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Mussolini participe à la campagne de battage des blés [muet]

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 1934

Dans la campagne romaine, le Duce, Benito Mussolini, participe à la campagne de battage du blé. Au milieu de nombreux agriculteurs, mais également devant une foule de spectateurs, il porte des bottes de blé afin de les charger dans un camion.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Pathé
Date de diffusion du média :
1934
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000907

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

La "bataille du blé" constitue incontestablement le symbole des grandes batailles économiques engagées par le régime fasciste italien à partir de 1925-1926, lorsqu'après une courte phase libérale, Mussolini fait clairement le choix d'une politique dirigiste et autarcique. Le blé constitue un enjeu de taille en Italie, dans un pays où l'alimentation populaire se compose essentiellement de pain et de pâtes. Or, en 1925, l'Italie importe environ 25 millions de quintaux de blé, représentant 4 millions de lires, soit la moitié du déficit de la balance commerciale. Menée sous l'impulsion du Comité permanent du grain, la "bataille du blé" donne lieu à un immense effort de propagande. La presse, les actualités cinématographiques, l'école, les autorités locales du parti, les syndicats... sont mobilisés en permanence et utilisés de façon massive pour stimuler le zèle des agriculteurs. Un concours est institué pour récompenser les meilleurs producteurs, avec des étoiles d'or, d'argent et de bronze. Mussolini lui-même figure au premier rang des combattants, endossant devant les photographes les habits du soldat-laboureur, moissonnant et battant le grain, en chemisette ou torse nu.

Sur le plan économique, la "bataille du blé" est un succès et participe à la popularité du régime, servant largement sa propagande: les rendements augmentent en quelques années de 50 % tandis que la surface cultivée s'étend considérablement grâce à une politique de bonification des terres agricoles par le drainage, l'assèchement, l'irrigation (plusieurs millions d'hectares sont assainis et mis en culture dans la basse vallée du Pô et au sud de Rome, dans la zone dite des "marais pontins"). La production passe de 50 millions de quintaux en 1924 à près de 80 millions de quintaux au début des années trente, permettant à l'Italie de satisfaire ses besoins à 100 %.

Dans la continuité de la "bataille du blé", un effort analogue est entrepris pour développer les autres grandes cultures vivrières (maïs, seigle, betterave à sucre...) ainsi que l'élevage destiné à la production de viande. Le défi de l'autarcie semble donc se réaliser mais au prix d'un renforcement important du protectionnisme et de droits de douane élevés. L'agriculture italienne n'apparaît ainsi soumise à aucune concurrence véritable et les prix du marché italien sont très supérieurs à ceux du marché international, ce qui ne va pas sans provoquer d'importantes inégalités quant à l'accès à la nourriture pour la population italienne.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Le reportage offre en fait deux intérêts. Il souligne tout d'abord ce qui constitue sans doute l'une des plus belles réussites du régime sur le plan économique et sert très largement la propagande fasciste: la mise en valeur de terres nouvelles (la scène se passe près de Rome, sans doute dans les marais pontins) et l'augmentation considérable de la production de blé.

Mais le reportage participe également du culte du chef : il met en scène le Duce dans une position qu'il affectionne, lui permettant d'étaler sa force physique, ses qualités d'athlète, sa volonté au travail. Les images montrent également l'accessibilité du Duce, proche de son peuple, et qui n'hésite pas à participer aux travaux communs.

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