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La crise du clergé français vue à travers le portrait d'un curé de campagne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 sept. 1996

Un prêtre de campagne, le père Cognet, curé d'Ebreuil dans l'Allier, est suivi dans ses différentes activités et missions.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
16 sept. 1996
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000843

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Depuis les années 1950, et plus encore depuis le milieu des années 1960, peu après le concile Vatican II (1962-1965), l'Eglise catholique en France subit une profonde crise des vocations. Les séminaristes sont de moins en moins nombreux : il n'y en a plus que 831 en 2002 contre 3 380 en 1970. Le nombre des ordinations ne cesse par conséquent lui aussi de diminuer. Alors que l'on en comptait environ 1 000 en 1950 et 646 en 1965, elles ne sont désormais plus que d'une centaine par an : il y en a eu 96 en 1995, 142 en 2000 et 116 en 2002. Elles sont donc loin de suffire à compenser les départs en retraite et les décès.

Le nombre des prêtres chute ainsi rapidement d'environ 40 000 en 1965 à 32 267 en 1990 et 22 855 en 2004. Le clergé régulier connaît en outre un vieillissement accéléré : les deux tiers sont âgés de plus de soixante ans au milieu des années 2000. En raison de la véritable pénurie de prêtres qui se fait jour, de nombreuses paroisses, surtout en milieu rural, ne sont plus desservies que de manière très irrégulière par un prêtre itinérant. Et de nouvelles paroisses, issues de la fusion de plusieurs, sont créées pour faciliter l'exercice du culte. La France compte 19 133 paroisses en 2002, contre près de 38 000 en 1980. Le déclin du clergé s'explique principalement par la diminution générale de la pratique religieuse : seuls 62% des Français se déclarent catholiques en 2003 contre 85% en 1970, et quelque 10% de la population est messalisante, c'est-à-dire assiste à la messe dominicale. La crise des vocations est aussi due à la dégradation considérable de la fonction sociale du prêtre, liée à celle du rôle de l'Eglise dans la société française. Enfin, à la suite de Vatican II, ne s'accommodant plus d'un statut qui en fait des hommes différents des autres, quelques milliers de prêtres ont décidé de quitter l'état sacerdotal.

Face à ce fort déclin des prêtres, les laïcs prennent une part accrue dans les activités ecclésiales. Ils sont désormais très nombreux à faire la catéchèse, alors qu'auparavant l'instruction religieuse des enfants était exclusivement assurée par les prêtres. De même, des assemblées dominicales en l'absence de prêtres (ADAP) ont été mises en place dans les petites communes. On en recense aujourd'hui environ 3000. A cette occasion, les laïcs suppléent à l'absence des prêtres pour la liturgie de la parole et la communion d'hosties, préalablement consacrées. Quant aux diacres, pour la plupart mariés et exerçant une profession, ils apparaissent de plus en plus nombreux : ils sont 1 850 en 2003 contre 571 en 1990. Mais ni les diacres ni les laïcs ne peuvent remplacer les prêtres. Aussi, afin de favoriser les vocations, la question du mariage des prêtres a-t-elle été soulevée à plusieurs reprises, mais Jean-Paul II a constamment rappelé avec fermeté l'obligation de célibat pour le prêtre.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

La venue du pape Jean-Paul II en France sert de prétexte pour dresser un état de l'Eglise catholique en France. C'est dans ce cadre que s'inscrit le présent reportage. Il s'attache à illustrer un phénomène général, la crise des vocations, par l'exemple d'un prêtre de campagne, jugé emblématique. Ce sujet propose donc un portrait classique dans sa forme, alternant images et extraits d'interview.

Le père Cognet, curé d'Ebreuil, est suivi au cours d'une journée ordinaire dans ses diverses activités et missions : trajets en voiture dans la campagne, célébration de la messe, remise de la communion et bénédiction d'une maison. L'interview a pour but d'entendre son opinion, tant sur son propre sacerdoce que sur la situation générale du clergé. Ce sujet s'achève sur une image symbolique: la réparation d'horloges par le père Cognet, allégorie du temps qui passe pour les prêtres catholiques en France.

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