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La pratique de l'Islam en France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 déc. 2004

Dans un contexte de montée de l'islamophobie, les dérives islamistes sont souvent stigmatisées. L'Islam de France est cependant en grande majorité modéré et l'encadrement de la formation des imams doit prévenir les extrémismes.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
07 déc. 2004
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000855

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Dans un contexte de montée de l'islamophobie, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 et des débats autour du port du voile à l'école, l'Islam est souvent présenté de manière négative. Islam et Islamisme sont, à tort, confondus. L'Islam est désormais, avec 5 millions de fidèles, la seconde religion de France. La majorité des musulmans de France sont issus de l'immigration, comme en témoigne leur répartition sur le territoire français, similaire à celle des populations en provenance du Maghreb et d'Afrique noire. Un tiers d'entre eux vit en Ile de France (35%), 20% en Provence Alpes Côte d'Azur et 15% en Rhône Alpes. Il s'agit en outre d'une population urbaine à 99%.

Par ailleurs, l'Islam de France est dans sa grande majorité un Islam modéré. Tout d'abord, seuls 10% des musulmans sont des pratiquants réguliers, c'est à dire se rendant au moins une fois par semaine à la mosquée. Ce taux de pratique est semblable à celui des autres religions. En outre, l'Islam radical ne compte que 7 000 fidèles. La formation des imams constitue un enjeu majeur. Elle garantit la transmission d'un message modéré, s'intégrant dans la tradition républicaine. Aujourd'hui pourtant, seuls 9% des 1 200 imams présents en France sont de nationalité française, contre 40% de nationalité marocaine, 24% de nationalité algérienne, et 15% de nationalité turque. Un tiers d'entre eux seulement parle couramment le français. Ces imams ne peuvent être assimilés à un clergé, car ils ne sont pas ordonnés et ne forment pas une organisation hiérarchique. Ils sont simplement choisis par la communauté en fonction de leurs compétences religieuses. Certains sont nommés et rémunérés par leurs Etats d'origine, tandis que d'autres sont désignés et salariés par une association gestionnaire du lieu de culte. Avant le projet de Dominique de Villepin, il n'existe pas de formation unitaire des imams. Seuls l'Institut européen de sciences humaines, fondé par l'Union des Organisations Islamiques de France, et l'institut de théologie créé par la Mosquée de Paris en 1993, proposent une formation. Le projet de Dominique de Villepin entend s'appuyer sur ces instituts pour la partie théologique, et propose une formation profane en droit, histoire ou langue française à l'Université. Il renonce toutefois à la création d'un institut d'islamologie pourtant préconisée par la commission de recherche. Ce projet, voulu par le Premier Ministre, répond à une lacune rendue visible par l'affaire de l'imam de Vénissieux, et s'inscrit dans la volonté gouvernementale d'institutionnaliser l'Islam de France.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce document, diffusé lors du journal télévisé de 20 heures sur France 2, a pour objectif de rassurer les Français sur l'Islam. Il se démarque ainsi des nombreux reportages le stigmatisant et associant islam et islamisme. Il entend dès lors "remettre les pendules à l'heure", comme le précise le présentateur David Pujadas. Les statistiques du Ministère de l'Intérieur sur la pratique de l'islam, présentées sous forme d'incrustation, témoignent de la place réelle de cette religion en France. Parallèlement, les images des musulmans sont uniquement celles de musulmans pratiquants. Quant à l'Islam radical, il est incarné, sans que cela soit dit dans le commentaire, par l'imam de Vénissieux, filmé de dos alors qu'il prône la violence contre les femmes en cas d'adultère.

Ce document ne souligne pas le flou entourant le projet, qui ne constitue alors qu'une déclaration d'intention, et dont les modalités pratiques sont difficiles à mettre en oeuvre. Il ne révèle pas non plus les contradictions de la politique gouvernementale envers l'Islam. En effet, Dominique de Villepin a sciemment écarté de sa réflexion le Conseil Français du Culte Musulman, instauré un an auparavant, et dont l'une des missions est pourtant précisément de former des imams.

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