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La FNSEA, principal syndicat agricole

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 avr. 2001

La FNSEA demeure le principal syndicat agricole français. Son hégémonie est pourtant contestée par le gouvernement socialiste, et par les militants des syndicats minoritaires, dont la Confédération paysanne.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
04 avr. 2001
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000870

Contexte historique

Par Julie Le Gac

En 2001, la Fédération Nationale des Syndicats et Exploitants Agricoles (FNSEA), constitue le principal syndicat agricole, malgré l'émergence de mouvements contestataires. Le syndicalisme agricole reste très longtemps divisé, eu égard à la diversité du monde agricole en France. Le premier syndicat des agriculteurs du Loir-et-Cher naît en 1883. La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 est très largement utilisée pour créer des syndicats agricoles.

La FNSEA est créée le 13 mars 1946: c'est l'une des 7 branches de la Confédération Générale de l'Agriculture. Une lutte acharnée oppose la CGA et la FNSEA, et à partir de 1948, la CGA n'a plus de pouvoir. Les lois Debré-Pisani de 1960-1962 élaborent une politique agricole de modernisation. L'Etat met en place un système de représentation du monde agricole auprès des pouvoirs publics: le système des "4 grands" qui réunit 2 fédérations syndicales, la FNSEA et le Cercle National des Jeunes Agriculteurs, une confédération d'organisations économiques mutualistes, la CNMCCA (confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles) et un établissement public, l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (APCA). En 1966 est constitué le Conseil de l'agriculture française, présidé par la FNSEA et coordonnant ces "4 grands" en vue de la négociation avec les pouvoirs publics et de l'instauration d'une cogestion Etat-professions de la politique agricole. A de très nombreuses reprises l'unité syndicale est battue en brèche.

Dès leur arrivée au pouvoir, les socialistes tentent de distendre les liens unissant traditionnellement la FNSEA à la droite. A cet égard, ils s'efforcent de favoriser la pluralité du syndicalisme agricole. Le 3 avril 2001, Luc Guyau, à la tête de la FNSEA depuis 1992, est élu à la présidence de l'APCA. Cette élection met une nouvelle fois en exergue le poids de la FNSEA dans la politique agricole française. Le syndicat a reçu 53,7% des suffrages aux élections de 2001 aux chambres d'agriculture. La Confédération paysanne, qui reçoit 26,4% des suffrages et la Coordination rurale (12,4%) s'attachent à proposer une alternative à l'hégémonie de la FNSEA, et critiquent l'intimité des liens entre la FNSEA et le Ministère de l'Agriculture.

Le syndicalisme agricole doit par ailleurs trouver les ressources nécessaires pour traverser la crise du monde agricole, fragilisé par les affaires de la vache folle, de la fièvre aphteuse. Le productivisme agricole, dont la FNSEA est jugée responsable, est vivement critiqué, tandis que le débat sur les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) est vif. De manière plus générale, l'émergence du pluralisme syndical, malgré ses limites institutionnelles, permet d'entamer une réflexion sur le rôle et la place des agriculteurs dans la société.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage est diffusé à l'occasion du congrès national de la FNSEA en 2001, au cours duquel Luc Guyot démissionne. Il s'attache à souligner l'hégémonie de la FNSEA dans le syndicalisme agricole, ainsi que ses liens avec le monde politique. L'expression utilisée par la chercheuse du CNRS est très révélatrice : le président de la FNSEA serait un "vice ministre de l'agriculture". L'alternance de plans tournés lors du Congrès national de la FNSEA, dans des institutions étatiques comme la Chambre de l'Agriculture, mettent en lumière l'interpénétration des travaux du syndicat avec ceux du ministère de l'agriculture.

Le document s'efforce de présenter une vision équilibrée de la question en donnant tout d'abord la parole aux opposants de la FNSEA, aux membres de la Confédération paysanne, puis au vice-président de la FNSEA. Néanmoins, en insistant sur les critiques pesant sur la FNSEA et sur la nécessité des réformes, il souligne l'existence d'un malaise propre à la gestion du syndicat majoritaire. Par ailleurs, les images de paysages ruraux français rappellent la place souvent négligée des agriculteurs dans la société française.Toutefois, ce document atténue l'importance des divergences opposant le ministre de l'agriculture socialiste Jean Glavany et le président de la FNSEA Luc Guyau. Fait rarissime, le ministre, copieusement sifflé lors du précédent congrès, n'honore pas le congrès des Sables d'Olonne de sa présence.

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