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La spoliation des Juifs sous l'Occupation

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 29 nov. 1998

Une mission d’étude est confiée à Jean Mattéoli sur la spoliation des biens juifs pendant la Seconde Guerre mondiale afin d’en envisager une restitution.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    Racisme et antisémitisme en France

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
29 nov. 1998
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001017

Contexte historique

Par Vincent Casanova

La résurgence d’une mémoire juive dans les années 1970 a amené le gouvernement français au cours des années à indemniser les spoliations, financières, immobilières, artistiques dont ont été victimes les familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1945, cette communauté était profondément marquée par la déportation et l’antisémitisme spécifique de l’État français, dans un pays qui fut avant-guerre un refuge. Dans un contexte international qui voit remise en cause l’existence de l’État hébreu, une "mémoire juive" à l’échelle mondiale s’organise afin de faire juger les responsables du génocide et d’obtenir des restitutions. C’est l’un des aboutissements de ce processus qui amène les Premiers ministres Alain Juppé et Lionel Jospin, qui lui succède, à confier à Jean Mattéoli, ancien déporté, la mission d’étudier les conditions dans lesquelles les biens appartenant aux personnes considérées comme juives par l’occupant ou les autorités de Vichy ont été confisqués dans le cadre de la politique antisémite qui a sévi en France entre 1940 et 1944. Ainsi depuis que Jacques Chirac a reconnu la responsabilité de l’État dans le génocide juif, est arrivé le temps d’une connaissance dépassionnée du passé.

Cette mission consiste à tenter d’évaluer l’ampleur des spoliations qui ont pu être ainsi opérées et d’indiquer à quelles personnes physiques ou morales elles ont profité. Il est également demandé de préciser le sort qui a été réservé à ces biens depuis la fin de la guerre jusqu’à nos jours, ainsi que de tenter d’identifier la localisation actuelle de ces biens ainsi que leur situation juridique.

La Commission Mattéoli a pu constater ainsi que 90 % des biens juifs spoliés en valeur ont été restitués ou indemnisés après la Seconde Guerre mondiale. Pour la restitution des 10 % restants, elle a recommandé la création d'une Commission pour l'indemnisation des victimes. C’est dans ce contexte qu’est née une polémique sur l’exploitation idéologique et financière de la Shoah par les organisations juives américaines et internationales. Cette dénonciation vise avant tout les Etats-Unis et révèle une instrumentalisation de la Shoah au profit des valeurs américaines beaucoup plus qu’au profit de l'État d'Israël. Alors que les exigences de justices et le devoir de mémoire deviennent des valeurs nationales, la fin des années 1990 a vu, dans un même mouvement contraire, un approfondissement des mécanismes antisémites à l’oeuvre dans les années 1940 autant qu’une résurgence de la vision antisémite séculaire de l’appât du gain.

Éclairage média

Par Vincent Casanova

Ce type de sujet vient rappeler combien les images à la télévision sont avant tout un moyen d’occuper les yeux du téléspectateur, n’apportant en tant que telles, rien de plus à l’information. L’ensemble du reportage repose en effet sur le commentaire ; il est comme habillé d’images, celles-ci ne cherchant qu’à illustrer le propos. Le discours de Lionel Jospin serait tout autant audible à la radio. Il n’y a pas ici de grande différences entre les deux médias. Tout au plus, à l'évocation de la présence de nombreuses personnalités, la télévision peut-elle se contenter de les montrer sans les nommer (on voit notamment ici Dominique Strauss-Kahn, Simone Veil, Jacques Toubon, Jean Tibéri).

Par ailleurs, on n'évoque ici que très peu la réalité de la spoliation des juifs mais beaucoup plus les décisions officielles concernant cette spoliation. La création de la mission Mattéoli et du mur du Mémorial de la Shoah sont mentionnées comme gestes symboliques mais l'information en reste à ce niveau, préférant relayer une parole officielle plutôt que d'évoquer un sujet complexe. En ce sens, c'est par le biais d'un événement particulier la réunion annuelle du Conseil Représentatif des institutions que la spoliation est appréhendée et non en tant que telle.

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