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Patrick Chamoiseau et la créolité

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 15 nov. 1992

Patrick Chamoiseau, écrivain martiniquais, est l'héritier d'Aimé Césaire et d'Edouard Glissant. Lauréat du prix Goncourt en 1992 pour Texaco, il s'efforce de promouvoir la richesse culturelle et linguistique des Antilles grâce au concept de "créolité".

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
15 nov. 1992
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001066

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Héritier de la "négritude" d'Aimé Césaire et de l' "antillanité" d'Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau, écrivain talentueux, développe le concept de "créolité".

Né en 1953 à Fort-de-France, il est diplômé de droit et d'économie, et exerce en Martinique comme éducateur social auprès du tribunal pour enfants.

Sa Chronique des sept misères (1986) et son Solibo le magnifique (1988) témoignent de sa volonté de se présenter comme un "marqueur de paroles". Patrick Chamoiseau entend en effet capter la parole vivante, les jeux verbaux du créole, enregistrer de manière quasi ethnographique des manières de vivre en train de disparaître, et les transmettre par le biais de l'écriture. En 1992, son roman Texaco, qui brosse l'histoire des Antilles de l'esclavage jusqu'aux bidonvilles de Fort de France, est récompensé par le prix Goncourt.

Dans deux manifestes Eloge de la créolité en 1989 puis Lettres créoles en 1991 écrits avec Raphaël Confiant et le linguiste Jean Barnabé pour le premier opus, il défend le concept de "créolité". Dans la voie ouverte par Edouard Glissant, il plaide pour la pluralité linguistique et revendique les glissements transculturels.

Son essai Ecrire en pays dominé, publié en 1997, permet à Patrick Chamoiseau de définir l'esclavage comme le moment fondateur de la réalité antillaise et de s'insurger contre la permanence du phénomène colonisateur dont la violence se prolonge sous des formes plus insidieuses. Il insiste alors sur le rôle de l'écrivain qui doit élargir l'horizon humain en développant un imaginaire pluriculturel libérant les individus.

Le talent de Patrick Chamoiseau, qui se réclame de William Faulkner, tient avant tout à l'inventivité de sa langue qui emprunte tant au français qu'au créole et multiplie les créations lexicales. Son dernier roman, Un dimanche au cachot, publié en 2007, confirme à la fois l'importance de la mémoire de l'esclavage dans son oeuvre et sa richesse lexicale.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Après un lancement plateau expliquant l'importance des influences intellectuelles d'Aimé Césaire et d'Edouard Glissant, un reportage en Martinique présente à la fois l'oeuvre et la personne du dernier lauréat du prix Goncourt.

Dans un premier temps, le document présente le quartier de Texaco, des bidonvilles situés en banlieue de Fort de France, dont le nom sert de titre au dernier roman de Patrick Chamoiseau. Cette précision a aussi pour vocation de montrer que l'auteur, est certes un brillant écrivain, mais également un individu engagé, à travers ses livres, dans le réel.

Dans un second temps, Patrick Chamoiseau interviewé de manière classique dans sa bibliothèque, définit son concept de "créolité". Avec entrain et conviction, il loue l'importance du métissage des langues et des cultures au sein de la société antillaise.

Par ailleurs, le reportage présente la personne de Patrick Chamoiseau. Sa riche carrière d'écrivain est énoncée par le biais de ses précédentes publications. Toutefois, la personnalité de l'auteur est plus riche encore. Féru des traditions orales antillaises, il est également engagé dans une carrière de travailleur social.

Enfin, le reportage se conclut sur l'établissement d'une filiation avec Aimé Césaire. Patrick Chamoiseau est d'ailleurs conscient d'appartenir à une génération qui doit reprendre le combat entrepris par Césaire, celui qui a poussé son "grand cri nègre", mais n'est pas parvenu au bout de son combat. La créolité, héritière de la négritude, se doit dès lors non seulement de mettre en valeur la culture antillaise mais aussi d'aider la société antillaise à assumer son histoire.

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