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Les juifs de France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 juil. 1980

La communauté juive de France est aujourd'hui plus visible, dans le paysage urbain, culturel et politique. L'arrivée des juifs du Maghreb a en effet métamorphosé la communauté juive qui conjugue son attachement républicain avec un renouveau religieux.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 juil. 1980
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000839

Contexte historique

Par Julie Le Gac

A partie des années 1970, la communauté juive de France s'affirme dans le paysage français. Cette mutation résulte principalement de l'arrivée des juifs du Maghreb, qui a encouragé une mue interne de la communauté. L'indépendance de la Tunisie et du Maroc en 1946, puis celle de l'Algérie en 1962 provoquent, par peur d'un avenir incertain, des départs massifs des Juifs d'Afrique du Nord vers la métropole. Au total, environ 235 000 d'entre eux s'installent en France, entre 1946 et 1967, principalement à Paris et dans le Midi. Ces sépharades s'intègrent à la communauté ashkénaze et insufflent un regain de dynamisme à la communauté juive française. En témoigne, le renouveau des quartiers traditionnels juifs de Paris, le Sentier et Belleville où s'installent de nombreux restaurants et boucheries casher.

Malgré la diversité des 600 000 juifs de France, trois caractéristiques majeures s'affirment. La communauté juive française est tout d'abord marquée par un renouveau religieux, et une pratique plus visible. De nouvelles synagogues sont construites, comme celle de Villiers le Bel en 1962, et l'éducation juive connaît un essor certain: tandis qu'on comptait 4 écoles juives en 1945, il y en a 88 en 1986. La culture yiddish réunit juifs croyants et non croyants. En outre, la guerre des Six Jours en juin 1967 renforce la solidarité de la communauté juive de France avec Israël. Enfin, Cette dernière s'engage dans la politique de la République française. Les Juifs de France érigent progressivement la mémoire de la Shoah en enjeu essentiel de la culture juive, mais aussi nationale. La recherche des criminels nazis par Serge Klarsfeld, et la réflexion sur les responsabilités du régime de Vichy dans le génocide sensibilisent l'opinion publique à cette question. Ce travail de mémoire permet la reconnaissance par Jacques Chirac en 1995 de la responsabilité de l'Etat français dans l'assassinat des 76 000 juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette triple référence identitaire de la communauté juive de France (les traditions religieuses juives, la solidarité avec Israël et la mémoire de la Shoah) ne saurait cependant cacher ni sa diversité, ni son intégration. Le sentiment d'appartenance juive se conjugue avec l'engagement républicain.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

C'est à l'occasion de la commémoration du 38ème anniversaire de la rafle du Vel' d'Hiv qu'est diffusée cette enquête sur la communauté juive française. Cette démarche souligne en ce sens l'importance de la mémoire de la Shoah dans la communauté israélite française. Elle témoigne également de la volonté du document de s'interroger sur les rapports entre cette communauté et la République. Le documentaire insiste à cet égard sur les particularités de la communauté juive, dans ce qu'elles sont de plus visibles : le respect du shabbat le vendredi, la langue yiddish ou encore les magasins casher.

Néanmoins, il s'attache à présenter la diversité des juifs de France, ashkénazes et sépharades, afin de ne pas enfermer la communauté dans le communautarisme. Il explique d'ailleurs de manière juste et pédagogique l'importance de l'émigration des juifs du Maghreb ainsi que les principaux référents de la communauté juive. Enfin, le nombre de 750 000 Juifs français est surévalué. Au début des années 1980, il oscille en effet entre 550 000 et 600 000. Cependant, l'interdiction de relever l'appartenance religieuse ou ethnique lors des recensements rend particulièrement difficile ce dénombrement, qui repose dès lors sur des travaux sociologiques.

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