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Guerre d'Espagne : victoires franquistes, résistance désespérée des républicains

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 juil. 1936

Le 18 juillet 1936 éclate au Maroc espagnol le soulèvement du général Franco contre le gouvernement du Frente popular. En un an, les troupes nationalistes de Franco se sont emparées de la majorité du territoire, mais Madrid résiste toujours.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Gaumont
Date de diffusion du média :
18 juil. 1936
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
04 sept. 2023
Référence :
00000000890

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

Alors que les élections législatives de février 1936 ont donné la victoire aux partis de la gauche espagnole, rassemblés au sein du Frente popular, le général Franco prononce, le 18 juillet 1936 depuis le Maroc espagnol, un pronunciamento contre le nouveau gouvernement. Tandis que ses troupes débarquent dans la péninsule, plusieurs garnisons se soulèvent : Séville, Cordoue, Grenade, Cadix, ainsi que la Galice, la Navarre et la Vieille-Castille se rallient à la rébellion franquiste. Contre les troupes nationalistes, le gouvernement républicain mobilise de nombreuses milices ouvrières. Mais la guerre civile tourne rapidement à l'avantage des nationalistes : après les prises de Séville, Burgos, Badajoz et Irun en août 1936, les troupes du général Franco lancent une première offensive en septembre 1936 contre la capitale, Madrid, qui échoue devant la résistance acharnée des forces républicaines. Au début de l'année 1937, les nationalistes réduisent la résistance républicaine dans le nord de l'Espagne, notamment dans les Asturies et le Pays basque. L'armée républicaine remporte de son côté une victoire importante à Guadalajara en mars 1937, permettant de dégager quelque peu Madrid et d'obliger Franco à repousser la nouvelle offensive qu'il prépare contre la capitale. À la fin de l'année 1937, le camp républicain se réduit toutefois comme peau de chagrin autour de Madrid, Valence et la Catalogne. L'ultime offensive franquiste débute en décembre 1938, soutenue par de puissantes forces aériennes et motorisées : le front de Catalogne est rapidement enfoncé, Barcelone tombe le 26 janvier 1939. Totalement isolée, Madrid résiste encore quelques semaines avant que, le 28 mars 1939, les troupes de Franco n'y pénètrent. Ainsi prend fin la guerre civile espagnole, qui a fait près d'un demi-million de victimes.

La guerre civile espagnole constitue à bien des égards une sorte de répétition générale de la Seconde Guerre mondiale. Les deux camps reçoivent une aide étrangère et l'Espagne se transforme en un véritable champ de bataille entre le fascisme et le socialisme. Les républicains bénéficient d'une aide importante de l'URSS (techniciens, matériel de guerre, aide financière), tandis que dans de nombreux pays d'Europe se lèvent des volontaires, qui combattent au sein des Brigades internationales. Les espoirs que les républicains placent dans la France et la Grande-Bretagne sont toutefois déçus, les deux démocraties refusant de s'engager et préférant s'abriter derrière une politique de non-intervention, dans l'espoir d'éviter un embrasement général de l'Europe. Ce principe de non-intervention n'est par contre pas appliqué par l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie, qui dès le début de la guerre civile, apportent leur soutien aux nationalistes, leur permettant notamment de bénéficier d'une importante supériorité technique sur leur adversaire. Quelques 70 000 volontaires italiens combattent aux côtés des troupes franquistes tandis qu'Hitler envoie en Espagne une division d'élite, la légion Condor. La guerre d'Espagne est également le banc d'essai d'armes et techniques nouvelles (usage concomitant de blindés et de l'aviation notamment) qui vont être utilisées dans la Seconde Guerre mondiale.

La lutte entre les deux camps est menée sauvagement, révélant bien la dimension idéologique du conflit (exécution de prisonniers dans chaque camp, terreur psychologique et répression violente auprès des populations civiles). Aux yeux de l'opinion internationale, le bombardement de Guernica (26 avril 1937) par les avions allemands de la légion Condor (1 654 morts) constitue notamment le symbole des atrocités commises lors de la guerre d'Espagne.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage, qui constitue une rétrospective sur la première année de la guerre civile espagnole (été 1936-été 1937) montre quelques épisodes particulièrement symboliques du conflit : la défense des cadets de l'Alacazar de Tolède jusqu'à leur libération par les troupes franquistes, le siège de Madrid et la défense acharnée des troupes républicaines, la contre-offensive républicaine de Guadalajara, les ruines de Guernica...

Les images ne cachent rien de la violence des combats et surtout des conséquences dramatiques sur les populations civiles (quartiers de Madrid en feu, population désespérée fuyant les bombardements, corps mutilés retrouvés dans les débris, petite ville de Guernica entièrement détruite...). Le commentaire ne dit rien en revanche des différentes aides internationales apportées à chaque camp. La guerre est présentée sous un angle de neutralité, comme une lutte entre les nationalistes et les gouvernementaux. Sur plusieurs images, on aperçoit pourtant des avions allemands ainsi que des soldats portant les uniformes italiens et allemands, luttant aux côtés des troupes franquistes. Les images montrent également l'inégal armement des deux camps : les nationalistes bénéficient d'un armement technique largement supérieur (canons, grenades, aviations...), tandis que les républicains combattent souvent sans uniforme et leur armement se limite au simple fusil.

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