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De la production de betteraves aux biocarburants

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 mai 2005

Face à la crise de production traversée par l'industrie sucrière picarde, les betteraviers cherchent de nouveaux débouchés. Ils envisagent la production de bio-éthanol, carburant écologique, comme un moyen de reconversion de leur secteur.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
18 mai 2005
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000000934

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le secteur agricole représente une part importante de l'économie régionale picarde: il emploie 8% de la population active régionale et représente plus de 70% de son territoire. La Picardie s'est spécialisée dès le milieu du XIXe siècle dans la culture de la betterave à sucre dont elle est aujourd'hui le première région productrice française (10% de la production nationale). Une industrie agro-alimentaire s'est également développée à proximité. Les sucreries alimentent les biscuiteries, les chocolateries. Aujourd'hui concurrencés par les industries sucrières des pays en voie de développement (notamment en Amérique latine), les agriculteurs picards cherchent des moyens de reconversion de leur activité en utilisant un des produits dérivés de la production de sucre: l'éthanol.

Le bio-éthanol semble en effet constituer un carburant d'avenir moins polluant en remplacement du pétrole. De grandes entreprises sucrières à dimension internationale (groupe Téréos) commencent à participer activement à sa production. Une usine de bio-éthanol est notamment installée dans la ville de Lillebonne. Les agriculteurs voient dans cette nouvelle orientation une aubaine pour sortir de leurs difficultés liés à une course aux rendements, en contradiction avec l'imposition de quotas de production formulées par l'Union européenne et l'OMC. Ils attendent cependant des garanties sur l'utilisation effective des bio-carburants et la pérennité d'un nouveau secteur industriel en développement. Les directives européennes fixent à 5,75% le taux d'utilisation des biocarburants d'ici 2010. Le bio-éthanol pourrait donc à court terme constituer un nouveau moteur pour l'économie régionale.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Le reportage traduit les inquiétudes et revendications des producteurs betteraviers face à la politique agricole européenne. Ils défendent ici leur droit de maintenir le niveau de leur production et demandent des garanties quant à l'utilisation future de l'éthanol comme biocarburant. Le commentaire du journaliste est tout entier orienté vers la défense des intérêts de ces agriculteurs locaux. Les interviews de producteurs impliqués dans la lutte pour la défense des intérêts agricoles régionaux permettent de faire connaître leurs arguments face aux institutions étatiques et européennes, dont les décisions sont présentées ici comme incertaines et éloignées des réelles difficultés de terrain.

A aucun moment, le journaliste n'explique les raisons de l'imposition de quotas de production: risque de surproduction et de chute des cours à l'échelle mondiale. Il semble donc ici que ces mesures soient arbitraires et contraires à la bonne marche de l'économie agricole picarde. Le reportage affiche un net parti pris traduit par la dernière phrase qui sonne comme une menace directe ("gare aux manifs!"), message à destination des responsables politiques locaux et nationaux.

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