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Mussolini et le roi Victor-Emmanuel III assistent à des manoeuvres militaires

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 24 août 1938

Dans la région montagneuse des Abruzzes, Mussolini et Victor-Emmanuel III observent, en compagnie de l'Etat-major, le déroulement d'un important exercice d'entraînement militaire. Le roi et le Duce passent ensuite des troupes en revue.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Pathé
Date de diffusion du média :
24 août 1938
Production :
Gaumont Pathé Archives
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000910

Contexte historique

Par Fabrice Grenard

A partir du milieu des années trente, alors que de sombres nuages apparaissent sur l'Europe et que l'éventualité d'une nouvelle guerre se fait jour, des programmes de réarmement sont adoptés par toutes les puissances européennes, tandis que l'entraînement militaire s'intensifie. L'Italie n'échappe pas à la règle. Depuis son accession au pouvoir (1922), Mussolini n'a cessé de clamer sa volonté de renouer avec la grandeur passée de son pays et de refaire de l'Italie une grande puissance militaire afin de laver les affronts subis par l'armée italienne à Adoua en 1896 ou à Caporetto en 1917. Le réarmement est également partie prenante de la volonté expansionniste d'un régime ayant des vues en Afrique mais également en Europe du Sud-Est (Yougoslavie) ou Sud-Ouest (Nice, Corse, Savoie).

A partir de 1935-1936, les efforts en matière d'armement se font plus nombreux, du fait de la double intervention italienne en Ethiopie et en Espagne. La faiblesse des structures industrielles italiennes et le fait que Mussolini n'ait pas un contrôle total sur l'armée expliquent cependant que le réarmement soit resté beaucoup plus modeste en Italie que dans un pays comme l'Allemagne. Conscient de cette faiblesse, Mussolini préfère d'ailleurs ne pas précipiter son pays dans le conflit en septembre 1939. L'Italie n'entre en guerre que le 10 juin 1940, au moment où la défaite de la France devient une évidence. Les différentes campagnes militaires menées par Mussolini (Yougoslavie, Afrique du Nord) témoignent par la suite largement des faiblesses de l'armée italienne.

Éclairage média

Par Fabrice Grenard

Les images de cette manoeuvre militaire effectuée dans le centre de l'Italie (région des Abruzzes) sous les yeux de Mussolini et de Victor-Emmanuel III tendent à montrer la modernité de l'armée italienne, en insistant sur l'aviation et l'artillerie. Dans ses discours, Mussolini aime à claironner depuis 1936 que l'Italie est prête à mobiliser à tout moment huit millions de soldats en cas de nouvelle guerre européenne et possède assez d'avions pour "masquer la lumière du soleil".

La réalité est pourtant loin d'être aussi brillante et l'armée italienne n'est pas aussi moderne que le reportage veut le laisser croire. A la veille de la guerre, l'armée italienne dispose de 67 divisions parmi lesquelles 43 divisions dites "normales", qui sont en fait particulièrement mal équipées, et seulement 3 divisions cuirassées et 2 divisions motorisées. Les effectifs ne dépassent guère 1,5 millions d'hommes, l'armée italienne s'avérant alors moins nombreuse qu'en 1915, car il est impossible d'équiper des effectifs supérieurs (l'infanterie ne dispose que de 1,3 millions de fusils, la plupart anciens). Les insuffisances sont particulièrement fortes dans les secteurs qui correspondent aux besoins de la guerre moderne : DCA, canons anti-chars, engins blindés. Avec seulement 38 000 camions, l'armée italienne ne peut disposer que d'une mobilité réduite. Enfin, les forces aériennes sont très inférieures à ce que prétend le discours officiel : les quelques prototypes de prestige se livrant à de spectaculaires démonstrations cachent en fait l'absence d'une véritable production de masse.

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