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La délocalisation de l'ENA à Strasbourg

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 janv. 1993

La délocalisation de l’ENA à Strasbourg, initiée en 1991 par Edith Cresson, n’est achevée que lors de la rentrée 2005. Cette mesure si décriée, symbolise à la fois la décentralisation étatique et l’ouverture de l’Ecole vers l’Europe.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
04 janv. 1993
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001005

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Treize ans après la décision prise par Edith Cresson en novembre 1991, l’Ecole Nationale d’Administration s’installe complètement à Strasbourg. La volonté de transférer l’ENA dans la capitale alsacienne suscite, dès l’origine, un véritable tollé parmi les hauts fonctionnaires et les premières promotions qui crient à l’ "exil forcé". Dès lors, la délocalisation qui doit pourtant être effective dès 1993, n’est que partielle. Pendant treize ans, l’école est alors coupée en deux, les élèves suivant seulement la moitié de leur scolarité à Strasbourg. Toutefois, en octobre 2003, Jean-Paul Delevoye met un terme à cette mesure d’apaisement : les 101 futurs énarques issus des concours et les 162 élèves français et étrangers des autres cycles de formation de l’ENA effectuent désormais l’intégralité de leur scolarité à Strasbourg. Seule la formation permanente de courte durée et les activités de coopération internationale restent à Paris.

Ce transfert se double d’une réforme de la scolarité en 2006 : son directeur, Antoine Durrleman estime en effet que son emplacement strasbourgeois "donne à l’ENA une chance de retrouver un ancrage territorial et [...] européen". En ce sens, le 1er janvier 2005, l’ENA fusionne avec le Centre des Etudes Européennes de Strasbourg (CEES) qui prépare aux concours européens et forme les fonctionnaires aux affaires européennes. La proximité avec le Parlement européen et le Conseil de l’Europe doit permettre à l’ENA de nouer des liens plus étroits avec les institutions européennes. Par ailleurs, jusqu’à l’arrivée du TGV en 2007, Strasbourg se situe à 4h30 de Paris, ce qui implique un renouvellement de l’encadrement pédagogique, moins parisien, et plus international.

Alors que s’accentuent les critiques de l’école de formation de la haute administration française, jugée trop déconnectée de la réalité française, le transfert à Strasbourg d’un des symboles du centralisme étatique, constitue un message important, vis-à-vis des Français, et vis-à-vis de l’Europe.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage réalisé à l’occasion de la rentrée 1993 de l’ENA, première rentrée se déroulant à Strasbourg, donne la parole aux nouveaux étudiants de l’école et permet ainsi de présenter les termes du débat entourant ce transfert. Le document présente une atmosphère plus apaisée, mais souligne la vivacité persistante des discussions. Il révèle d’une part la bonne volonté d’une partie des élèves, et d’autre part les réticences d’ordre symbolique et économique, difficilement masquées par d’autres élèves.

Si le document souligne avec humour l’obligation pour les jeunes fonctionnaires de s’incliner devant une mesure politique, il occulte le recul opéré par l’Etat qui a renoncé au transfert intégral de l’ENA à Strasbourg, et accepté un partage des études entre Paris et Strasbourg.

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