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L'investiture de Nicolas Sarkozy comme candidat de l'UMP à l'élection présidentielle

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 14 janv. 2007

Le 14 janvier 2007, Nicolas Sarkozy est investi candidat à l'élection présidentielle lors du Congrès de l'UMP qui est organisé au Parc des Expositions à Paris. Il fait un discours à la tribune.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
14 janv. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
2007
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001088

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Elu président de la République le 6 mai 2007 dès sa première candidature, Nicolas Sarkozy a connu une ascension politique fulgurante jusqu'à la magistrature suprême. Devenu adhérent de l'UDR en 1974, il est élu maire RPR de Neuilly-sur-Seine en 1983, à l'âge de vingt-huit ans, puis député des Hauts-de-Seine en 1988. Il est nommé ministre du Budget et porte-parole du gouvernement d'Edouard Balladur en 1993 à 1995 et assure également les fonctions de ministre de la Communication de 1994 à 1995.

Lors de l'élection présidentielle de 1995, il soutient Edouard Balladur contre Jacques Chirac. Après l'élection de ce dernier, Nicolas Sarkozy apparaît comme un traître aux yeux des chiraquiens et connaît une traversée du désert. Toutefois, dès 1997 il devient secrétaire général du RPR, alors présidé par Philippe Séguin, et se réinsère dans le jeu politique malgré la défaite de la liste qu'il conduit aux élections européennes en juin 1999, qui ne recueille que 12,8% des voix. Ayant pleinement participé à la campagne pour la réélection de Jacques Chirac à la présidence de la République en 2002, Nicolas Sarkozy est nommé ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Il effectue ensuite un bref passage par le ministère de l'Economie et des Finances de février à novembre 2004.

Il affiche alors de plus en plus ostensiblement ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2007. Sa rivalité avec Jacques Chirac apparaît elle aussi de plus en plus manifeste, le président de la République déclarant à son égard le 14 juillet 2004: "Je décide et il exécute". En novembre 2004, Nicolas Sarkozy est élu président de l'UMP et choisit de quitter Bercy. Il est de nouveau nommé ministre de l'Intérieur en juin 2005 dans le gouvernement de Dominique de Villepin à la suite de l'échec du référendum sur la Constitution européenne. Au cours de ses deux passages au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy fait de la lutte contre l'immigration clandestine et contre la délinquance ses deux chevaux de bataille principaux. En novembre 2005, il doit faire face aux émeutes dans les banlieues, dont le déclenchement lui a été en partie imputé par certains observateurs en raison de ses propos dirigés contre les "racailles".

Son principal rival Dominique de Villepin ayant dû s'effacer devant lui en grande partie en raison de son affaiblissement provoqué par la crise du CPE et par l'affaire Clearstream, Nicolas Sarkozy se retrouve seul en lice au sein de l'UMP pour l'élection présidentielle de 2007. Lors du congrès d'investiture qui se tient le 14 janvier 2007 au Parc des Expositions de la porte de Versailles, il est ainsi désigné candidat de l'UMP par 98,1% des suffrages, 69% des quelque 234 000 adhérents de l'UMP ayant participé au vote. Nicolas Sarkozy débute alors la campagne présidentielle, bien qu'il ne quitte le ministère de l'Intérieur que le 26 mars 2007. Au premier tour de l'élection présidentielle, le 22 avril 2007, Nicolas Sarkozy obtient 31,18% des voix devant la candidate socialiste Ségolène Royal qui recueille 25,87% des suffrages. Le 6 mai 2007, il remporte le second tour avec 53,06% des voix contre 46,94% à Ségolène Royal. Devenu le sixième président de la Ve République, il entre en fonctions le 16 mai 2007 et nomme François Fillon à la tête du gouvernement.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Placé en ouverture du journal télévisé du soir de France 2 et constituant de fait la principale information traitée, ce sujet rend compte du congrès de l'UMP lors duquel Nicolas Sarkozy a officiellement été investi candidat à l'élection présidentielle. Le reportage donne à voir la mise en scène de cette cérémonie d'investiture. Les images de celle-ci et du discours de Nicolas Sarkozy ont été produites par l'UMP et ensuite fournies aux chaînes de télévision. La réalisation est donc très subjective. Ainsi joue-t-elle sur l'émotion en filmant par exemple Micheline Chaban-Delmas en gros plan lorsque Nicolas Sarkozy rend hommage à son mari défunt.

La cérémonie d'investiture apparaît elle-même minutieusement réglée: un décompte diffusé sur des écrans géants est censé créer un faux suspense autour de l'identité du candidat choisi par les militants de l'UMP, alors que Nicolas Sarkozy est seul en lice et a été désigné par 98,1% des voix. Une véritable scénographie à sa gloire a été mise en place. L'identité du candidat sélectionné est ainsi annoncée par l'apparition de son visage et d'un slogan, "ensemble tout devient possible". Ce slogan, qui va être le sien pour toute la campagne présidentielle, est d'ailleurs omniprésent dans les images filmées par l'équipe de l'UMP.

La cérémonie a en outre un caractère éminemment patriotique: l'estrade est décorée en bleu, blanc et rouge, un drapeau tricolore est brandi dans la foule, et à la fin la Marseillaise est chantée. Au-delà de la mise en scène de la cérémonie, le sujet insiste surtout sur la transformation immédiate de Nicolas Sarkozy en candidat à l'élection présidentielle. Son allocution est ainsi déjà un "discours programme" comme le dit la présentatrice Béatrice Schönberg et constitue de fait son premier discours de campagne. Nicolas Sarkozy souhaite se montrer comme le candidat du rassemblement au-delà de l'union de son propre camp. Cette volonté unificatrice a été particulièrement mise en valeur au cours du congrès: plusieurs plans montrent l'union de l'UMP autour de Nicolas Sarkozy. Ainsi ce dernier embrasse-t-il Michèle Alliot-Marie, qui fut un temps sa rivale.

Surtout, les images de ses principaux adversaires chiraquiens Dominique de Villepin et Jean-Louis Debré en sa compagnie apparaissent comme une véritable mise en scène: elles doivent illustrer la capacité de Nicolas Sarkozy à rassembler largement, puisqu'il apparaît déjà à même de réunir son propre camp. C'est exactement l'effet recherché par la présence à la tribune de l'ensemble des personnalités de l'UMP à ses côtés à la fin du congrès.

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