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Le premier rapport du Comité pour la mémoire de l'esclavage

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 12 avr. 2005

Le premier rapport du Comité pour la mémoire de l'esclavage adopte la date du 10 mai comme journée de mémoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. Il préconise parallèlement un meilleur enseignement de cette histoire.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
12 avr. 2005
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001073

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le Comité pour la mémoire de l'esclavage est instauré par le décret du 5 janvier 2004, en application de la loi dite Taubira, du 10 mai 2001 qui qualifie l'esclavage et la traite négrière de crime contre l'humanité.

Le 12 avril 2005, le Comité pour la mémoire de l'esclavage rend son premier rapport au Premier ministre. Ce rapport dresse tout d'abord un constat assez critique sur la mémoire de l'esclavage en France. Il remarque d'une part, que les mémoires de l'esclavage en France sont fragmentées et territorialisées. D'autre part, il signale les insuffisances de l'enseignement scolaire et des travaux de recherche consacrés à la traite négrière et dénonce le manque de lieux publics de documentation sur la question.

A cet égard, le Comité formule plusieurs propositions. Il choisit le 10 mai comme date officielle de commémoration annuelle de l'abolition de l'esclavage. D'autres dates avaient été proposées: celle du 4 février en référence à la première abolition de l'esclavage en 1794 ou celle du 27 avril, en souvenir de la seconde abolition décrétée par Victor Schoelcher en 1848. La date du 23 mai retenait les faveurs de la gauche et des associations antillaises, car le 23 mai 1848 fut le premier jour de liberté des esclaves en Martinique. Toutefois, le Comité opte pour "une date qui n'appartient à personne pour pouvoir appartenir à tout le monde", comme le précise l'historienne Françoise Vergès, membre du Comité. Les commémorations du 10 mai, qui devient "la Journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions", toutefois, n'empêchent pas l'organisation d'autres cérémonies mémorielles, à d'autres dates.

Il plaide par ailleurs pour l'élaboration d'un "récit partagé" de l'esclavage au sens où l'entend le philosophe Paul Ricoeur. A cet égard, il souhaite qu'une plus large place soit accordée à l'histoire de l'esclavage dans les manuels scolaires, et que les concours de l'enseignement public (CAPES et Agrégation d'histoire géographie, de lettres modernes et de philosophie) intègrent des sujets liés à la traite négrière dans leurs programmes. Enfin, il réclame le développement des recherches universitaires sur la question. Pour ce faire, il prône l'intensification de la collecte d'archives ainsi que la création d'un Centre national dédié à la traite, l'esclavage et ses abolitions. Dominique de Villepin charge alors l'écrivain Edouard Glissant d'une mission de recherche permettant la création de ce centre.

Dans les faits, le second rapport rendu le 1er janvier 2007 exprime sa relative satisfaction. La commémoration du 10 mai 2006 apparaît comme une réussite. Une circulaire du ministère de l'éducation nationale a invité les enseignants à développer des activités autour du thème de la traite et de l'esclavage le 10 mai. Les Archives nationales ont, quant à elles, édité un "Guide des sources relatives à la traite négrière, l'esclavage et leurs abolitions". Toutefois, un tel travail mémoriel s'inscrit nécessairement dans la durée.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage diffusé le 12 avril 2005 présente les principaux constats et les recommandations effectués par le Comité pour la mémoire de l'esclavage dans son premier rapport remis au Premier ministre le 12 avril 2005.

De manière didactique, il illustre chaque point développé à l'aide d'images éclairantes. Ainsi, des gros plans sur des manuels scolaires figurent la volonté du Comité d'accorder une plus grande place à l'histoire de l'esclavage dans l'enseignement. De même, les images des cartons d'archives symbolisent le désir affiché de renforcer les recherches universitaires consacrées à la question ainsi que la mise en valeur des sources et du patrimoine français permettant d'écrire l'histoire de la traite et de l'esclavage.

Ce reportage évite soigneusement d'aborder la question de la mémoire de l'esclavage sous un angle polémique. Pourtant, les propos tendancieux tenus par l'humoriste Dieudonné en mars 2005, révélateurs à la fois d'un certain mal-être des populations noires de France et d'une tendance croissante à la concurrence mémorielle, rendent cette question délicate. En ce sens Françoise Vergès, membre du Comité estime qu' "il faut populariser l'histoire de l'esclavage. Cela favorisera un terrain qui n'autorisera plus ces dérives".

Ce document, très factuel, relaie précisément ces intentions.

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