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La défense du service public, un impératif syndical

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 mai 2004

Le projet d'ouverture du capital des entreprises d'EDF-GDF suscite un vaste mouvement contestataire motivé par la défense du service public. Il met également en valeur l'importance du syndicalisme dans le secteur public.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 mai 2004
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000874

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Clef de voûte de la conception française de l'Etat, le service public est à la fois une doctrine juridique et une réalité économique et sociale, une théorie et un fait. La théorie est élaborée à la fin du XIXe siècle par l'Ecole du service public, dont le chef de file est Léon Duguit. L'Etat doit participer activement à la solidarité sociale en assumant ou en contrôlant les activités d'intérêt général indispensables à la vie collective.

En pratique, les services publics sont indissociables de l'Etat providence. Ils connaissent un grand développement sous le Front Populaire et à la Libération. Les premières remises en cause du service public apparaissent à la fin des années 1960, avec le rapport Nora, et se développent fortement dans les années 1980, sous l'influence du libéralisme triomphant. L'Etat est accusé de ne pas satisfaire les besoins des usagers et d'être un piètre gestionnaire. La concurrence, encouragée par l'Union Européenne, favorise la remise en cause des services publics.

Le projet d'ouverture du capital des entreprises EDF-GDF, entériné par le gouvernement le 19 mai 2004, suscite de vives inquiétudes des agents de ces deux entreprises, qui craignent le changement de leur statut. Ces salariés souhaitent avant tout défendre le service public qu'ils considèrent menacé par le projet, même si juridiquement le service public n'implique pas la propriété publique. Les 40 à 50 000 salariés d'EDF-GDF qui manifestent le 27 mai 2004 sont soutenus dans leur lutte par d'autres salariés d'entreprises publiques, comme ceux de la société des Aéroports de Paris ou de la SNCF, et quelques élus locaux. Cette solidarité témoigne de leur attachement au service public, mais également de l'importance de la syndicalisation dans le secteur public. En effet, alors que ce dernier ne représente que 29% de l'ensemble du salariat, il regroupe 50% des syndiqués CFDT, 65% de ceux de la CGT et 74% de ceux de Force Ouvrière.

Cette disproportion explique le développement de la théorie de la grève par procuration depuis les mouvements sociaux de l'automne 1995. Les employés du secteur public entendent représenter l'ensemble des salariés dans leurs luttes sociales, surtout dans le cas de la défense du service public.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage consacré aux manifestations organisées par les salariés d'EDF-GDF le 27 mai 2004, souligne l'ampleur et la détermination du mouvement de défense du service public.Ce document insiste tout d'abord sur l'importance de la manifestation qu'il qualifie de "marée humaine". Il souligne le caractère unitaire du mouvement, grâce à des gros plans sur les chapeaux ou les drapeaux des manifestants portant les couleurs de leurs syndicats (CFTC, CGT, FO...).

Par ailleurs, il relaie la volonté des syndicats de promouvoir la négociation, face à un Gouvernement qui a annoncé sa résolution. La détermination affichée lors de cette journée n'empêche cependant pas le gouvernement de mener à bien l'ouverture du capital des deux entreprises.

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