du service national. Ce choix reçoit la très large approbation de la classe politique et de l'opinion publique.

La loi du 28 octobre 1997 officialise les décisions annoncées. Elle prévoit ainsi la suspension du service national obligatoire pour les jeunes gens nés après le 31 décembre 1978. Elle met également en oeuvre la professionnalisation des armées et aménage la situation des jeunes gens devant faire leur service national durant la période de transition. Elle instaure enfin un "parcours de citoyenneté" en trois étapes : l'enseignement de la défense pendant la scolarité; le recensement obligatoire de l'ensemble des jeunes garçons et filles à l'âge de 16 ans, et enfin l'instauration d'une Journée d'Appel de Préparation à la Défense, à laquelle sont convoqués aussi bien les garçons que les filles.

C'est en 2001 que le service militaire obligatoire est définitivement abandonné - bien que selon le terme de la loi du 28 octobre 1997 il ne soit que "suspendu". En effet, le gouvernement Jospin y met fin par anticipation avec treize mois d'avance sur le calendrier initial : un décret du 27 juin 2001 permet à quelque 200 000 jeunes Français nés jusqu'au 31 décembre 1978 et en situation de devoir l'effectuer, de ne plus passer sous les drapeaux. Les derniers appelés quittent les casernes le 30 novembre 2001. Ainsi se clôt l'histoire séculaire du service militaire obligatoire.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce sujet revient très brièvement sur les principales réformes militaires annoncées le soir même par Jacques Chirac. Réalisé en peu de temps, dès l'annonce de ces mesures, il ne montre aucun plan de l'intervention télévisée du président de la République et est uniquement composé d'images d'illustration : les plans successifs d'appelés du contingent lors de leur passage au centre de sélection, puis lors d'une marche, d'un exercice en tenue de combat et à bord d'un hélicoptère, sont tous des images d'archives. Ils ne sont donc employés que pour illustrer les propos du journaliste. Celui-ci se contente en fait d'énumérer les principales mesures annoncées, sans jamais les critiquer ni mentionner les problèmes qu'elles soulèvent.

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